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Retraites

LES DÉSHONNEURS DU SERVICE (soirée pénitentielle)

«Prenez garde de ne pas vous mettre au service du mensonge» (1Jn 5,21). OUI, il y a des manières de servir qui ne font pas honneur au service. Des manières qui sont ″mensongères″. Oui, il y a des ratés dans nos manières de servir, des ratés qui font mal à la promotion de l’Évangile. Oui, nous servons plus souvent qu’autrement deux maîtres en demeurant au service de notre ″moi″ et au service de Dieu. «Nul ne peut servir deux maîtres. » Oui, nous perdons les trésors que Dieu a enfouis en nous pour d’autres trésors, relatifs, éphémères. Plus nous avons d’années de service, plus notre «vieillissement» dans le service s’accroît, plus nous risquons de connaître - par habitude plus que par mauvaise volonté - des détournements importants des talents reçus.

SERVIR, UN CHEMIN MYSTIQUE

La loi du service est une chose à laquelle toute personne qui a atteint une certaine maturation de la foi ne peut échapper. Servir est le résultat d’un extraordinaire événement intérieur. D’un bouleversement intérieur. Servir exige une véritable conversion qui consiste à nous détourner de nous-mêmes pour nous tourner vers les autres. À nous «éveiller», pour parler comme un brahman, à autre chose que nous-mêmes. C’est la base d’une vie spirituelle de qualité.

Celui qui a une vie spirituelle authentique sait dépasser son «moi» naturel pour atteindre le vrai «MOI», cet être divin qui demeure en nous. Une intense vie spirituelle est un perpétuel mouvement de «sortie» de nous-mêmes pour «laisser entrer quelqu’un d’autre» à qui nous offrons toute la place.

LA PAROLE COMME SACREMENT

Nous connaissons bien la table de l’eucharistie où Dieu nous nourrit de son pain. Mais ce pain, sacrement du corps du Christ, dont nous en sommes peut-être devenus des « obèses », si je peux m’exprimer ainsi, demeure un « pain réservé », un « sacrement réservé ». Nous n’y avons pas tous accès. Ce pain est source de réconciliation : « par ce sacrifice qui nous réconcilie avec toi » (prière eucharistique no 3); mais nous n’y avons pas tous accès même si, autour de nous, il y a des affamés de ce pain. Dans l’eucharistie, la parole se transforme en sacrement. « La veille de sa passion, il prend du pain le béni, le donna […]. »

VIVRE COMME DES PAROLES DE DIEU ((1 Pi 4,11)

La Parole de Dieu est plus vaste que la Bible : « on ne doit pas l’identifier avec la Bible », écrit le document de travail sur le Synode (no 9). La parole de Dieu, « celle qui est toujours vivante parce que proclamée » (instrument de travail no 9), est ce qui nous fait chrétien. Elle est notre raison d’être. Elle est vie quand nous la vivons sinon elle devient une « lettre qui tue ». Elle est nourriture si nous en goûtons sa douceur. « Nous devrions souvent , dit saint Albert le Grand, être nourris par sa douceur ». Elle appelle à être mise en pratique.

PRIER LA PAROLE

Pour plusieurs, même parmi les chrétiens pratiquants, la parole de Dieu se limite aux textes liturgiques qui se trouvent dans le Prions en Église. Ce n’est pas rien mais ça fait « fast food ». La majorité des chrétiens n’a aucun contact personnel avec l’Écriture. La bible qui se retrouve dans chaque famille est souvent un élément décoratif. Rares sont ceux qui l’utilisent pour prier la parole.

LA PAROLE NOUS DOIT BEAUCOUP ( soirée pénitentielle)

Toute la démarche de cette soirée, c’est de passer d’une confusion à l’autre. Confusion, tel est bien ce que nous vivons face à ce sacrement du pardon : confus par nos comportements non évangéliques; confus par la générosité de Dieu, sa grande bonté et compassion; confus du non-sens de nos manières de vivre comme des paroles de Dieu, confus de l’invitation du Verbe de Dieu à quémander notre autorisation pour montrer sa manière de vivre à notre monde.

MARIE ET LA PAROLE DE DIEU

La figure de Marie ne nous éloigne pas des objectifs de ce week-end : vivre «comme des paroles de Dieu». Bien au contraire! Marie n’est pas un à coté de la parole de Dieu. Elle en est la porte, le chemin. Parfaite dans la prière, parfaite priante, femme d’intérieur, Marie, qui a laissé l’ange entrer chez elle, pourquoi n’accepterait-elle pas que nous y entrions nous aussi.

QU'EST-CE QUE SERVIR ?

Pourquoi avons-nous été créés ? La réponse à cette question est toute prête chez les croyants. C’est celle du catéchisme de notre enfance. «Nous avons été créés pour Le connaître, L'aimer et Le servir». «Les croyants sont ceux qui servent le Seigneur en toutes choses» (Lumen gentium 49). «Dieu appelle l’homme à Le servir en esprit et en vérité» (Dignitatis Humanae 11).

Connaître, aimer, servir, telle est notre unique raison d'être. «Le moi égoïste qui s'interpose nous fait oublier cela» écrit dans son journal spirituel Jeanne Schymitz-Rouly (Page 80). Saint Ignace ouvre les exercices spirituels en proposant comme première réflexion que «l’homme a été créé pour louer, respecter et servir Dieu Notre Seigneur» (# 23). «Servir, c'est la vie de l'homme sur la terre» (Job VII, 1). Pour Gandhi, «servir est une religion» (Livre des sagesses p. 1543).

DIEU EST SERVICE

Il y a un temps où la Parole de Dieu devient un sujet de discussion, d’examen. Nous sommes ici pour autre chose. Nous sommes ici pour voir «la déité de Dieu, pas l’idée de la déité, mais la Déité ; pas l’idée de son Être mais l’Être même… pas par l’idée mais par la réalité» (Marie de la Trinité, Le Petit livre des grâces, Arfuyen, 2004, p.36s. Nous avons en nous une capacité infinie d’accueillir l’infini, de nous laisser immerger dans l’infini à la condition de laisser le Dieu «potier» nous travailler comme de l’argile (Jérémie 18,1-10). Nous avons en nous la capacité de voir la «perfection de Dieu, sa gloire, son ineffable béatitude» (ibid p. 37), jusqu’à nous laisser transformer à son «image et ressemblance».

LE SERVICE PAR EN BAS

Tout ce que Jésus a enseigné, tout ce qu’Il a accompli, se trouve concentré, résumé dans la scène du lavement des pieds (Jn 13, 1-20). «Scandale du service» (Jean Vanier), «langage de la croix» (Père Bianchi, chrétien qui es-tu ? 2005), qui inaugure «le service de la charité» (Benoît XVI, encyclique # 19). Sur la route du martyr, Ignace d’Antioche écrivait aux chrétiens de Rome : «C’est maintenant que je deviens disciple». Jésus nous en parle - et c’est le seul endroit dans tout l’évangile incluant les synoptiques- comme d’un «exemple» : «C’est un exemple que je vous donne pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous» (Jn 13,15). Avec clarté, à la veille de sa mort, comme testament, Jésus se propose en «exemple».

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