Mathieu 22

Vous connaissez l’expression «je ne porte pas à terre». Elle signifie que je suis tellement enthousiasmé par un projet, une découverte, un événement qui m’arrive que rien d’autre ne m’attire. Rien d’autre que ce qui m’arrive ne me distrait.

Cette semaine, tout m’invitait à ne pas porter à terre. Tous les textes s’apparentaient avec un projet merveilleux qui m’enthousiasmait; je le trouvais trop beau pour être vrai.

L'émerveillement peut mourir. Sa mort commence quand devant cette page trop souvent citée, tellement connue qu'elle est méconnue, nous avons peine à entrer dans les très beaux mots de Pascal, dans l'infiniment infini de son mystère. Cette page est plein de sens. Il y a du sens à dire que cette page - aimer Dieu et son frère - a du sens seulement quand nous entrons dans son mystère. Trop souvent nous négligeons d’approfondir les mots de cette page. Nous nous contentons de savoir qu'ils existent.

L’amour est vision puisque l’amour est ressemblance et la ressemblance est vision. Ces mots que David Bell utilisait pour résumer la pensée de Guillaume de Saint Thierry unifient ensemble, manifeste le lien indéracinable entre aimer et voir. Impossible de ne pas voir sans aimer. Dieu s’est donné à voir en Jésus pour être aimé.

Cette page est au cœur de l'Évangile. Elle jette aussi beaucoup de discrédit, elle est au cœur de la contestation qui assaille l'Église. « Voyez comme ils s'aiment » « Je croirais si ce n'était des chrétiens ». (Nietchez ) « Qu'avons-nous fait de ce précepte » demandait récemment un député réagissant à la position romaine sur l'opportunité comme État d'élever au statut de mariage des unions déjà reconnues de gens de même sexe?