Année A : dimanche de la 5e semaine du CARÊME (litac05d.23)
Jn 11, 1-45 sors de ton tombeau.
Que voyons-nous dans ce geste de Jésus ? Jésus appelle à enlever les pierres dans nos vies. Enlevez la pierre. Le message de ce matin est aveuglant. Jésus nous appelle à enlever les pierres de tout ce qui sent la mort en nous. L’hypocrisie avec laquelle nous vivons la foi, c’est la mort. La critique destructive des autres, c’est la mort. La marginalisation des pauvres, c’est la mort.
Enlevons les pierres de nos cœurs et la vie fleurira de nouveau en nous, autour de nous. En ouvrant ce carême, j’exprimais qu’il est une descente vers la résurrection qui dort en nous, qu’il est un temps pour réveiller le Christ qui dort en nous.
À travers cette image de Lazare, l’évangile nous pose cette question : quelles sont les pierres qui nous enferment dans nos tombeaux ? Il ne s’agit pas de nous demander s’il y a une vie après la mort. Il s’agit plutôt de nous demander si nous sommes vivants. Il s’agit de naître à une vie nouvelle, fraternelle. Nous avons tous en nous des gênes de guerre, de puissance, des pierres qui nous paralysent.
Dans l’image de Lazare, Jésus nous fait voir qu’une nouvelle vie est possible, non la vie repliée sur nos petits bobos, non la vie vécue à broyer du noir. La nouvelle vie que Jésus offre à Lazare n’est pas une autre vie, c’est la vie de tous les jours vécus à la manière de Jésus. Nous vivons souvent comme des morts-vivants tant les pierres à enlever sont nombreuses. Tant nos bandelettes nous empêchent de marcher. C’est quand Lazare fut mort que Jésus est venu dans sa vie. C’est quand nous sommes étouffés dans nos tombeaux, que Jésus nous dit d’une voix forte : sors de ton tombeau. Reviens à la vie. Reviens à ma vie.
Le génie de l’évangile n’est pas de nous faire la morale. C’est d’ensemencer en nous un poids de vie en faisant le bien comme Jésus. Jésus a sorti Lazare d’une vie sans vie. Il a délié sa vie pour la rendre meilleure. Jésus a réveillé la vie, la vraie vie, chez Lazare. Je suis la vie. Sans le Christ, ou en dehors du Christ, non seulement la vie n'est pas présente, mais on retombe dans la mort. Vivre avec Jésus, cela veut dire s’en remettre à lui pour notre vie. C’est maintenant et non après la mort qu’il faut vivre.
Ézéchiel avait prophétisé cela : je vais ouvrir vos tombeaux, je vous ferai remonter, je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Notre contribution chrétienne aujourd’hui est justement de devenir maison de salut, maison de vie, pour notre entourage. Maison de grande sérénité, de grande paix.
Sortir de nos tombeaux, - je vous laisse trouver, nommer la pierre qui vous enferme dans une vie vide de sens – c’est devenir une présence de Dieu pour les autres, c’est dégager des odeurs non de mort, mais un parfum précieux qui se répand dans toute la maison. Ce matin, c’est notre propre sortie de nos tombeaux que nous soulignons. N’attendons pas notre mort pour ressusciter. Vivons maintenant la belle vie de Jésus en étant sous l’emprise de l’Esprit. Ézéchiel disait : je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez.
Saint Paul dit aux Romains si l’esprit de Dieu habite en vous, vous êtes déjà ressuscité. L’esprit vous fait vivre puisque vous êtes devenus justes.
L’évangile nous exhorte à quitter nos sépulcres de la douleur, du négativisme, de la désolation, de sortir de nos pièces sombres, d’entendre sa voix : sors de ta tristesse. Que ce cri de Marthe soit le nôtre Je sais que tu es vie.
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