2025-C- mercredi de la 31e semaine ORDINAIRE (litco31me.25)  
Lc 14, 25-35. Devenir meilleur.  
Tout quitter. C’est de lui dont parle Jésus dans cet appel à tout quitter. Le fils de l’homme n’a pas d’endroit ou reposer la tête (Lc 9,58). François d’Assise a tellement compris cela qu’il a posé un geste d’une profondeur inatteignable en se dénudant devant le pape.
C’était plus qu’un geste physique. C’était un geste de conversion sans équivoque. Que votre oui soit oui (Mt 5, 37). François a renoncé à sa réputation et à la sécurité du statut économique de sa famille. Il a préféré plus que de mettre de l’évangile dans sa vie, il a opté pour mettre sa vie dans l’évangile. Toute sa vie, ses moindres gestes, chaque moment, furent vécus dans l’évangile.
 
Devant cet appel, François n’a pas ajouté, laisse-moi d'abord enterrer mon père (Lc 9, 59-60), laisse-moi saluer ma famille, mes amis ni laisse-moi regarder une dernière fois ce que je laisse. Il ne voyait qu’un avenir dans ce don total de sa vie. Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière n’est pas faite pour le royaume de Dieu (Lc 9, 62).
Jésus nous en demande-t-il vraiment trop ? Nous vivons enchaînés par toutes sortes de préoccupa-tions : financière, de santé, celle de notre monde. Là où est ton trésor, là est ton cœur (Mt 6, 21). Tout quitter n’est pas synonyme de dépouillement. Jésus veut nous libérer d’un lourd fardeau qui nous em-pêche d’avancer. Nous entendons cet appel comme une privation, mais nous voyons peu ou pas les sept corbeilles qui restent (Mt 15,37).
Tout quitter, c’est changer de maître pour choisir d’écouter un appel au bonheur à la manière de Jé-sus. À une vie de béatitude. À nous qui trouvons cette demande impossible, sachons que Jésus ne nous retire le droit de devenir meilleur.
Il ne s’agit pas de fuir nos responsabilités, de nous évader de notre monde. Père, je ne te demande pas de la tirer du monde (Jn17,15). Quitter ne signifie pas quitter le monde. C’est quitter un système qui enlève aux gens leur dignité. Dans les mots de l’évangile, c’est mener une vie de pénitence face à un système qui exclut le droit de devenir meilleur (pape Léon XV1). Jésus n’avait qu’un souci, être proche de la souffrance des autres. Une question à se poser : qu’est-ce que je veux ? Qu'est-ce que je préfère ? Qu'est-ce qui me plaît ? Que suis-je prêt à quitter ?
Suivre Jésus, c’est refuser de mener une vie d’indifférence aux autres, aux membres de sa famille, refuser de  tomber dans la mondialisation de l’indifférence ou dans la mondialisation de l’impuissance en ne faisant rien parce que notre petit peu, croyons-nous, ne changera rien. Nous ne pouvons pas nous déclarer pour Dieu que nous ne voyons pas de nous déclarer chrétiens, si nous mé-prisons ceux que nous voyons. Notre maison commune aussi.
Cette célébration, notre rencontre avec le Dieu de notre foi est un moment d’arrêt pour ne pas bâtir notre vie sur le sable que l’évangile identifie à nos « avoirs ». Soyons des signes d’espérance à l’heure où tout semble tomber dans le noir des guerres. Rencontrons Jésus dans la prière, dans les autres. N’attendons pas des signes puissants et planétaires. Soyons bons et notre temps deviendra meilleur (pape Léon XV1).
 

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