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Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

Année b

2021-B-Mt 25, 31-40 - Marguerite d'Youville

Observons d’abord la contradiction notoire qui saute aux yeux et qui traverse le texte : d’un côté, l’extrême compassion du roi à l’égard des pauvres, de l’autre, son extrême cruauté. Longtemps, cette parabole a alimenté une pastorale de la peur. On parlait plus du péché que du pardon ; plus du juge que du Père, plus de l’enfer que du Paradis. On taisait l’affirmation de Paul qui écrivait que là où abonde le péché, là surabonde la grâce (Cf. Rm 5, 20). Ce même Paul écrit aux Corinthiens que l’amour ne passera jamais, qu’il est patient, qu’il ne fait rien d’inconvenant, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de ce qui est injuste.

2021-B-Lc 11, 42-46 -mercredi de la 28e semaine ordinaire- gens ordinaires

Si nous lisons bien ce texte, il faut en comprendre qu’il est question de pouvoir. Jésus ne prend pas position pour ou contre les pharisiens. Il questionne leur hold-up sur les autres, leur pouvoir écrasant, leur distanciation sociale, leur attitude de regarder les gens de haut. Jésus ne prend pas non plus « parti » pour les marginaux et les exclus de toute sorte. Pour lui, les « petites gens » ont droit de parole, ont droit d’exister comme ils sont.

2021-B-Mc 10, 1-12- dimanche de la 27e semaine ORDINAIRE- impossible et possible

Comprenons bien. Ce passage de Marc est archi connu, archi cité avec celui de Matthieu, archi mal interprété par ceux pour qui les écrits évangéliques doivent être pris à la lettre. Un poète René Char dit merveilleusement la profondeur de ce passage : l’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne. Ce texte est une lanterne sur nos chemins. Il jette des mots devant nous pour qu’ils nous tirent en avant (Jean Sullivan)

2021-B-Lc 11, 27-28 -samedi de la 27e semaine ORDINAIRE- familiers de Dieu

Ce passage m’a toujours étonné. Étonnement d’abord de Marie qui doit mendier son droit de rencontrer son fils. Étonnement de l’attitude de Jésus face à sa mère. Il semble se tenir loin d’elle. Étonnement de présenter la foule comme sa véritable mère tant elle manifeste une grande proximité avec lui. Étonnement de Jésus envers ceux qui le laissent entrer en eux.

2021-B-Lc 11, 1-4 - mercredi de la 27e semaine ORDINAIRE- prier sans s'en apercevoir

Demandez à ceux auxquels Dieu donne une oraison contemplative de vous dire à quoi ils pensent quand ils prient. C’est la question que posait l’un des précurseurs de Thérèse d’Avila, Bernardin de Loredo . Ici, disciples de Claire d’Assise, donneriez-vous la réponse que donnait ce convers franciscain : ils vous répondront qu’ils ne pensent à rien […] qu’ils sont tout simplement présent à Dieu qui est là et cela leur suffit. Bien avant lui, Évagre le Pontife écrit, et je suis incapable d’y ajouter ma signature : tant que tu t’apercevras que tu pries, c’est que tu ne pries pas encore.

2021-B- Mt 18, 1-5.10- samedi de la 26e semaine ORDINAIRE- petit et grand à la fois

Il est question d’un plaidoyer contre l’exclusion et pour la dignité. Tu peux être en bonne santé, tu peux être le meilleur sportif, tu peux avoir une santé de fer, mais si tu n’as pas de dignité, tu ne vaux rien[1]. Ce sont les mots du pape rencontrant des membres de l’association Lazare que les membres accueillent chez eux comme colocs, de gens sans papiers, sans résidence.

2021-B-Jn 1, 47-51 -mercredi de la 26e semaine ORDINAIRE- Anges Michel, Gabriel, Raphael

Nous avons beaucoup entendu parler ces derniers temps des « anges gardiens ». Ces personnes visitaient en tout temps ou presque ceux et celles qui, durant la pandémie, avaient besoin d’aide, de soutien, d’encouragement ou d’une simple présence. Ces « anges gardiens » se tenaient, pour utiliser une expression biblique, en tenue de service auprès des emprisonnés de la pandémie, des esseulés de nos hôpitaux, des désorientés de nos systèmes d’immigration, des abandonnés des radeaux à la dérive.

2021-B-Lc 9, 43b-45-samedi de la 25e semaine ORDINAIRE- vers un nous toujours plus grand

Un mot est au centre de l’Évangile, mot que les premiers chrétiens ont placé au centre de leur foi : pour nous. Pour nous Jésus annonce l’arrivée d’un « nous » toujours plus grand, d’une société “en couleurs”, enrichie par la diversité et les relations interculturelles[1] qu’il appelle son Royaume. Pour nous, il nous laisse le meilleur de sa musique humanitaire (Bruno Mori) qui l’a conduit à une fin de vie atroce (Cf. Ph 2, 7). Pour nous, il se montre à ses disciples sur la route d’Emmaüs et il se fait nourriture (Cf. Jn 6, 56).

2021-B-Lc 9, 1-6- mercredi de la 25e semaine ORDINAIRE-principe de précaution

Le poète Rainer Maria Rilke écrit que sa production littéraire provient de l’admiration la plus immédiate de la vie, d’un étonnement quotidien, inépuisable devant elle. Il reprenait à sa façon l’intuition de Socrate pour qui l’étonnement est à la base de toute vie si l’on veut qu’elle ne soit pas blasée.

Il me semble que les rédacteurs des évangiles partageaient la même vision. L’étonnement est à la base de leur effort à rapporter des faits et gestes accomplis par Jésus. Nous venons d’entendre l’histoire de l’étonnement des disciples envoyés sans aucun outil médical, guérir sur la route. Cela a tellement étonné les évangélistes qu’ils en ont parlé dans leurs écrits.

2021-B-Mc 8. 27-35- dimanche de la 24e semaine ORDINAIRE- devenir racine

Nous parlons souvent de Jésus comme s'il n'existait pas dans nos vies. Nous en parlons comme nous parlons d'événements récents comme le 11 septembre 2001. Il ne s'agit pas de convaincre les autres de l'existence de Jésus, mais de nous convaincre de son importance dans nos vies. Il faut passer de l'admiration à l'imitation.

Un poète hongrois de grande renommée, Miklós Radnóti, emprisonné à cause de sa foi juive et mort en prison, écrit d’expérience dans une lettre à sa femme : je suis moi-même une racine maintenant... J'étais une fleur, je suis devenu une racine.

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