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Mathieu 5

2020-A-Mt 5, 33-37 - samedi 10e semaine ordinaire- petit virus

Je suis toujours étonné, voire émerveillé, de comprendre que Jésus nous propose quelque chose de plus élevé que de faire serment comme on le dit sur la tête de ma mère. Le discours sur la montagne en entier incite à pratiquer la justice, à aimer la solidarité, à s’occuper des autres, à ne pas leur donner le dos, à favoriser une cohésion sociale et un environnement fraternel. Jésus pose une question toujours actuelle : les autres ont-ils une place dans ma vie ? Il éveille à quelque chose de plus que de tout relier à soi ou de vivre les yeux levés au ciel.

2020-A-Mt 5, 17-19 - mercredi 10e semaine ordinaire- humain d'abord

Cette page de Matthieu pose la question de la légitimité de Jésus. Qui est ce Nazaréen ? D’où vient-il? Quelle est son origine ? De quelle école sort-il pour parler comme il le fait ? D’où tire-t-il son autorité, ce moi, je vous dis ?

Les évangélistes ne parlent pas de la vie intérieure de Jésus. D’ailleurs, Jésus lui-même n’en fait pas mention. Homme simple, Jésus ne s’attribue pas les titres de maître, de rabbi, de Messie, de fils de l’homme. Ce sont là des titres post mortem qui lui ont été attribués par ses disciples.

2020-A-Mt 5, 17-19 - mercredi 3e semaine Carême- vers un mode de compassion

Nous ne saisirons jamais assez qu’il y a une distance abyssale, presque infranchissable, entre la pratique de la loi enseignée par les professionnels de la religion au temps de Jésus, comme d’ailleurs aujourd’hui, et la manière dont Jésus l’entrevoit.

Il n’est pas venu abroger la loi, mais l’accomplir. Les auteurs modernes affirment qu’il s’agit d’une parole assurément prononcée par Jésus. L’accomplir dit toute sa nouveauté provocatrice. Jésus laisse entendre que la loi est mal pratiquée. La nouveauté est le passage d’une pratique tout extérieure à celle du cœur. Jésus ne propose pas un nouveau code de loi pour régler les problèmes.

2020-A-Mt 5, 43-48-samedi 1iere semaine carême-aimer vos ennemis

Jésus l’a annoncé. Il l’a proclamé : le royaume est arrivé. Mais il faut le définir. Il implique une manière radicalement différente de vivre avec l’autre. Le pardon est son trésor, se réconcilier en est la règle d’or. Le peuple avait une loi pour régir sa relation avec les autres. C’était celle du Lévitique. Dans ce moi je vous dis Jésus récuse une manière de lire la loi qui tolère la violence faite à autrui. Il rehausse le seuil de l’interdit. Il est interdit d’insulter, de laisser la violence engendrer la violence, de mal aimer. Vivre cela, c’est n’être pas loin du royaume de Dieu (Mc 12,34).

2020-A-Mt 5, 43-48-samedi 1er semaine carême- humain peu ordinaire

Le théologien Adolphe Geshé répète à la une de ses écrits que nous nous mettons rapidement à la recherche de nos ennemis pour les détruire, pour les écorcher ; cependant, l’attitude chrétienne serait d’aller vers eux pour leur dire qu’ils nous amènent à la perfection (He 11, 40). Pour le théologien, il faut apprendre, c’est un long apprentissage, à voir l’humain avant l’ennemi et non à voir l’ennemi dans l’humain.

C’est le message de cette prise de parole de Jésus. Jésus ne dit qu’une chose : fais ton possible pour aimer tout le monde. Toutes ses prises de paroles, tous ses gestes de guérison, même à l’endroit de personnes se tenant loin des synagogues, ne confirment que cela.

2019-C-Mt 5,33-37 - samedi 10e semaine ordinaire- qui est ce «moi je vous dis» ?

Moi je vous dis. Mais qui est ce « moi je vous dis»? N’entendons pas cette parole comme un juron, comme «je le jure sur la tête de ma mère». N’entendons pas cette parole comme imposant un chemin, une attitude ou encore ce que nous devons absolument faire. La bonne nouvelle sera toujours exprimée dans des mots humbles, sans l’appuyer sur un autre comme pour lui donner plus de poids. Ce n’est pas en mentionnant le nom de Dieu à temps et à contretemps (2 Tm 4, 2), en donnant de bonnes réponses aux questions sur Jésus que nous donnerons du poids, de la valeur à nos dires.

2019-C-Mt 5, 17-19 -mercredi 10e semaine ordinaire- notre capacité vient de Dieu

Qu’est-ce qui dirige nos vies ? Quelle loi dirige nos vies ? En reprenant le chemin du Temps ordinaire, ces questions reprennent toutes leurs pertinences. Il est temps de savoir où nous voulons nous diriger, si nous désirons vivre une plus grande intimité avec la manière dont Jésus approche la loi ou de dépendre entièrement de la loi. Il ne s’agit plus de retourner à nos affaires comme les disciples retournant à leurs affaires, à leur barque. Il faut demeurer en route, en état de marche parce que c’est en marchant que Jésus nous rejoint.

2019-C-Mt 5, 17-19- mercredi 3e semaine carême- amendement constitutionnel

Aujourd’hui, Jésus nous invite au dépassement qui inscrit l’infini du désir de Dieu dans le quotidien de nos vies1 pour citer Daniel Marguerat, un exégète protestant. Respecter une loi, mettre en pratique ces ordonnances, les garder [pour qu’elles soient] votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples (Dt 4, 5), c’est en soi tout un défi. Mais Jésus en rajoute. Il appelle à un changement radical, non à un changement de la loi, mais à un changement de notre relation à la loi.

2019-C-Mt 5, 43-48 -samedi 1ière semaine carême- unifier le divin et l'humain

Frère, tu aimes tes ennemis de telle façon que nul ne discerne quelle différence il y a pour toi entre eux et tes amis. Ces mots sont d’un saint évêque du IVe siècle, Zénon de Vérone. Dit autrement : que personne ne distingue une différence en nous entre aimer Dieu et aimer nos ennemis, nos opposants. Dieu, par sa demande d’aimer nos ennemis, a unifié en nous l’humain et le divin. Voilà le projet de notre carême qui nous est présenté aujourd’hui

2018-B-Mt 5, 17-19 -mercredi 10e semaine ordinaire- sois un exemple non un législateur

Sois pour eux un exemple, et non un législateur. C’est la réponse que donne un grand priant du IVe siècle à quelqu’un qui lui demande comment donner des ordres. Il ajoute: garde-toi de les corriger, mais accomplis ce que tu aimerais leur dire […] S’ils veulent vivre, ils verront d’eux-mêmes. Sa réponse semble dire : il verra de lui-même en t’observant comment bien vivre. Ce grand priant, Abba Poemen, ne juge personne, se refuse à condamner et préfère bien vivre ce qu’il a à vivre.

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