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2022-C-Jn 11, 45-57- samedi de la 5e semaine du CARÊME- qui sont les ennemis de Jésus ?

Année C : samedi de la 5e semaine du CARÊME(litcco5s.22)  
Jn 11, 45-57 qui sont les ennemis de Jésus ?

Ce geste plein de compassion d’inviter Lazare à sortir de son tombeau va coûter cher à Jésus. Cet homme fait beaucoup de miracles (Jn 11, 47). Ce ne sont pas ceux que Jésus a aidés, ceux à qui il a rendu, redonné la vie, les Lazare de tous les temps, les alcooliques, les menteurs ou les voleurs qui veulent sa mort.

Ce sont les gens bien, les champions de la bonne conscience, les grands-prêtres et les pharisiens, les religieux, les pratiquants, comme vous et moi, qui ont voulu et qui ont obtenu sa mort. Si on le laisse continuer comme ça, tout le monde croira en lui, les Romains viendront et détruiront notre temple et notre nation (Cf. Jn 11, 48).

Jésus est sacrifié aux plus hauts intérêts, ceux de la religion et de l’État, curieusement alliés dans cette con-damnation. Nous sommes très loin, si nous réfléchissons un peu, de cette formule théologique, de cette doctrine dont Paul s’est fait le promoteur et qui résonne comme une langue de bois aujourd’hui, que Jésus est mort pour nos péchés. 

Jésus est en danger parce qu’il invite à passer d’une logique égoïste à une logique de don de soi, de communion. Jésus est un danger pour les tenants de la logique de l’égoïsme qui donne pouvoir et richesse à quelque-un, à une élite politico-religieuse et qui maltraite les petits, les pauvres. Sa bonne nouvelle favorise une logique de communion. 

Les ennemis de Jésus, les défenseurs du Temple, les obsédés de la loi, les névrosés du sacré, ceux qui veulent imposer le Sabbat, qui excluent les pécheurs, gardent à distance des femmes et des étrangers, culpabilisent les malades, refusent de devenir des êtres de communion, de compassion, de proximité. Ils refusent de mourir à leur vie tournée vers eux-mêmes et la sauvegarde de leur privilège.

À la veille d’entrée dans cette semaine sainte, à bien y penser, Caïphe a raison. Il ne se trompait pas quand il disait qu’un seul homme doit mourir (Jn 11, 49-50). Grand-prêtre, Caïphe prophétise que ce qui a tué Jésus, ce qui le tue aujourd’hui est notre refus de passer de la logique du moi à celle de la communion, de la proximité, à celle de se laisser saisir par Jésus tout entier.

Jésus est un danger pour notre égoïsme. Vous l’expérimentez ici, il faut mourir à quelque chose pour deve-nir communion, communauté d’une seule âme et d’un seul cœur (Cf. Ac 4,32). Nous ne sommes pas et vous vivez cela comme communauté, une composition d'îles où chacun défend sa sphère.

Jésus fait passer à la logique de communion. À cause de Lui, dit Paul, j'ai accepté de tout perdre mes privilèges […] pour le connaître Lui (Ph 3, 8), pour avoir en Lui la vie, le mouvement et l’être (Cf. Ac 17,28). Pour demeurer en lui, précise l’apôtre Jean (Cf. Jn 15, 4). Il ne s’agit pas d’avoir une idée, une simple connaissance de Dieu. Il s’agit d’avoir le sentiment de sa présence qui pour Grégoire de Nysse est synonyme d'expérience mystique, d’être saisi par le Christ (Cf. Ph 1, 21). Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (Cf. Ga 2,20).

Vous ne comprenez rien. C’est à nous que s’adresse cette remarque de Caïphe. Comprenons-nous, accep-tons-nous que toute vie à suivre Jésus passe par mourir ? Si nous vivons comme Jésus, nous serons perçus comme dangereux pour les partisans de l’ordre qui décident de ce qui est bon pour les autres en prenant bien soin de s’exclure. Jésus est bien un danger. Il veut que notre terre soit heureuse, irradiée de tant de feux (Exultet). 

Vous ne comprenez rien. C'est à toute l'humanité que Jésus offre cette autre logique, cette autre façon de vivre, cette vie nouvelle qui est une vie de communion. Nous sommes vivants dans la mesure où Jésus nous libère de notre égoïsme et nous a fait passer, par la mort (Caïphe ne se trompait pas) dans la communion. Pour rassembler les enfants de Dieu qui sont dispersés aujourd'hui (Cf. Jn 11, 52).

Les soldats ont été saisis par cet homme qui parle comme nul autre. Ce qui doit chaque jour mourir en nous, c’est de nous détacher de tout ce qui nous donne une certaine dépendance à notre égoïsme, c’est accepter de tout perdre pour gagner ce bien suprême de se laisser saisir par Jésus.  C’est vivre chaque jour d’un esprit nouveau et d’un style différent (homélie du mercredi des Cendres 2022). Je termine par ces mots de François d’Assise : commençons, mes frères, à servir le Seigneur, car jusqu'ici nous n'avons pratiquement rien fait. AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 4 avril, 2022

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