Année B — Samedi du temps de NOEL (litbn01s.09)
Fête des saints Noms de Jésus et de Marie
Aa4, 8-13 Luc 2, 16,21
Qu’ont-ils en commun Jésus et Marie? Ils sont inséparables, presque interchangeables. Tellement inséparables que Grignion de Montfort a ces mots qui devraient nous « affecter » dans le sens mystique du terme : Si vous dites Marie, elle dit Dieu. Elle est tellement unie à son Fils qu’elle devient un même esprit avec lui (1 Co6, 17). Dès l’instant de son Fiat, il s’est noué entre Jésus et elle l’union la plus intime qui soit, que nous appelons l’union nuptiale.
Jésus est né d’une femme (Ga4, 4), Marie est née de Dieu. Jésus a entendu le Père clamer qu’il est son Fils bien-aimé, écoutez-le (Mt3, 17; Mc9, 7). Marie a entendu le Père lui dire : celle-ci est ma fille bien-aimée en qui j’ai mis toute ma complaisance. Écoutez-la (Louis de Blois 1506-1565). Marie nous a donné pour frère Jésus et Jésus, au pied de la Croix, nous a donné pour mère, sa Mère. Et saint Bernard, ce grand amoureux de Marie s’avance dans ce mystère nuptial entre Jésus et sa mère en écrivant que la plénitude de la divinité habite dans l’un comme dans l’autre (Missus est 111, la gloire de Marie).
Qu’ont-ils vécu ensemble Jésus et Marie? Luc vient de nous en livrer la réponse dans cette scène toute simple d’une mère et son nourrisson déposé dans la mangeoire d’une étable qui n’est pas la place des nouveaux nés. C’est la place d’un premier-né d’entre les hommes. Il est permis de comprendre que dès sa naissance, sa mère a déposé son enfant dans une mangeoire pour que nous le mangions. Il est permis de comprendre que ce « lieu » le plus bas qui puisse être pour un être humain est un « lieu » réservé, un « lieu » qui ne convient qu’à Dieu. Il dit l’abaissement autant de la mère que du Fils.
Ce qu’ils ont vécu ensemble, c’est la dépossession de tout désir de grandeur qui a fait dire à saint Bernard que cela est tellement exigeant qu’elle s’élève au dessus de l’amour. Quand nous honorons l’abaissement du Fils, nous honorons également la mère dit saint Bernard dans une homélie de l’Avent. Ce qu’ils sont vécus ensemble, c’est leur FIAT au Père. Leur vie pointait vers autre chose qu’eux-mêmes. Leur programme de vie et je paraphrase Benoît XV1 dans sa 1re encyclique (#41), était : ne pas se mettre eux-mêmes au centre, mais faire toute la place au Père, rencontré dans la prière et dans le service du prochain. Ce qu’ils ont vécu ensemble, c’est leur discrétion. Quand Marie agit, quand Jésus travaille dans nos cœurs, c’est par ce chemin agaçant de l’effacement. Telle mère tel fils. Ils voulaient seulement rendre le Père grand, accomplir Sa volonté. Les deux sont devenus grands précisément parce qu’ils ne voulaient pas se rendre eux-mêmes grands. C’est quand nous n’existons pas pour nous-mêmes que nous devenons grands! Chemin d’évangélisation.
Ce que nous lèguent Jésus et Marie : Ce sont deux cœurs qui ne font qu’un. Ils nous lèguent de vivre entre nous d’un seul cœur et d’une seule âme, de mettre tout en commun non seulement nos biens, mais nos pensées, nos émotions, nos cœurs libres de tout égoïsme, pour aimer sans réserve, nous donner sans limite, libres de toute animosité, rancune pour vivre de cette tendresse d’union nuptiale, indispensable à toute famille, fut-elle religieuse. Saintes femmes, offrez vos cœurs à Jésus-Marie. Unissez vos cœurs à leurs cœurs les priant que cette union soit inviolable et éternelle. Quand on vous dit que vous êtes des sœurs Jésus-Marie, répondez avec empressement et authenticité que vous êtes plutôt un seul cœur avec leurs cœurs. AMEN
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