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2021-B-Mt 11, 25-30 - Frère André

Année B : jeudi après Noël (litbn02j.21) 7 janv.

Mt 11, 25-30 ; 1 Pi 4, 7-11 : Frère André.

Il est facile de lier la naissance de Jésus avec celle du Frère André dont l’Église du Québec fait aujourd’hui mémoire. Comme le précise la lettre apostolique du pape François, annonçant l’année de saint Joseph (2020-2021),  Joseph et le frère André ne rêvaient pas à de grandes choses. Ils étaient heureux de rendre les autres heureux, de rendre service, d’avoir été choisis pour servir en sa présence, comme le dit une prière eucharistique. Pour l’exprimer en termes sportifs, ils se remettaient au jeu avec empressement sans porter attention à leur fatigue. Ils ont ramé avec confiance contre vents et marées sur la mer agitée de la vie.

Je vous suggère comme lien unifiant Jésus et le frère André, Joseph et le frère André, d’observer qu’ils ont passé leur vie à exprimer ce qui déborde du cœur (cf. Mt 12, 34)Jésus, Joseph, frère André menèrent une vie de louange. D’émerveillement. Chez eux, il n'y a aucune complainte, seulement des louanges qui authentifiaient que leur «moi» était celui d’un autre. Mon «je» est un autre, disait Maurice Zundel.

Jésus n’a pas eu la vie facile. Sa vie fut marquée par de lourdes épreuves. Jamais il ne s’en est plaint. Il a seulement demandé que ce calice s’éloigne de lui, si c’était possible.

Joseph n’eut pas la vie facile. Son fiat fut un oui à l’épreuve. Préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie, il ne veut pas  l’accuser publiquement et décide de la renvoyer en secret (cf. Mt 1, 19). Il a quitté sur demande sa terre natale pour l’Égypte : lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr  (Mt 2, 13). 

Le frère André n’eut pas la vie facile. Sa pauvreté intellectuelle lui ferma beaucoup de portes. Elle lui valut d’atterrir comme portier. De là, il a ouvert des cœurs par sa confiance en saint Joseph.

La loi de la pesanteur, pour citer  Simone Weil, est universelle. Une vie sans pesanteur n’existe pas. Ce qui existe, c’est une vie qui se refuse d’imposer aux autres ses pesanteurs. Une tendance spontanée nous porte à infliger aux autres ce qui nous arrive, à nous plaindre de ce qui nous arrive. Quand la souffrance ou les pesanteurs se prolongent, la personne ne se possède plus. Se retenir d’infliger à l’autre son état d’esprit relève du miracle. Nous sommes tous des prix Nobel en lamentation. Nous sommes tous des adorateurs de la déesse lamentation.  Comment se délivre-t-on de ce qui est pesanteur dans nos vies ?

Il n’y a pas de chemin unique. Le frère André nous propose le sien : une qualité d’attention à l’autre portée par une qualité de vie mystique.  Plutôt que de dire aux gens : je ne peux rien faire, il se tournait vers saint Joseph qu’il invitait à prier. Plutôt que de s’arrêter sur ce qui n’allait pas bien, il se faisait louange et émerveillement pour ce qui était petit, simple. 

Être attentif à l’autre est une chose précieuse, mais très fragile. Nous faisons tous l’expérience qu’un simple bourdonnement d’une mouche peut porter ombrage à notre attention à l’autre. Il suffit d’un simple petit bobo pour trouver prétexte à se désengager.  Est attentif celui qui sait faire le vide sur ses bobos, qui cesse de répéter ad nauseam les malheurs qui lui tombent dessus pour laisser toute la place à l’a(A)utre.   Quand quelque chose déplaisait au frère André, il ne cherchait pas refuge dans la complainte. Il le confiait à son idole, saint Joseph.

Le pape François disait dans une homélie que la plainte est un mal, pas seulement celle dirigée contre les autres, mais aussi celle contre nous-mêmes […]. Elle est mauvaise parce qu’elle mine notre espérance.  

Une suggestion pour 2021 : pourquoi ne pas placarder sur le frigo cette pancarte: défense de se plaindre;  elle fut remise au pape lors de l’audience du 14 juin 2017; son créateur est le docteur Salvo Noé, psychologue italien, qui a beaucoup plu au pape! Se plaindre est l’un des grands malheurs d’aujourd’hui alors que l’évangile appelle à la louange. Bénis le Seigneur, ô mon âme. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-frere-andre

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-mtt11-25-30-frere-andre-du-college-notre-dame-peut-il-sortir-quelquun-de

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2013-c-frere-andre-il-choisi-des-illettres-mtt-1125

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2006-b-frere-andre-mtt-11-15-20

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Date: 
Vendredi, 1 janvier, 2021

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Placardé sur mon frigo :Ne pas se plaindre.
Bénis le Seigneur, ô mon âme.

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