Année C : Vendredi de la 27e semaine ordinaire ( litco27v.95)
Lc 11, 15-26 se dépendre de soi
Les chercheurs de Dieu - et davantage les moines et moniales - savent que leur vie est plus souvent qu'autrement entravée par des attachements aux choses de la terre, le royaume des béelzébouls. Il y a en nous ce combat entre la recherche du Royaume de Dieu et celui de nos "petits royaumes" qui ont nom tantôt une recherche demesurée de soi, tantôt de prendre toute la place, de se faire valoir. Que de lutte intérieure, intestinale, pour se donner la grâce de voir " le jour du Seigneur " (1ere lecture) dont le psaume de ce jour dégage qu'il sera un jour de miséricorde.
Dans l'un de ses sermons , Maître Eckhart a cette belle image : Aucun récipient ne peut contenir deux sortes de boissons. S'il doit contenir du vin, il faut nécessairement qu'on enlève l'eau. Si tu veux recevoir la joie divine et Dieu, il faut nécessairement que tu rejettes les créatures "
Inutile de nier ce combat permanent, qui est là pour y rester, entre ces deux royaumes qui nous rongent l'intérieur. Le reconnaître, le souffrir même, demeure le chemin pour s'en libérer. Ce sont nos attaches de terrien, nos amour-propre, qui entravent l'oeuvre du Royaume de Dieu en nous. Il nous faut forcer Dieu à venir vers nous en nous dépossédant de nous-mêmes, nous déprenant , détachant de nous-mêmes. En lachant prise sur soi, nous donnons plus d'emprise à Dieu qui vient alors habiter chez nous.
La question : Comment atteindre ce détachement, comment, je dirais, se déprendre de soi , pour diminuer en intensité ce combat entre notre coeur de terrien et celui de divin en nous ? Comment se détacher de nos forces de terrien, ces béelzebouls qui nous font tant soufffrir ? Une chose est assurée : le détachement, se déprendre de soi ne s'improvise pas. Elle se pratique par étapes successives qui, toutes, demandent du temps.
Ce Royaune divin qui m'est plus proche que je le suis de moi-même, ce Royaume qui git caché dans le fond de mon coeur, ce Royaume qui ne cesse de couver sous la cendre fumante de mos petits royaumes , de me brûler lentement de toutes les richesses de son Royaume à Lui, passe par le deuil, la mort à soi-même.
A votre contemplation : Voici maintenant le Règne de Dieu et la puissance de son Christ . L'obstacle c'est nous-mêmes. Lorsque l'on accepte de ne plus se préoccuper de nos petits royaumes, Dieu prend le relais. Dieu nous offre le secours de sa Présence quand nous refusons de nous laisser secourir par nos amour-propre. Dieu s'offre à un coeur détaché sinon Il laisse toute la place à un retour éventuel de nos petits démons favoris. Une eucharistie pour se déprendre de soi , pour sacrifier nos petits royaumes afin de laisser Dieu et son Royaume naitre en nous. AMEN
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En nous, un combat existe entre posséder le Roayume et de déprendre de soi . Nos petits royaumes - revendications - prennent souvent beaucoup de place. Un appel ce matin au détachement de soi pour laisser à Dieu toute l'espace.
-Sermon de Maître Eckhart, traduction Ancelelt-Hustache (Seuil) cité par Malherbe J-François, souffrir Dieu Cerf, 1992 p22
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