Année A: Mercredi 28e semaine ORDINAIRE (litao28me.11)
Luc 11, 42-46 : nous donner une vie qui proclame Dieu...
Faites attention à ce que le Christ nous dit. Jésus parle d'expérience quand il décrit ce comportement humain qu'il observe autour de lui : rechercher les premiers rangs, les salutations qui donnent de l'oxygène à notre ego. La recherche des premiers rangs, d'être reconnu, apprécié, fait partie de nos vies.
Cette page décrit à la fois notre comportement quotidien et celui de Jésus tellement opposé aux nôtres. Jésus, fils du Père éternel, s'est vidé de lui-même alors que nous maintenons en nous ce désir de nous remplir de nous-mêmes. De qui sommes-nous l'image, demandera Jésus dimanche prochain ? Et si nous sommes à son image, alors comment comprendre nos désirs de vivre à la manière des César ?
Jésus a quitté sa divinité, les honneurs qui lui revenaient de droit pour l'enfouir dans la pauvreté de l'humain. En Jésus, le déraisonnable divin questionne l'humain raisonnant. En choisissant une telle manière effacée et authentique de vivre, Jésus fait la promotion des «effacés» de son temps. Il les libére de leur «inexistence» aux yeux des chefs publics et religieux.
Saintetés, cette manière de vivre de Jésus, pour laquelle nous sommes faits, nous n'en avons pas l'expérience pleine et entière, nous n'en avons pas idée, nous n'avons encore rien entendu ni vu qui approche de ce bonheur-là. Vraiment, ce que Dieu a préparé pour ceux qu'il aime, n'est pas à la portée de nos désirs humains, a dit un jour saint Paul.
Observons bien Jésus. Fixons nos regards sur combien riche, valorisante sa manière authentique de vivre. Elle convertit nos vies pour les transformer en la sienne. Regardons celui pour qui c'était une noble tâche d'enseigner. Jésus n'a jamais reproché aux croyants de son temps, aux maîtres à penser de son temps d'enseigner ce en quoi ils croyaient. Mais il déclarait malheureux ceux qui disent croire mais dont la vie est aux antipodes de leur foi.
C'est aux fruits qu'on reconnait l'arbre (Mt 12, 22). Nous sommes des invités de cette manière de vivre de Jésus. Comme l'exprimait Matthieu (22, 1-14) dimanche dernier, ne nous excusons pas, - je viens de me marier, excuse-moi. .. J’ai acheté cinq paires de bœufs, je pars les essayer, excuse-moi. Ne prétextons pas non plus que cette belle invitation est au dessus de nos forces.
Comme il est admirable de saisir que celui qui possédait tous les trésors de la sagesse n'a pas dédaigné de se montrer à nous sans titre de gloire, sans s'habiller de vêtements somptueux, sans rechercher d'être reconnu. Comme il est admirable d'entrer dans ce mystère d'un Dieu pour qui - et je paraphrase Ignace d'Antioche - il vaut mieux «montrer» sa divinité sans le dire que de la dire sans l'être.
À votre contemplation : il ne s'agit pas d'être beau à l'extérieur et de mener une vie polluée, toute centrée sur soi et les choses d'en bas à l'intérieur. Évitons de mener une double vie : Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi (Is 29,13; Mc 7,6). De bouche ils bénissaient, mais de cœur ils maudissaient (Ps 61, 5) ; ils l'ont aimé de bouche, et de langue ils lui ont menti ; leur cœur n'a pas été droit avec lui et ils ne sont pas restés fidèles à son alliance (Ps 77, 36).
Comme nous venons de le dire dans le refrain du psaume: Dieu rendra à chacun selon ce qu'il fait. AMEN.
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