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2015-B-Mc 6, 34-44 - mardi 2e semaine Noël- la bonté s'est manifestée

Année B: Mardi 2e semaine de Noël (litbn02m.15)

Marc 6, 34-44 : la bonté de Dieu s'est manifestée

Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés. Cette phrase de la première lecture de saint Jean résume le sens profond de Noël. Dans l'enfant se montre à nous la plénitude de la divinité (Col 2, 9).  Dans la réalité de notre chair est apparu le Dieu éternel (Oraison) et une préface de Noël nous dit, dans des mots délicieusement savoureux, que la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse. Il devient l'un de nous pour que nous devenions éternels.

Ces mots à eux seuls disent la bonté de Dieu. Il n'y a pas plus grande manifestation de cette bonté que cette manifestation du Verbe fait chair. Désormais son humanité semblable à la nôtre nous transforme au plus intime de notre cœur (Oraison). Oui, bonté indéfinissable : Dieu nous a aimés le premier non pas parce qu'il avait besoin de quelqu'un pour l'aimer, mais plutôt pour avoir quelqu'un en qui déposer sa bonté. Son amour.

Avant que n'apparaisse Jésus, la bonté de Dieu restait cachée,  dit saint Bernard. Elle n'était qu'une promesse non encore expérimentée. De bien des manières, Dieu avait parlé par les prophètes (He 1, 1), mais avec Jésus, la bonté se laisse voir, toucher, manger. Là où Jésus passe, là se manifeste la bonté de Dieu.

Marc nous montre, ce matin, un Jésus remué jusqu'aux entrailles, en voyant la foule. Il fut saisi de pitié parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Il n'y a pas plus complète communion entre Dieu et nous, entre le divin et l'humain que l'Incarnation de Jésus. Savons-nous goûter cette union entre Dieu et nous?

Au Ve siècle, le saint évêque Césaire d'Arles demandait à ceux qu'il rencontrait : Qu'avez-vous mangé aujourd'hui ?  Il ne s'inquiétait pas de leur menu mais de leur lecture savoureuse de l'Écriture. En début de cette nouvelle année, il s'agit pas seulement  de nous interroger si nous savons admirer cette bonté de Dieu qu'il nous offre en nous donnant son Pain, mais si nous savons plutôt la montrer dans et par nos vies.

Dieu nous veut non seulement à son image et ressemblance (Gn), mais à l'image et à la ressemblance de sa bonté. Dieu nous a aimés non pas parce que nous sommes bons mais parce que Lui est bon. Il nous veut bons comme lui. Parce que c'est l'essence même de la bonté que de se communiquer, de se répandre, Jésus a envoyé ses disciples, deux par deux en avant de lui, annoncer l'arrivée de la bonté en vivant de cette bonté entre nous. À ce signe, on nous reconnaîtra chrétiens.

Pour donner du goût à cette nouvelle année, mon souhait je le tire de cet évangile de Marc : nous donner des papilles assez développées pour goûter cette bonté chaque jour dans les délices de son Pain. Dans les délices de la charité de Jésus à notre endroit et de notre charité envers les autres. Chaque jour, être des «goûteux» de cette bonté, des gastronomes de sa Parole, avançant d'éblouissement en éblouissement (Grégoire de Nysse), de délices en délices. Chaque jour être des «goûteux» remués jusqu'aux entrailles par son Pain. Chaque jour manifester cette même bonté aux nôtres.

La bonté nous fait tendre l'oreille. Elle nous fait compatir des insuffisances des autres. Elle apporte un soupçon de lumière au milieu des ténèbres. Elle est comme un grain se sel, une poignée de levain qui introduit lentement la paix au  fond des cœurs. Elle désarme les oppositions, la manière de vivre de Jésus nous montre cela, ne blesse personne.

À votre contemplation: au moment où s'achève le temps de Noël, il nous reste à vivre instant après instant, au rythme de la liturgie, la bonté de Jésus. Au fond de tout cœur humain, dit l'évêque Bossuet, Dieu a déposé sa bonté. Si Jésus s'est montré petit en humanité, il fut grand en bonté.  La bonté n'est pas un acte de faiblesse, affirme le pape François, c'est la réponse de Dieu à l'axe du mal.  Elle fait du bien autant à celui qui donne qu'à celui qui reçoit (Shakespeare) ce pain nourrissant. AMEN.

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Date: 
Jeudi, 1 janvier, 2015

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