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2019-C-Lc 20, 27-40 - samedi 33e semaine ordinaire- l'autre visage de l'éternité

Année C : samedi de la 33e semaine ordinaire (litco33s.19)  

Lc 20, 27-40 : l’éternité, l’autre visage de la vie

Quel projet ambitieux de Dieu sur chacun d’entre nous ! Ce n’est pas un simple retour à la vie comme ce le fut pour  Lazare. Ce n’est pas une réincarnation de mon esprit dans un autre corps, puis un autre corps et cela indéfiniment. Ce n’est pas un «happy end» non plus. C’est quelque chose de merveilleux : notre corps reprendra vie. La dimension terrestre dans laquelle nous vivons n’est pas l’unique dimension[1] de notre vie. Nous manquons d’attraction pour l’éternité, l’autre visage de la vie.  Pour annoncer la beauté de l’éternité.

N’essayons pas d’imaginer l’inimaginable. Aucune science, aucune sagesse humaine ne peut entrevoir ce que sera cette beauté de notre avenir. La vie est plus forte que la mort pour qui rencontre Dieu dans sa vie. Il n’y a pas de mort pour qui la vie est construite sur de vraies relations, pour ceux qui n’ont pas la prétention de n’appartenir qu’à eux-mêmes. Vivre pour soi-même, tourné vers soi-même, c’est être déjà mort. Un mort vivant. Tertullien disait au début du IIe siècle que ce n’est tellement pas possible, que c’est certain.

   Aux sadducéens  qui connaissaient bien les écritures, Jésus  propose de devenir amoureux d’une lecture nouvelle de la vie. Il les ouvre à quelque chose de beau. De très beau. Il élève leur regard sur un autre monde, sur une autre vie : les enfants de ce monde, dit-il, prennent femme et mari […];  à la résurrection d’entre les morts [il n’y aura] ni femme ni mari (v. 35). C’est un testament, écrit Paul (Ga 3, 17), où il n’y aura plus ni juif ni grec (Ga 3, 28). C’est une certitude basée sur la fidélité de Dieu à notre endroit.

La réponse de Jésus est humainement inimaginable. Elle offre un commencement d’une renaissance insoupçonnée ; d’une humanité nouvelle déjà entrevue par Moïse au buisson ardent quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Mt 20,37). La réponse de Jésus offre, selon Blaise Pascal, assez de lumière pour qu’on puisse croire et assez d’obscurité pour qu’il faille croire.

Pour les tenants d’une foi sans expérience de Dieu comme une grande majorité des chrétiens actuels, cette réponse est vide de sens. C’est notre responsabilité de saisir toutes les lueurs qui donnent sens à cette réponse de Jésus. Joseph Moingt, dans Croire quand même (Éd. Temps présent, p. 224)  affirme que c’est dès maintenant et non dans un autre monde invisible que nous sommes fils de la résurrection.

Il n’est pas évident d’envisager humainement un tel avenir. Il n’est pas évident de comprendre que nous ne mourrons pas de mort, nous mourrons de vie, citant ainsi Thérèse d’Avila. Il n’est pas évident d’affirmer avec Thérèse de Lisieux que je ne meurs pas, j’entre dans la vie. Ce n'est pas évident pour celui ou celle qui ne rencontre pas Dieu dans sa vie et pour qui   Dieu n’est qu’une idée parmi tant d’autres. Souvenons-nous qu’au matin de Pâques, les femmes furent troublées. Elles eurent peur d’aller dire la nouvelle parce qu'elle semblait irraisonnable. Elles ne disent rien à personne (Mc 16, 8) écrit Marc en terminant son évangile.

  Sommes-nous conscients que Jésus propose l’une des subversions les plus radicales de l’histoire humaine, l’une des plus grandes mutations (le pape Benoît, vigile pascale de 2006) de l’histoire et qui nous concernent tous ? Tous, autant croyants qu’incroyants, nous pouvons dès maintenant vivre un nouveau genre de vie.

La réponse de Jésus, à la question: de qui sera-t-elle l’épouse,  reconnaît qu’il y a plus fort que la loi de Moïse. Il y a la loi qu’une vie tournée vers le Père est une vie qui ne connait pas la mort.

Jésus fut perçu par ses concitoyens comme un des plus grands perturbateurs publics de tous les temps et il continue à déranger et interpeller. 

À votre contemplation ces mots de la prière d’ouverture : pour ceux qui t’aiment, Seigneur, tu as préparé des biens que l’œil ne peut voir […]; permets que nous obtenions de toi l’héritage promis qui surpasse tout désir. Ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. AMEN.

Autres réflexions sur ce même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-lc-20-27-40-samedi-33e-semaine-ordinaire-lautre-visage-de-leternite

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2016-c-lc-20-27-40-samedi-33e-semaine-ordinaire-monte-par-le-coeur-vers-moi

  

 

Évangile: 
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Date: 
Vendredi, 1 novembre, 2019

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