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2021-B- Jn 8, 31-42 - mercredi 5e semaine CARÊME- disciples demandés

  Année B : mercredi de la 5e semaine du carême (litbc05me.21)   

 Jn 8, 31-42 ; Dn 3, 14-20.91-92.95 : disciples demandés.

Si vous êtes fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Traduction : nous pouvons lire la parole de Dieu, l’écouter, sans pour autant être dans la parole ni la faire nôtre dans le concret de nos jours. Nous pouvons être en chemin avec Jésus, se déclarer chrétiens pratiquants ou moniales depuis 20, 30, 50 ans sans pour autant prendre sa route. Poser un geste par habitude ne fait pas automatiquement un chrétien.

Nous pouvons être des sympathisants de Jésus, partager sa philosophie de la vie, son souci pour les délaissés, cela ne fait pas de nous pour autant des disciples. J’entends les gens m’appeler pour me demander : j’arrive, je suis en chemin, mais quelle direction dois-je prendre ? Vers le nord, le sud, le nord-est, dois-je tourner à droite ou à gauche, etc. ? Un chemin a plusieurs directions.

Un grand priant, Guerric d’Igny (v. 1080-1157), s’adressant à des membres de sa communauté cistercienne, leur dit dans une homélie : si tu es déjà en chemin, ne perds pas la route. Jésus reproche à ses opposants d’être des fils d’Abraham sans en reconnaître la route en sa personne. Il ajoute si vous étiez des fils d’Abraham, vous feriez les actions que je fais. Augustin appelle ses diocésains à sortir de leur paresse parce que le chemin est venu jusqu’à toi.

Être disciple est plus qu’être admirateurs de Jésus ; plus qu’être sympathisants à sa cause ; plus que de partager son utopie d’une terre fraternelle ; plus que de pieux vœux, de simples exhortations, discours ou homélies édifiants ; c’est s’engager à mener une vie de transparence, d’authenticité : lève-toi et marche (Mt. 9, 5). Notre vie de disciple est sur une fausse route si on ne prend pas soin des autres. Sans la solidarité, notre foi est morte (tweet du pape). Qu’il est facile de se déclarer pour Jésus ! Que de résistance à être son disciple ! 

La première lecture présente trois jeunes gens qui ne sont pas seulement des admirateurs de leur Dieu. Ils refusent l’esclavage de leur intérêt personnel (Cf. Ph 2, 21). Ils s’engagent au prix de leur vie à n’adorer que lui seul. L’intensité de leur vie de foi les conduit à mettre leur espérance en leur Dieu quoiqu’il arrive. Si notre Dieu que nous servons peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi. Ces jeunes ne sont pas écrasés par les menaces du roi. Ils dégagent une espérance telle que le roi en est confondu.

Pour reprendre l’expression de Guerric, les trois jeunes ne perdent pas la route de vue. Ils refusent d’être tentés par eux-mêmes (cf. Ga 6,1), de marcher sur une fausse route, celle de conserver coûte que coûte leur vie. Les menaces du roi n’ébranlent pas leur foi. Ils sont de vrais disciples du Dieu de leur foi.

Deux dangers menacent les vrais disciples. S’arrêter, méditer la parole de Dieu sans aucun engagement. Cela devient de l’autosuffisance. Agir, s’impliquer, mais sans prier la parole. C’est s’offrir une vie sans racines. Lutte et contemplation, méditation et action vont de pair, observe le frère Roger de Taizé.  

Aujourd’hui, l’engagement de foi cède la place au sommeil de la médiocrité[1] qui surgit quand on ne pense qu’à vivre « sa petite vie », tranquillement, mondainement. Plus dévastateur encore est le sommeil de l’indifférence. Il y a bien un sursaut de détresse devant des situations presque apocalyptiques, des scènes d’effondrement, mais on se réjouit que ça ne se passe pas dans ma cour.

Jésus ne propose pas de mener une vie plate, confinée à son chez-soi, à auto protéger ses avoirs. Il n’est pas un empêcheur de vivre ni un saboteur de liberté. Il fut même accusé d’être un mangeur et un buveur (cf. Lc 7, 31-35) tant il déborde de vie. Il vit en dehors des enclos sécuritaires de l’époque, refuse une vie confinée, sédentaire. Il ne s’éloigne pas de la route de la proximité avec toute sorte de monde. 

Notre monde de tweet, d’Instagram, de Facebook, n’est pas un monde de proximité, mais plutôt de communautarisme qui regroupe les partisans d’une même idéologie. Songeons aux complotistes ou négationnistes qui se nourrissent entre eux de fausses nouvelles.

Tous les jours nous croisons beaucoup de personnes. Le vrai disciple ne se contente pas de croiser des gens. Ils s’arrêtent, vont à leur rencontre, marchent avec eux sur leur route d’Emmaüs jusqu’à les ouvrir à une vie louange et gloire peu importe les cailloux sur le chemin. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2020-jn-8-31-42-mercredi-5e-semaine-careme-maitre-de-la-loi-ou-de-la-vie

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-jn-8-31-42-mercredi-5e-semaine-du-careme-la-louange-au-coeur-de-la-passion

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-jn-8-31-42-mercredi-5e-semaine-careme-perdu-dans-linnommable

 

 

Évangile: 
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Pérode: 
Date: 
Mercredi, 17 mars, 2021

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