Causerie #5 :
MARIE ET LA PAROLE DE DIEU
INTRODUCTION : MARIE, UNE LETTRE ÉCRITE PAR DIEU
La figure de Marie ne nous éloigne pas des objectifs de ce week-end : vivre «comme des paroles de Dieu». Bien au contraire! Marie n’est pas un à coté de la parole de Dieu. Elle en est la porte, le chemin. Parfaite dans la prière, parfaite priante, femme d’intérieur, Marie, qui a laissé l’ange entrer chez elle, pourquoi n’accepterait-elle pas que nous y entrions nous aussi.
Marie est pour nous l’exemple parfait de lectio divina. Marie lit le livre de l'Écriture et elle lit Jésus accomplissement des Écritures. Dans la tradition patristique, Marie est présentée à la fois comme une « lecture » vivante de l’Écriture, quelqu’un qui lit la parole de Dieu et comme un « livre ouvert », quelqu’un qui montre ce qu’est vivre comme des paroles de Dieu.
Comme « lecture », Marie scrutait, méditait, c’est-à-dire faisait le lien entre ce qu’elle lisait et ce qui lui arrivait; elle priait, elle contemplait les Écritures. L’iconographie du Moyen Âge nous la présente en train de méditer les Écritures avec le livre ouvert sur la prophétie d’Isaïe : «Voici que la vierge est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel, Dieu avec-nous » (Is 7, 14). Pour elle, lire la parole de Dieu n’était pas quelque chose à faire, une tâche à accomplir. C’était une manière de vivre. Comme « livre ouvert », Marie est, et j’emprunte l’expression à saint Grégoire le Grand, « une lettre du Dieu tout-puissant à sa créature ».
Paul, qui a beaucoup écrit, parle de l’existence d’une lettre plus précieuse que les autres parce que c’est une « lettre écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair » (2 Co 3, 2-7). Paul considérait les Corinthiens, la jeune Église qui est à Corinthe, comme une lettre « connue et lue par tous les hommes ». Dans l’esprit de Paul, la véritable lettre de Dieu s’écrit dans ceux et celles qui accueillent la parole de Dieu et qui en vivent (2 Co 3, 2-3).
Nous pouvons affirmer sans l’ombre d’un doute que Marie est la plus inédite « lettre écrite avec l’Esprit du Dieu vivant » que tous, croyants et non croyants, illettrés ou pas, pouvons lire. Marie est, dans personne, un « livre ouvert », une « lettre » qui est une vie selon la parole de Dieu. Elle lit le « livre » de l’Écriture. Elle se lit dans « Jésus ». Jésus se « lit » en elle. Mystère d’inséparabilité.
MARIE, UNE FEMME MAGNIFIÉE PAR DIEU
À nos yeux humains, cette lettre est d’en bas. Marie est une femme née d’en bas, terrestre. Elle vient d’en bas, elle est née d’Anne et de Joachim. C’est une femme de notre race. Une femme auditrice de la parole de Dieu. Une femme qui peut signer sans hésitation ce que l’apôtre Paul écrivait : « Ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est sans valeur et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est » (1 Co 1, 27-28).
Aux yeux de Dieu, Marie est « bénie entre toutes les femmes ».Bien qu’elle fut choisie pour être la mère de Dieu, elle est « belle » parce qu’elle « conservait et méditait dans son cœurs » (Lc 2,19.51) les Écritures. Marie est belle pour avoir conservé, médité, prié les Écritures. La salutation de l’ange « réjouis-toi comblée de grâce » et non pas « réjouis-toi, Marie » confirme que c’était le nom qu’elle avait aux yeux de Dieu. Marie est belle de cette beauté de l’union nuptiale entre Jésus et elle.
Les premiers mots de cette « lettre écrite par Dieu » confirment l’émerveillement de l’ange devant la beauté de celle qui rayonne de la grâce de Dieu. Marie est « remplie », «pleine » de grâce et des bienfaits de Dieu. Elle jouit des faveurs divines par sa vie sainte mais elle est aussi pleine des faveurs divines. Marie est une icône vivante d’une personne gratifiée, comblée par Dieu, qui a reçu, par prévoyance divine, le « pardon présidentiel ». Sa beauté intérieure attire le regard de Dieu et Dieu l’habille de ses faveurs divines. Elle peut faire siennes les paroles de Paul : « ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu » (1 Co 15, 10).
La grâce de Dieu l’a rendue « sans ride et sans tache ». « Tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». Cela veut dire : Tu as la faveur, la complaisance de Dieu. Notons que Moise avait entendu la même chose : « Tu as trouvé grâce à mes yeux » (Ex 33, 12). Sa beauté de lectrice, d’auditrice de la parole de Dieu et sa manière d’en vivre, beauté qui l’a remplie de grâce, est le point d’ancrage de toutes les prérogatives de Marie : l’Assomption, l’Immaculée-Conception. La sainteté, la beauté de Marie viennent de ce qu’elle « conservait et méditait » les paroles de Dieu. « Le centre de l’âme [de Marie] c’est Dieu » (Jean de la Croix) et cela est une grâce de Dieu. Tout vient de Dieu. Toute la personnalité de Marie, son intelligence, sa volonté, sa mémoire, ses passions, son corps même étaient habités par Dieu. Marie a été comblée de grâce parce qu’elle a accepté qu’il en soit ainsi. Saint Jean Eudes disait : « afin que cela se fasse, il faut que vous y coopériez ». Cette salutation, « salut comblée de grâce » (Lc 1,30) et l’indispensable coopération de Marie, son Fiat, a fait dire à Origène, un des « grands » pères de l’Église naissante, que « jamais un tel titre ne fut donné à un être humain, que rien de semblable n’est écrit dans les Écritures ».
Marie laisse voir Dieu. Elle est un miroir de Dieu. Entre Marie et la parole, il y a presque interchangeabilité. Jésus est « né d’une femme » (Ga 4, 4), Marie est née de Dieu. Jésus a entendu le Père clamer qu’il « est son Fils bien-aimé, écoutez-le » (Mt 3, 17; Mc 9 ,7). Marie a entendu le Père lui dire : « Celle-ci est ma fille bien-aimée en qui j’ai mis toute ma complaisance. Écoutez-la» (Louis de Blois, 1506-1565). Marie nous a donné pour frère Jésus et Jésus, au pied de la croix, nous a donné pour mère, sa mère, clame Bernard de Clairvaux. Et, poursuit ce grand amoureux de Marie, « la plénitude de la divinité habite dans l’un comme dans l’autre » (Missus est III, La gloire de Marie).
Dieu – et c’est la spécificité chrétienne – se laisse voir dans des personnes. Nous, humains, sommes des paroles de la parole, pour paraphraser Saint Augustin. La liturgie byzantine va très long quand elle exprime que Marie est « le volume où le Père a écrit son Verbe » (cité par Cantalamessa, p.13). Elle est, pour prendre la présentation du document conciliaire sur l’Église, un chapitre-clé pour comprendre les Écritures. Si la parole de Dieu se laisse voir dans le Verbe fait chair, elle se laisse aussi voir dans les apôtres, dans Marie, dans les martyrs de la foi et dans les chrétiens qui vivent « comme des paroles de Dieu ».
Notre Dieu s’est incarné. Ce mystère se continue aujourd’hui. Ce n’est pas un mystère du passé. C’est le chemin que prend le Verbe fait chair pour entrer dans les cœurs. Quand nous lisons la « lettre » qu’a été Marie, quand nous contemplons Marie, nous lisons une lettre que Dieu nous envoie pour lire son projet d’avenir pour l’humanité : une terre neuve, immaculée; une terre nuptiale.
MARIE, UNE FEMME D’ÉCOUTE DE LA PAROLE
Comme toute personne de grande intériorité, Marie se montre lente à parler, prompte à écouter. « Que chacun soit toujours prêt à écouter, mais lent à parler » (Jc 1, 19). Tout progrès spirituel conduit à exprimer moins de paroles pour mieux parler « comme des paroles de Dieu ». Parler distrait, le silence recueille. Voilà le paradoxe : c’est en faisant moins de bruit, en prenant moins de place, en s’effaçant, que Marie est devenue « parlante » de Dieu. Comme l’exprime saint Bernard, Marie n’est pas un panier percé. Il ajoute : « malheur à nous qui avons le souffle aux narines! Malheur à nous qui répandons toute notre âme, comme un récipient qui serait percé! » Comme toute personne d’intériorité, Marie est discrète. Sa discrétion sous-entend que sa vie d’intimité lui appartient : « mon secret est à moi » (Is 24, 16).
« Si j’ai bonne mémoire, écrit saint Bernard, les évangélistes ne font entendre que quatre fois les paroles de Marie » : à l’Annonciation quand elle questionne l’ange; en visitation de charité chez Élisabeth qui la magnifiait, Marie chanta son Magnificat; dans le temple, lorsqu’elle exprima sa douleur et son inquiétude d’avoir cherché son fils; aux noces de Cana, pour interpeller son fils et les serviteurs. Sa discrétion ne se comprend qu’à partir de sa grande intimité avec l’Écriture.
Discrétion aussi sur son fils. Nulle part dans l’Écriture, Marie n’a parlé de son fils. Elle a tellement écouté qu’elle vit d’un même esprit avec Jésus (1 Co 6, 17). Sa vie ne parle que de lui. Grignion de Montfort a ces mots qui devraient nous « affecter » dans le sens du mystique du terme : « Si vous dites Marie, elle dit Dieu ». Marie est toute relative à Dieu. Elle est l’écho de Dieu. Elle ne dit et ne répète que Dieu. Dès l’instant de son Fiat, il s’est noué, entre Jésus et elle, l’union la plus intime qui soit, que nous appelons l’union nuptiale. Toute parole humaine n’aurait fait qu’atténuer, voire trahir, la beauté et l’intensité de l’union à son fils. Pour elle, « le Père n’a dit qu’une seule parole : c’est son fils » (Jean de la Croix). Elle n’écoutait que des paroles de Dieu. Elle a fermé portes et fenêtres pour qu’aucune autre parole ne puisse entrer en elle.
Marie n’existait que pour écouter la voix du Seigneur. « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur mais écoutez la voix du Seigneur ». Elle n’existait pas pour elle-même. Elle ne cherchait pas la première place. Elle était toute à Dieu. Elle n’existait que pour pratiquer la parole. Avec empressement, elle s’en est allé rencontrer Élisabeth.
Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande. Elle est grande parce qu’elle veut rendre Dieu grand. Avec Marie, dit Benoît XVI, « nous commençons à comprendre que l’homme est grand quand Dieu est grand en nous ». Et ajoute le Pape : « Nos ancêtres craignaient que si Dieu est grand cela enlèverait quelque chose à leur vie ».
Dans l’encyclique sur la Mère du Rédempteur (#18), Jean-Paul II écrit que Marie s’est « dépouillée » de son « moi », qu’elle s’est unie parfaitement à son fils dans le dépouillement. Elle anticipait ce que l’évangéliste saint Jean écrirait plus tard : « Allons, nous aussi, et mourrons avec lui » (Jn 11, 16).
Ce renoncement à elle-même, ce détachement d’elle-même ouvrait sur une grande richesse : la joie. La joie de ne penser qu’à Dieu. La joie de parler Dieu par sa vie. La joie de l’union mystique à Dieu. Nous pouvons appliquer à Marie ce qu’écrivait, au XIVe siècle, l’auteur de Nuage d’incon-naissance (ch. 2) : « il est fade de penser à autre chose qu’à Dieu ». Pour Marie, écouter autre chose que Dieu, prêter attention à ce qui est moins que Dieu, c’était se vouer à une vie à fade, mener une vie sans saveur. « J’écouterai, dit le psalmiste, et tu me rempliras de joie et d'allégresse » (Ps 50, 10). Et cela me suffit.
Marie vit de la parole de Dieu, elle est imprégnée de la parole de Dieu. Et le fait d'être plongée dans la parole de Dieu, le fait que la parole de Dieu lui soit totalement familière, lui confère également la lumière intérieure de la sagesse. Celui qui pense avec Dieu pense bien, et celui qui parle avec Dieu parle peu et montre beaucoup.
SON MAGNIFICAT EST TOUT IMPRÉGNÉ DE LA PAROLE
Marie est tellement imprégnée de l’Écriture que son Magnificat – portrait de l’« histoire d’une âme » - est entièrement brodé en fils d’or de paroles de l’Écriture. Il suinte, transpire l’Ancien Testament. Sa mémoire contient une véritable « bibliothèque de la parole » (cardinal Ouellet, reporteur général du Synode). Elle laisse voir qu’elle s’est promenée dans le paradis terrestre des Écritures (Saint Ambroise). Marie a tellement fréquenté l’Écriture, elle y est tellement chez elle que Benoît XVI écrivait dans sa première encyclique sur l’amour (no 25) qu’ «elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel». Il précise, dans son homélie de l’Annonciation 2005, qu’elle « parle et pense au moyen de la parole de Dieu. La parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la parole incarnée».
Benoît XVI donne une très belle image de cette réalité; il dit que « Marie garde dans son cœur les paroles qui viennent de Dieu, et, les unissant les unes aux autres comme dans une mosaïque, elle apprend à les comprendre ».
Dès l’instant de son Fiat, sa vie est divinisée. Elle devient remplie de Dieu. Elle fait en Dieu sa demeure et là, rien ne peut la troubler. Elle est tellement nourrie de la parole de Dieu que « sa vie est cachée en Dieu » (Col 3, 3). Elle est toute revêtue de Jésus, transformée en Jésus. Elle agit, souffre, pense comme Jésus et elle peut dire avec l’apôtre Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
Parce qu’elle pense avec les pensées de Dieu, parce qu’elle est imprégnée de Dieu, Marie agit « comme une parole de Dieu ». Nous la voyons pleine de délicatesse à Cana. Durant la vie publique de son fils, nous la voyons effacée, délaissée : « qui est ma mère? » Nous la retrouvons au pied de la croix, qui sera l’heure véritable de Jésus (Jn 2, 4; 13, 1) et à l’heure du commencement de l’Église dans le cénacle, dans l’attente de l’Esprit Saint (Ac 1, 14).
DEVENIR DES MÈRES DE DIEU
En contemplant Marie, nous nous disons, presque spontanément, que sa profondeur à « méditer et à conserver » la parole de Dieu nous est impossible. Nous ne voyons pas comment une telle union nuptiale entre Jésus et Marie puisse nous être accessible. Pour nous, ce que vit Marie est un privilège qui lui est réservé. Cette union de « telle mère, tel fils » doit devenir l’expérience de chacun de nous.
Il ne suffit pas de croire et d’affirmer la beauté ineffable de Marie « née de Dieu », il nous faut concevoir et enfanter Jésus. A quoi nous servirait d’admirer Marie si cela nous était inaccessible. Origène, saint Augustin, saint Bernard, Luther, Maître Eckhart et d'autres ont dit : « A quoi me sert-il que le Christ soit né une fois de Marie à Bethléem, s'il ne naît pas aussi par la foi dans mon âme ? » Au terme de ce week-end, nous regardons Marie pour devenir des « mères de Dieu ». Marie a conçu et enfanter Jésus. Il nous faut concevoir et enfanté Dieu. « Qui est ma mère » (Mc 3, 33), a demandé Jésus? « Ceux qui écoutent et mettent en pratique » (Lc 8, 21 ; Mc 3, 31 s.; Mt 12, 49) la parole de Dieu.
Nous pouvons écouter sans pratiquer. « Tout chrétien qui croit, écrit saint Ambroise, conçoit et engendre le Verbe de Dieu ». Nous pouvons concevoir Dieu sans l’enfanter. Ce qui a fait dire au Père Cantalamessa, lors de son entretien de l’Avent 2008, en présence de Benoît XVI, que nous pouvons accumuler beaucoup d’avortements spirituels. Nous pouvons croire sans enfanter. Nous pouvons croire sans les œuvres. Saint Jacques écrit : « si quelqu’un écoute la parole et ne la réalise pas, il ressemble à un homme qui observe dans un miroir le visage qu’il a […,] puis il oublie de quoi il avait l’air. Celui qui s’est penché sur une loi parfaite et s’y est appliqué non en auditeur distrait mais en réalisateur agissant, celui-là trouvera le bonheur dans ce qu’il réalisera » (Jc 1, 23-25). « À quoi servirait la foi si je n’ai pas les œuvres » (Jc 2, 14).
Saint François d'Assise résume bien comment nous devenons des « mères de Dieu » : « Nous sommes mères du Christ lorsque nous le portons dans notre cœur, dans notre corps par amour, par la pureté et la loyauté de notre conscience ; et que nous l'enfantons par nos bonnes actions, qui doivent être pour autrui une lumière et un exemple ».
Un autre grand mystique, Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l'Église, écrivait que « la conception du Christ dans le sein de Marie a été une grande merveille, mais ce n'est pas une moindre merveille que de le voir devenir l'hôte de notre poitrine. C'est le sens de ce témoignage de Jean : « Me voici à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui, et je souperai avec lui et lui avec moi » (Ap 3, 20).
Comme Marie, il faut savourer cette dignité que Dieu nous fait de ressembler à sa mère et de lui offrir nos personnes où il pourra aménager sa résidence principale. L’intention de vivre « comme des paroles de Dieu », de mener une vie nouvelle doit se traduire par quelque chose de concret, si possible externe et visible, dans notre vie et dans nos habitudes. Quand nous menons une vie nouvelle, « non pas conforme aux critères de ce monde» (Rm 12, 2), alors Dieu, par nous, se rend visible à notre terre.
CONCLUSION :
Marie est une parole « tout près de toi » (Dt 30, 12-14), une « parole qui se voit » (Vendredi soir), une parole accessible, une parole de Dieu pour chacun de nous. Nous pourrions ajouter, en utilisant les mots de l’Apocalypse, qu’elle est un « rouleau écrit au-dedans et au-dehors, scellé par sept sceaux » (Ap 5, 1). Elle est une lettre incarnée, écrite par l’Esprit de Dieu.
Elle nous aide à entrer dans le grand « temple » de la parole de Dieu, à apprendre à l'aimer et à nous en pénétrer. Que l’esprit de Marie soit en chacun de nous et nous vivrons sans nécessairement faire de bruit mais nous ferons beaucoup pour l’annonce de l’Évangile. Marie a fait plus pour l’Évangile, dit Marie Grignon de Montfort, que tous les anges, les saints et les martyrs réunis parce qu’elle vivait immergée dans les paroles de Dieu. Elle était parole de Dieu. Nous avons la responsabilité, la très belle tâche de tisser, comme Marie, la parole de Dieu dans nos activités. Le silence de Marie est une parole qui parle, que nous devons reproduire.
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