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2019-C-Mc 9, 2-13- samedi 6e semaine ordinaire- transfiguration

Année C : samedi de la 6e semaine ordinaire (litco06s.19)  

Mc 9, 2-13 ; He 11,1-7 : transfiguration

Ce matin, imaginons-nous sur la montagne de l’Olympe, élevée au-dessus des nuées, là où les orages ne pénètrent pas ; là où le sommet jouit d’une si continuelle sérénité que les écrits sur le sable ne s’effacent jamais.  Tel est l’environnement des témoins de la transfiguration, environnement contemplatif par excellence. Sublime par excellence.

Là, sur le faîte de cette montagne où l’air est d’une fraicheur cristalline, où la lumière n’est tamisée par aucun nuage, où la tranquillité ouvre sur une paix  radieuse, contemplons la beauté de Jésus. Le désir de tout disciple est de voir cette beauté. C’est ta face que je cherche (Ps 26, 8). Ce désir doit nous accompagner tous les jours. Nous sommes destinés à voir sa face, écrit Paul, en nous rendant semblables à son corps glorieux (Ph 3, 21).

Jésus ne s’est pas habillé d’une lumière qu’il ne possédait pas. Il a montré à ses disciples [aveugles], en l’espace d’un instant, qui il était (Grégoire Palamas, Ve siècle). Et cela a profondément transformé les disciples aveugles en créatures nouvelles. Jésus leur défendit de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu. Demandons-nous pourquoi Jésus a mis un tel embargo  avant que le fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

Quand nous voyons et vivons une chose extraordinaire, belle ou redoutable, c’est presque spontané de vouloir la raconter à tout le monde. Pierre, Jacques et Jean, en descendant de la montagne, brûlaient de ce désir de raconter aux autres ce qui leur arrivait.

Le silence demandé par Jésus aurait pu stopper leur enthousiasme. Il n’en fut rien. Se taire leur a fait comprendre qu’ils étaient témoins, qu’ils avaient été choisis pour vivre quelque chose d’extraordinaire. Raconter cela aurait réduit l’intensité de cet instant inoubliable. Il n'est pas facile de raconter rapidement un instant qui nous marque au fer. Il n'est pas facile d’en taire aussi la beauté.

Les disciples restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : ressusciter d’entre les morts. Ce silence a contribué à donner de l’importance à ce qu’ils venaient de vivre. Il les a aidés à méditer, garder dans leur cœur, contempler en profondeur ce qu’ils avaient vu et entendu. Leur silence ressemblait à celui de Marie qui conservait, méditait dans son cœur les événements.

Toute la liturgie de ce matin nous dit que pour voir ce visage de lumière, il faut d’abord se taire pour mieux écouter. C’est à force d’écouter qu’on finit par voir. Jésus éduque l’ouïe avant de réjouir le regard, dit saint Bernard. Nous l’expérimentons aujourd’hui, c’est notre empressement à divulguer la dernière nouvelle qui empêche d’en comprendre le sens. Se taire, nous sommes avec cette recommandation bien loin de cet engouement d’aujourd’hui à  tout dire,  tout voir de nos médias de masse.

En respectant cette consigne du silence, les témoins de la montagne comprirent que Jésus les renvoyait à regarder en profondeur sa véritable mission. Ne dites à personne. Demande inaugurale d’un autre événement, plus perturbant encore, plus dramatique, celui où sa gloire, celle de la Croix, sera manifestée à tous. Demande préparatoire des cœurs à reconnaître Jésus comme fils bien-aimé du Père. La Transfiguration est à la Résurrection ce que la lune est au soleil : une lumière réfléchie dans la nuit qui renvoie à une source bien plus puissante et rayonnante.

À votre contemplation : à chacun de nous, à chacune de nos communautés chrétiennes, une question surgit : que faisons-nous de notre transfiguration ? Que faisons-nous de cette lumière du Fils bien-aimé du Père qui nous est destinée en abondance et gratuitement par la mort et la résurrection du Seigneur ? Que faisons-nous de la puissance qui transfigure  notre baptême,  nos eucharisties,  notre appartenance à l’Église ?

Que nos yeux s’ouvrent maintenant pour reconnaître dans  ce pain le fils bien-aimé du Père. AMEN.

 

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Date: 
Vendredi, 1 février, 2019

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