u moment ou notre Église entre dans un Avent qui nous conduira au 3e millénaire de l'humanité, nous avons conscience d'éprouver malaise et inquiétude devant la perte d'une certaine mémoire chrétienne, devant un profond ressentiment à l'égard de l'Église et de ses membres. Spontanément on se met à rêver du passé, comme si c'était mieux hier. Il nous faut refuser résolument cette nostalgie du passé.
Ici dans ce monde pourri... t'as beau être à la mode et aller danser dans la meilleure boite de la ville, tu ne trouves pas d'Amour parce que l'on l'a brisé " "Je ne travaille plus. Je passe mes soirées enfermée dans le noir. L'idéal serait de ne jamais être né pour n'avoir rien à envier, ni à regretter" * Paroles de deux jeunes pour dire autrement cette page évangélique de Matthieu. On ne sait plus danser de joie.
I1 y eu jadis la promesse de Nathan à David : " Il sera grand et sera appelé fils du Très Haut. Le Seigneur lui donnera le trône de David son Père (2 S 7: 12-16). Toute sa vie Marie a retenu dans son coeur de contemplative ces paroles adressées à David que l'Église, plus de deux millénaires plus tard, continue à nous offrir comme chemin de préparation à Noël. Et devant cette prophétie, Marie se demandait bien comment cela pourrait se réaliser.
Les deux aveugles qui marchent vers Jésus ne sont pas si aveugles que ça. Ils ont entendu ses Paroles. Ils savent ce que l'on raconte de ses guérisons. Ils se disent , ce que Jésus a fait pour d'autres, il peut le refaire pour nous. Et le premier miracle : malgré leur handicap, (péché) ils peuvent suivre Jésus , se faire remarquer de lui en criant. La confiance des aveugles est inébranlable. Ils n'oublient pas ce que Jésus a fait depuis son entré dans l'histoire humaine.
" Ouvre mes yeux Seigneur que je contemple les merveilles de ta loi". Je fais mien, en ce début de notre carême ces paroles du ps 118 que vous connaissez bien. Hier sur la montagne, Moïse recevait seul les Tables de la Loi. Aujourd'hui, sur la montagne où Jésus vient de nous livrer la Chartre de l'Alliance des Béatitudes, Jésus se retrouve entouré de ses disciples à qui il leur dit : Vous aviez une Écriture (une règle à suivre) et moi je vous livre une Parole ( un appel qui provoque).
Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d'entre les morts et le Seigneur Christ t'illuminera (ep5:14), Lui le Soleil de la résurrection engendré avant Lucifer qui a donné la vie par ses rayons. Ainsi s'exprime Clément d'Alexandrie dans son homélie pascal.
Pâques, une nouvelle naissance, une reprise, une instauration, en plus beau, de la création primitive. Pâques, c'est le potier qui crée une jarre plus belle que la précédente, s'exclame Grégoire le Grand.
"Dieu nous a promis de nous faire entrer dans le lieu de son repos, et cette promesse demeure". En venant chez nous, Dieu, en Jésus, a pris la pari de nous rendre heureux, de nous donner le pouvoir de devenir Fils du Royaume, de nous guérir de l'hypertrophie- du rétrécissement- du moi. Dieu a pris le pari de nous sauver.
Dans le désert, je cherche ta Face, dans le désert, ton pain me nourrit, je ne crains pas d'avancer sur Ta Trace.. Dans le désert, j'entends Ta Parole, dans le désert, loin de la rumeur, le souvenir de Ta loi me console, O Dieu caché tu veux parler à mon coeur " Ces mots d'une hymne de ce temps du Carême demeure pour vous contemplatives, votre part d'héritage.
Faut-il prendre à la lettre cette description sismique, terrifiante pour les uns, redoutable pour les autres, chemin d'espérance pour les croyants ? Ce que ces pages nous révèlent: ce sont des signes avant-coureurs d'un enfantement magistral. Au delà, au dessus du sens dessus-dessous de l'univers, une printemps éclate... vous savez que l'été est proche
Celui qui nous convoque en cette fin d'année liturgique, c'est Jésus-Christ, centre de notre vie, racine de notre foi, raison de notre espérance, source de notre charité. Le désir de "voir le Seigneur" nous pousse à prendre son chemin " sans regarder en arrière..ni même sans chercher à conserver sa vie ".
