Année B : 16e dimanche ordinaire (litbo16d.09)
Mc 6, 30-34… se laisser instruire
Les apôtres se réunirent auprès de Jésus et ils Lui rapportèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Voilà bien ce que l’Évangile nous invite à vivre ce matin. Nous rassembler auprès de Jésus pour lui raconter comment nous vivons notre mission de L’annoncer. Il veut savoir comment s’exprime notre joie à parler de Lui. Il veut nous entendre lui décrire les merveilles que l’Esprit saint accomplies. Il veut aussi savoir comment nous vivons les défis que nous éprouvons à devenir Lui. Invitation de faire le point parce que la mission est harassante. Dimanche dernier, Jésus prévenait les disciples qu’ils risquent de ne pas être accueillis.
Puis Jésus, formateur dans l’âme, Jésus, Pasteur suprême, saisi de pitié par les arrivants et partants (qui) étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger (v.31), Jésus se mit à instruire ses disciples. Il nous est bon de nous demander de quoi Jésus, après nous avoir écoutés, veut-il nous instruire ce matin ?
Et ce dont nous instruit Jésus dans sa première leçon révèle sa propre manière d’agir, de vivre, de faire connaître le Père. Jésus mangé, recherché par la foule ne pouvait pas vivre sans se reposer, se retrouver à l’écart en Présence de son Père. Jésus priait avant d’agir. Jésus ne nous dit pas ce matin : allez-vous en chacun chez vous vous reposer, passez un bon week-end de congé. Il nous dit venez à l’écart et reposez vous en moi. Le repos qu’il nous offre, à nous disciples, - et nous le sommes tous et toutes -, c’est prendre la barque de la prière, de quitter pour un temps la rive des œuvres, du faire, pour rejoindre le Père comme il Lui, le fait si souvent. Il nous instruit que le temps à l’écart n’est pas pour ne rien faire, mais pour être, pour converser avec lui dans la prière. Sa leçon inaugurale est invitation à nous habiller de silence, d’une solitude de communion avec Lui.
Jésus sait que pour accomplir notre tâche de l’annoncer, de le faire connaître, nous devons le retrouver dans le silence de la prière. Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l'action (Benoît XV1 Deus Caritas est, n. 36). Il nous appelle à nous détacher de nos activités apostoliques, de nos projets, de notre travail, de nos vies agitées. Venez à moi, vous tous qui peinez et je vous donnerai le repos (Mt 11,28). N’est-ce pas là le sens profond du dimanche : nous retirer en Dieu.
Il n’y a pas de leçon inaugurale plus actuelle que celle de nous faire voir à nous disciples, chrétiens ordinaires que la mission dehors –allez dans le monde entier - et celle du dedans – venez à l’écart – sont à conjuguer ensemble. Pour Jésus, la priorité à donner à nos vies n’est pas de nous retirer en permanence à l’écart ni de nous enfoncer jusqu’à épuisement dans l’action. Elle se trouve dans la compénétration de deux chemins. Impossible dit Mère Térésa de s’engager dans un apostolat direct sans une vie de prière. Nous sommes appelés à une double mission : celle de le regarder dans la prière et celle de le regarder dans les autres dans l’action.
Saints hommes, saintes femmes, cette halte de paix pour se refaire avec Jésus, auprès de Jésus n’est pas la fin ultime. Ne nous trompons pas dit saint Vincent de Paul toute notre tâche est de passer aux actes. Certains se contentent de doux entretiens avec Dieu dans l’oraison, mais quand il en sorte, ils n’ont plus le courage de travailler pour Dieu. Et comme pour nous confirmer cela, l’évangile tantôt se terminait par une grande foule qui était en recherche d’hommes et de femmes capables de donner du sens à leur vie. Elle est comme des brebis sans bergers (1re lecture).
À votre contemplation : Goutons ce temps à l’écart pour nous nourrir de la Parole pour que nous soyons des serviteurs de la Parole dans notre mission d’évangélisation. Que ce temps à l’écart ce matin nous rendre semblable à Jésus dans sa relation avec le Père comme dans sa qualité de présence avec le peuple des souffrants et des petits. La perfection de la vie chrétienne – et c’est ce à quoi nous appelle cette invitation de Jésus à nous retrouver près de lui au retour de la mission - consiste à devenir semblable au Christ, pleinement dans le domaine intérieur du cœur d’abord et ensuite dans le domaine externe de l’action (St Grégoire de Nysse). Ne prenons pas notre retraite de faire connaître Jésus avant que son Père nous l’accorde. AMEN
Ajouter un commentaire