Tout au long de ce grand dimanche, des scènes évangéliques au coeur du quotidien, des scènes de tous les jours qui tout à coup prennent une dimension insoupçonnée. Quoi de plus banal qu'un retour de pêche! Quoi de plus banal que des pêcheurs se plaignant de n'avoir rien pris !
Le besoin de l'Amour est de donner, de faire sentir sa Présence. La paix soit avec vous. Quelle extraordinaire façon pour Jésus d'exprimer à ses disciples, verrouillés dans leur maison, appeurés par les évènements des derniers jours, sa bienveillance. Jésus ne s'est pas arrêté à l'incrédulité de ses disciples, à leur trahison. Jésus leur apporte la paix du pardon qui oublie tout. Il n'est pas venu pour les bien-portants mais pour les pécheurs.
" Avant tout il faut aimer Dieu et ne rien préférer à l'amour de Notre-Seigneur " Ainsi s'exprime la règle de Benoit. M'aimes-tu ? Il faut le constater, nous sommes ici sur le terrain de l'apprentissage. Nous vivons le temps de l'apprentissage à aimer comme Jésus nous a aimé.
L'obstacle premier à aimer comme Dieu, se heurte à notre "moi" humain. L'amour de soi ne peut se concilier avec l'Amour de Dieu. Il faut choisir. Le propre de Dieu, c'est d'aimer avant même d'être aimé . Pierre l'a profondément expérimenté. Le propre de Dieu, c'est d'aimer tous et chacun d'entre nous, même si nous ne le savons pas.
La loi de Dieu, c'est l'amour. Et pour Jean, cette loi a racine dans la personne même de Jésus. Comme je vous ai aimés. C'est cette loi qui a fait faire au Christ tout ce qu'il a fait et souffrir tout ce qu'il a souffert. Cette loi l'a fait devenir homme alors qu'il était Dieu, devenir pauvre alors qu'il était riche, serviteur alors qu'il était Seigneur, flagellé alors qu'il était innocent.
Ils enseignaient cette Bonne Nouvelle: Jésus est le Messie. Dieu l'a ressuscité. Depuis cette nuit des temps où deux hommes aux vêtements éblouissants ont annoncé aux femmes Christ est ressucité, retentit en nous cette réaction normale de Nicodème: comment cela se peut-il?
" Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? " Eucharistie...mot unique qui nous plonge dans l'insondable abîme du mystère de Pâques. Eucharistie, don de Dieu à l'humanité, don de l'humanité à Dieu. Eucharistie.. sommet, couronnement de tout vie spirituelle, chrétienne. Celui qui mange ma chair...moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6:53) .
Éveille-toi, toi qui dors, lève-toi d'entre les morts et le Seigneur Christ t'illuminera (ep5:14), Lui le Soleil de la résurrection engendré avant Lucifer qui a donné la vie par ses rayons. Ainsi s'exprime Clément d'Alexandrie dans son homélie pascal.
Pâques, une nouvelle naissance, une reprise, une instauration, en plus beau, de la création primitive. Pâques, c'est le potier qui crée une jarre plus belle que la précédente, s'exclame Grégoire le Grand.
Dès le début du monde, l'Esprit de Dieu est à l'oeuvre, couvrant et vivifiant les eaux, infusant les semences de vie, réchauffant une matière primaire inerte.. Les ténèbres couvraient l'abîme et l'Esprit de Dieu planait au-dessus.
Il nous faut un mot, peut-être amour croyons-nous, pour évoquer le chemin que Jésus nous lègue en héritage au moment de quitter ce monde, un mot évocateur de ce que fut son itinéraire chez nous.
Il nous faut un mot, peut-être amour croyons-nous, pour témoigner de l'immense solidarité internationale qui, en ces temps difficiles, apporte un peu de baume aux victimes de guerres fratricides, mot, dit Paul, qui a des odeurs de justice menottée par des rapports de forces implacables... qui appelle un nouvel ordre social. Liberté, égalité mais aussi fraternité ont lancé jadis les révolutionnaires français.
Que votre coeur ne se trouble pas . Ainsi débute ce qu'il est convenu d'appeler le discours d'adieu de Jésus à ses disciples. La question de Thomas: comment pourrions nous connaître le chemin , la supplique de Philippe qui suit immédiatement le texte de ce jour: montre nous le Père et cela nous suffit , trahit l'angoisse d'une communauté naissante sans points de repères.
