Qui chantera aujourd’hui en ces temps de grande fébrilité, avec art et conviction les paroles du psaume qui marche à ta suite, Seigneur aura la lumière de la vie ? Qui fera voir à notre monde cet appel à danser de joie à se convertir à la joie ? Qui fera entendre la mélodie des gens heureux ?
Ces livres saints, ces paroles saintes ont été écrites pour nous instruire (rm15 : 4). Dès le début de son Evangile Matthieu nous instruit en insistant, dans son arbre généalogique, sur le verbe engendrer : David engendra Salomon, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle est né Jésus. Joseph n’a pas engendré Jésus. Matthieu poursuit par l'annonce à Joseph, la visite des mages, la fuite en Egypte et le massacre des saints innocents, le retour d'Egypte et la vie à Nazareth.
Encore un peu de temps, très peu de temps... il arrivera dans l’avenir. Pour voir ce Dieu qui vient nous redire que nous sommes sauvés, pour observer ce verger devenu pareil à une grande forêt, il faut monter sur la montagne de Dieu pour être en mesure de voir au loin, de voir loin. Les lectures des prochaines semaines nous projetteront dans l’A-venir, (écrit en deux mots s, v, p,). Du temps pour voir-venir, nous préparer à ce qui nous attend : Dieu nous regarde comme si nous étions son fils unique.
Nous sommes en plein coeur d ' une saison étourdissante, de course folle, une saison de plaisir " nez rouge " , où les occasions de danse publique sont nombreuses. Une saison aussi qui privilégie les déceptions, l'éclatement des discordes qui, comme de la braise, couve dans les coeurs. Quand arrive A l 'abomination de la désolation , l'édifice de la fête s'écroule pierre sur pierre .
A lire les textes d' aujourd ' hui, il me semble que Dieu n ' en peut plus de retenir plus longtemps le flot débordant de sa gratuité de Salut. Dieu n ' en peut plus d ' observer la stérilité de son peuple. A travers et au delà de ses femmes, Dieu annonce, par la voix de son messager, sa hate de déverser sur la pauvre humanité, devenue stérile parce que repliée sur elle-même, son projet initial d' abondance : multipliez vous .
A lire la Bible, de la genèse à l ' Apocalyspe, bien malin serait celui qui trouverait un éloge de la cécité. Ne pas voir, - et le gros bon sens le confirme - c ' est une déficience, une perte d ' intégrité. Un aveugle de naissance ne connait pas les couleurs. Pire, il ne connait pas les joies de lumière. A voir un aveugle, vous observez facilement que son visage est inexpressif, figé, reflet de sa prison d ' obscurité.
Ici dans ce monde pourri... t'as beau être à la mode et aller danser dans la meilleure boite de la ville, tu ne trouves pas d'Amour parce que l'on l'a brisé " "Je ne travaille plus. Je passe mes soirées enfermée dans le noir. L'idéal serait de ne jamais être né pour n'avoir rien à envier, ni à regretter" * Paroles de deux jeunes pour dire autrement cette page évangélique de Matthieu. On ne sait plus danser de joie.
I1 y eu jadis la promesse de Nathan à David : " Il sera grand et sera appelé fils du Très Haut. Le Seigneur lui donnera le trône de David son Père (2 S 7: 12-16). Toute sa vie Marie a retenu dans son coeur de contemplative ces paroles adressées à David que l'Église, plus de deux millénaires plus tard, continue à nous offrir comme chemin de préparation à Noël. Et devant cette prophétie, Marie se demandait bien comment cela pourrait se réaliser.
Les deux aveugles qui marchent vers Jésus ne sont pas si aveugles que ça. Ils ont entendu ses Paroles. Ils savent ce que l'on raconte de ses guérisons. Ils se disent , ce que Jésus a fait pour d'autres, il peut le refaire pour nous. Et le premier miracle : malgré leur handicap, (péché) ils peuvent suivre Jésus , se faire remarquer de lui en criant. La confiance des aveugles est inébranlable. Ils n'oublient pas ce que Jésus a fait depuis son entré dans l'histoire humaine.
Qui chantera aujourd'hui, en ce temps de grande fébrilité, avec art et conviction les paroles du psaume de ce jour: qui marche à ta suite, Seigneur, aura la lumière de la vie ? Qui fera voir à notre monde cet appel à "danser de joie" à se " convertir à la joie" ?
