SAMEDI 5E SEMAINE CAREME (B)
(Jean 11 ,45-57)
week-end : parti pour la gloire:
Il peut paraître paradoxal de parler d’accomplissement au moment où Jésus voit venir son heure. C’est bien de cela dont il s’agit ce matin. Ce Jésus qui venait de déclarer à Marthe que Lazare était mort pour manifester la gloire de Dieu ; ce Jésus qui - à Béthanie à seulement deux kilomètres de Jérusalem,- lui affirmait qu’il est la résurrection et la vie, ressent dans sa propre personne qu’il doit accomplir des oeuvres plus grandes encore (Jn5,20). Voici pour Jésus l’heure de la pleine maturité, l’heure de la profondeur profonde avec son identité de Fils venue accomplir la volonté de son Père, l’heure de l’accomplissement suprême.
Toute la foi de l’Eglise qui est nôtre ne se comprend qu’en fonction de cette heure historique où un homme, itinérant, sans domicile, déclaré fils de Dieu, fait sien les mots de sa propre mère Marie: rien n’est impossible à Dieu. Dieu, nous a dit Paul dans une parole étonnante n’a pas épargné son Fils mais l’a livré pour nous tous (Rm8,32).Aimer, nous le savons par expérience, ne se conjugue jamais sans souffrance disait jadis le livre de l’imitation de Jésus-Christ.
Voici l’heure de l’abandon entre les mains du Père. Tout fils qu’il était appris ce qu’est obéir et par là fut conduit à son propre accomplissement. Il est devenu pour ceux qui lui obéissent source de salut (He5:8)
Voici l’heure-passage de la forme de Dieu à la forme d’esclave, l’heure où Jésus, mû par une force d’âme, perçoit qu’il doit rassembler de partout le peuple et le ramener sur leur terre....pour qu’ils soient mon peuple et que je sois leur Dieu (1ere lect.) Jean dira :c’est ainsi que Dieu a aimé le monde.
Au début de son évangile, sorte de déclaration-ouverture qui est pour nous un point d’arrivé, Jean déclare : nous avons vu sa gloire. Quand nous lui demandons où as-tu vu sa gloire? Jean répondra : c’est sur la croix que j’ai vu sa gloire parce que la gloire de Dieu est de nous avoir caché sa gloire pour nous dire son amour. La contemplation à laquelle nous convie Jean n’est pas celle du soldat qui demain constatera sa mort mais sa propre contemplation à lui, de disciple bien-aimé. Celui qui a vu témoigne et son témoigne est véridique.
Dans cet accomplissement non seulement nous verrons les oeuvres du Père, mais aussi nous verrons la justice de Dieu, la manière que Dieu a prise pour établir sa demeure chez nous (1ere lect) et nous remettre le pays que nos pères ont habités, où coulent le lait et le miel. Dans cet accomplissement, nous retrouvons le chemin de la gloire. Jésus s’embarque et nous avec lui pour la gloire.
Chrétiens, nous voici aux sources de la vie. Retrouvons nos origines, redevenons à la ressemblance de Dieu nous qui étions dans la région de la dissemblance. Il a porté nos fautes dans son corps sur le bois de la croix. Notre vieil homme a été crucifié avec lui (Rm6,6)
Devenir-gloire nous conduit à prendre le chemin du Golgotha. Devenir-gloire pour devenir ce qu’est Dieu jusqu’à boire à sa coupe. Entendons le Christ nous demander comme à ses apôtres voulez-vous partir vous aussi ? Voulez vous me quitter ? Redisons ces mots gloire suprême que Pierre, qui l’a trahi, a prononcé : A qui irions-nous : tu as les paroles de la vie éternelle.
Devenons eucharistie, partons avec Jésus pour la gloire en faisant de nos vies une imitation de Jésus Christ. Devenons comme Lui, pour le monde, nos familles, notre Eglise, nos communautés, pain livré pour le salut de tous. AMEN
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