1998-C- Jn 6, 1-15 vendredi 2e semaine Pâques - manger Dieu

Année C : Vendredi de la 2ere semaine de Pâques (litcp02v.98)

Jean 6, 1-15 MANGER DIEU

Un jour, loin de tout lieu habité, dans un endroit désert, Jésus voit venir vers lui toute une foule , qui le soir venu n'avait plus rien à manger . Des disciples partagent à Jésus leurs inquiétudes. Du tac au tac, il leur répond : donnez-leur vous-mêmes à manger. Vendredi dernier, la liturgie nous présentait l' apparition où Jésus, sur le bord de ce même lac, invitait sa 1er équipe de disciples à jeter les filets. Eux aussi avaient faim.

A la lumière de Pâques, que nous venons de célébrer, ces deux scènes évangéliques disent avec une clarté, lumière toute nouvelle, quelque chose de Jésus, ce nouveau fournisseur de pain dont notre monde a tant besoin en temps de crise comme en temps de paix, fournisseur qui a bien connu ce que signifie la marche des " roses et du pain. "

Quand arrive des catastrophes- phénomène El-Nino oblige- les régions affectées lancent un appel à des fournisseurs capable de répondre avec abondance aux besoins primaires. C' était vrai au temps de Moïse qui, au cri de détresse du peuple, offrit la manne si recherchée, si essentielle. Quand la faim ronge les coeurs, on a besoin d = un généreux fournisseur,

En nous offrant ce Signe du pain multiplié, à l ' intérieur de ce grand dimanche, l ' Eglise nous redit tout le chemin que ce fournisseur a parcouru depuis ce baiser mémorable jusqu 'à sa présence nouvelle au bord de lac pour que nous ayons la vie en abondance . Antoine de Padoue dans une de ses homélies pascales déclare : Aujourd 'hui est vraiment un festin car on y sert le veau gras que le Père sacrifia. Il ajoute en référence à Luc (15:23) : Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons-le, festoyons car mon fils qui était mort, il est revenu à la vie.

Dans les mots du Dt 6:6-7 : Que ces actions restent gravées dans vos coeurs ! Tu les répéteras à tes fils, tu le leur diras aussi bien dans ta maison que marchant sur les routes, couché ou debout. François Mauriac dit la même chose : qu 'ils le disent ceux qui ont été rachetés par ce pain ?

Celui qui nous a dit : Je suis le Pain de vie sait dans les mots du philosophe allemand Fuerback que l 'homme est ce qu'il mange. Ce que nous mangeons, c'est celui qui a été tué, qui a reçu un baptême, et quel baptême ? Ce pain que nous mangeons, sacrement de sa Passion, notre nourriture ce jour aura des goûts divins. Nous sommes ce que nous mangeons.

A votre contemplation : sur cette montagne nous ne sommes plus une foule mais ses amis . Mettons-nous à la table de Jésus pour manger ce pain pascal, ce corps pascal qui nous fait entrer en possession d ' un festin dépouillé (Antoine de Padoue) mais combien savoureux à vos palais de contemplatives. Vous le trouverez en Galilée. Ce matin, c' est ici, sur la table de notre Galilée que nous le trouvons, ce Christ ressuscité. Il nous a créee pour que nous devenions par ce pain participants de sa nature divine.(St Maxime). Devenons ce que nous mangeons. AMEN.

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Où est-il le ressuscité ? Antoine de Padoue répond il est là dans ce festin spontueux. Il est là dans ce festin de pain qu ' il nous prépare ce jour. A se demander si c' est nous qui le dévorons ou lui qui nous dévore de son amour jusqu 'à se faire lui-même notre pain de Vie.

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