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2015-B-Mc 6, 7-13- dimanche 15e semaine- marcher avec rien

Année B: Dimanche 15e semaine ordinaire (litbo15d.15)

Marc 6, 7-13 : marchez avec rien

Que comprendre. Cette page n'est pas seulement adressée aux prêtres, aux personnes mandatées par l'évêque. Elle s'adresse à tous les chrétiens. À tous les humains quelle que soit leur croyance religieuse. Cette page nous fait voir que lorsque nous sommes désencombrés, lorsque nous cessons de vivre concentrés sur nos affaires, décollés de son moi, de rechercher avec anxiété le maximum de confort en possédant toutes ces petites idoles qui prennent la place de Dieu (pape François), nous commençons à mener une vie d'hospitalité qui est l'art du partage (Paul Ricœur), l'art de vivre avec beauté l'humain que nous sommes.

En envoyant des humains parler de lui, de le faire connaître, Jésus leur indique que le meilleur chemin est de vivre comme lui. Il est venu nous apprendre à marcher comme lui.  Dans le livre du prophète Osée au chapitre 11, il est écrit : moi je leur apprends à marcher, je les prends par la main. Je les menais avec de douces attaches, avec des liens d'amour. Le texte ajoute: il [le peuple] n'a pas compris que je prenais soin d'eux (Os 11, 3-4).

Écouter Dieu nous dire qu'il prend soin de nous, qu'il nous apprend à marcher, à marcher avec seulement le nécessaire, l'essentiel, c'est très beau. Le Créateur de nos vies, de toute vie, s'abaisse pour nous apprendre à marcher. Me revient en mémoire ce que le livre du Deutéronome dit : elle est grande la nation dont le Seigneur notre Dieu est proche [d'elle] (Dt 4, 7).

En nous apprenant à marcher, Jésus nous montre qui il est. Cette page porte la signature de Dieu (Zundel). De riche qu'il était, il est devenu pauvre et Paul ajoute, pour nous enrichir par sa pauvreté (2 Co 8, 9). Jésus est venu nous montrer une manière de vivre, faite de simplicité. Vivre sans superflu. Si nous nous éloignons de cette manière toute simple de vivre et qui est autre chose que la misère ou le dénuement complet, nous n'avons rien compris de l'Évangile. Savons-nous que nous sommes riches de connaissance, de foi, de relations interpersonnelles; il faut, dit Paul aux Corinthiens (cf. 2 Co 8, 1-9), que cela parvienne à nos proches.

Aujourd'hui le risque est grand de mener une vie de contemplation de notre or (Basile le grand IVe siècle) en oubliant de voir l'autre. Le pape François appelle cela la maladie de l'indifférence. Nous, comment vivons-nous ? Quel est le centre de notre vie ? Garder, simplement donner de notre superflu ou donner ce que l'on est, ce que l'on a comme la veuve qui a jeté deux piécettes dans le temple (cf. Mc 12, 38-44). 

Si Jésus était né dans la gloire et les richesses, on l'aurait accusé d'avoir engendré des rivalités. Si Jésus avait été fils d'empereur, il aurait revendiqué pour lui tous les pouvoirs possibles. Si Jésus avait été le fils d'un grand législateur, on lui attribuerait toutes les lois existantes. On l'accuserait de tout contrôler. Mais Jésus a préféré  voyager léger dans la vie. De vivre léger. Paul a bien compris cela quand il écrit : Nous sommes comme si nous ne possédions rien et néanmoins nous possédons tout  (2 Co 6, 10). Pierre a dit au paralysé à la porte du temple : De l’or et de l’argent je n’en ai pas, lève-toi et marche (Ac 3, 6).

Sans Jésus qui nous tient la main, sans Jésus qui nous exprime ainsi toute sa proximité, sans Jésus qui marche avec nous, sans son Esprit qui nous habite, cette page ne serait pas réalisable. Jésus nous apprend à vivre de la simplicité volontaire, ce mode de vie qui vise à réduire volontairement toute recherche éhontée de consommation et d'opter pour une vie riche de contacts, de respect de l'environnement.

Ce qui fascine chez le pape François, c'est sa manière de vivre. Sa simplicité fascine croyants et incroyants. Il ne manque aucune occasion pour rappeler qu'il veut une Église pauvre parmi les pauvres, non embourgeoisée, désencombrée de tout apparat. Quand nous voulons faire une Église riche, déclare-t-i, l’Église vieillit. Il n’y a plus de vie.  Recevant ses proches collaborateurs en décembre, il a réveillé la Curie, la fait bondir en nommant quinze maladies, obstacles à l'Évangile : maladie des couleurs, du carriérisme, recherche de promotion.

Il préfère une Église en sortie capable d'entendre Dieu lui dire comme au prophète Amos va, tu seras prophète pour mon peuple. AMEN.

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Lundi, 1 juin, 2015

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