ANNÉE :A Dimanche de la 25e semaine ORDINAIRE (litao25d.11)
MTT 20, 1-16: Personne ne nous a loués.
Une conclusion s'impose à qui reçoit cette parabole non comme un message de justice sociale mais comme révélation du mystère inouïe de Dieu. Ce qui n’est bon à rien pour le monde, voilà ce qui est bon pour aux yeux de Dieu.
Ceux que les maîtres humains, les employeurs humains ont identifiés comme inutilisables, le Maître divin, lui, les recherche pour leur fournir le seul travail qui convient autant aux ouvriers de la première heure comme de la dernière. Ils sont embauchés pour aimer. Comme le Maître nous a créé pour cela, nous en avons tous la capacité.
Réjouissons-nous. Les incapables, les petits, les infirmes, les disgraciés, les épuisés, les maladroits, les ignorants, les vaincus, ceux qui sont trop laids pour qu’on les aime et celles qui ne sont pas assez belles et riches pour qu’on les épouse, ceux qui ne sont pas «doués» comme ceux qui n’ont rien su faire de leurs dons, tous ceux qui n’ont pas «réussi», tous ceux qui sont sans «situation», sans «espérances» « sans papier» et sans emploi, ceux que le monde a repoussés comme ceux qu’il a brisés, à l'appel du maître reprennent vie, retrouvent espoir. Si les employeurs humains ne veulent pas d'eux, Dieu, le patron universel, accepter de les embaucher pour aimer.
Le premier souci du Maître est es de ne laisser personne en dehors de sa vigne. Du lever au coucher du soleil, il sort pour embaucher. Il fait comme le Semeur, sorti pour semer. Il agit comme le Berger, parti à la recherche de sa brebis perdu. Dieu, notre Dieu, est hanté de prendre les devants (Péguy) pour nous offrir la joie d'être à sa table, de partager sa manière de voir et de vivre. Et cela depuis ce premier jour du monde où il sortit à la recherche d'Adam non pour le condamner mais lui redonner un sens à sa vie.
Dans cette passion d'accueillir tout le monde, Jésus manifeste une préférence, une préférence pour les derniers. D'autres évangélistes parlent des petits, des pauvres, des pécheurs. Mais tous sont des exclus, des méprisés, des rejetés. C'est parce que personne ne pense à eux que le regard de Dieu se porte sur eux, de façon privilégiée.
Ces derniers n’ont pas porté tout le jour le poids de la chaleur et du travail, mais ils ont porté le poids de leur solitude et de leur inutilité. Personne ne soupçonne la lourdeur de ce poids. Jésus lui le connait. Il en a pris le premier le chemin. En les traitant comme les premiers, il leur rend leur dignité. Il voit en eux des humains qui au-delà de leur détresse, sont capable d'aimer.
Cette page nous fait voir que dans le mode de vie de Dieu, sa manière de vivre, il n’y a plus de premiers et de derniers. Il n’y a pas les surdoués, les battants qui réussissent, et puis les autres. Il n’y a que des appelés et parmi eux, ceux et celles auxquels il faut porter beaucoup d'attention justement parce qu'ils en manquent. Il les appelle les premiers, et il leur donne tout ce qu’il a promis : comme aux premiers, le Royaume, dans sa totalité, sans rien en retrancher..
Il nous faut comprendre et accepter cette préférence du Père. Il nous faut comprendre et accepter que Dieu soit plus grand que notre cœur. Dans le fond, bien souvent nous réagissons comme si ce qui était donné à d’autres nous était enlevé. Il n’en est rien. Il n'enlève rien aux premiers qui tout le jour ont éprouvé la joie de travailler. Ils donnent au dernier la même joie de se savoir quelqu'un, de se savoir reconnu et revalorisé par un tel offre d'emploi.
A votre contemplation: quand personne n'a besoin de nous, quand personne n'a que faire de nous, quand l'heure est passée de trouver un emploi humain, Dieu s'approche de nous pour nous offrir - et c'est le sens de cette eucharistie- un emploi divin: nous nourrir de sa Présence. AMEN
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