2025-C- dimanche de la 23e semaine ORDINAIRE
Lc 14, 25-33 – la grâce de s’oublier.
Pour bien savoir ce qu’est suivre Jésus, il faut d’abord se demander quelle fut la manière de vivre de Jésus. Il ne suffit pas de savoir quelque chose sur Jésus, il ne suffit pas d’être baptisé, il faut voir, entendre et contem-pler comment Jésus a vécu parmi nous.
Je vous offre trois manières étonnantes de la manière de vivre de Jésus :
1er- Choix des disciples. Aucun appelé ne vient de la classe dirigeante. Jésus choisit des gens sans réputation, sans CV impressionnant, y incluant un publicain, collecteur d’impôt pour l’occupant romain (Mt 10,3).
2er Instruction des disciples. En leur montrant sa grande liberté face à l’observance du sabbat. En se permet-tant d’arracher des épis de blé pour se nourrir (Mt 12,1-8), en guérissant un homme à la main paralysée (Mt 12,9-14), un autre sous l’emprise d’un esprit impur (Mc 1,23-28) ; la belle-mère de Pierre (Mc 1,29-31) ; un aveugle (Mc 8,22-26), etc.
3er- Sa familiarité avec les femmes. En déclarant à une samaritaine qu’il est ce je suis attendu (Jn 4,6-30) ; en acceptant que des femmes le suivent (Lc 8, 1-3) ; en fréquentant Marthe, Marie et Lazare Lc 10, 38-49), etc.
Jésus est révélation de comment le suivre. Comment l’annoncer. Qui peut comprendre les chemins du Sei-gneur (Sg 9, 13) ? Qui peut comprendre que chercher ses propres intérêts n’est pas le chemin du Seigneur ? Jésus a mené une vie décentrée de lui-même. Une vie pour les autres. Une vie pour sauver les gens d’un en-vironnement d’injustice, d’inégalité. À chacun d’identifier ses « idoles », argent, être reconnu, apprécié, re-cherché, désiré, ses petits attachements, etc. qui ralentissent son désir de vivre comme Jésus. Impossible de suivre Jésus si nous sommes attachés aux biens terrestres. N’empotez rien pour la route.
La manière de vivre de Jésus est la clé de toute évangélisation : ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons aussi, afin que vous viviez en communion avec nous. Et notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ (1 Jn 1, 3). C’est la mission de l’Église, c’est la mission de chaque chrétien.
Suivre Jésus. Celui qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple (Lc 14,33). Jésus est radical dans sa demande d’adhésion à sa personne. Cela ne signifie pas de se couper de sa famille. Jésus attend de tout disciple de ne rien préférer d’autre que Lui. C’est du chrétien qu’il s’agit quand nous disons voici qu’il fait toute chose nouvelle (Ap 21, 5).
Paul dans la lecture exprime bien cela quand il invite Philémon à vivre comme un homme nouveau, à porter un vêtement de noces (Lc 14, 15-24). Je te demande de porter un regard neuf sur Onésime, non un regard d’esclave, mais comme un frère bien-aimé (Ph 1, 16).
Dans sa première homélie aux cardinaux, mais qui s’applique aussi à tous disciples que nous sommes, Léon X1V invite à disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié, se dépenser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaître et de L’aimer. Dit autrement, se décla-rer disciple, c’est accepter la grâce de s’oublier (Georges Bernanos).
Cette radicalité de vivre de l’esprit de l’Évangile se retrouve aujourd’hui dans deux jeunes canonisés à Rome. Carlos Acutis (15 ans) et Pier Giorgio Frassati (24 ans) . Les deux viennent de famille bourgeoise. Les deux ont priorisé Jésus, l’un se faisant le chantre de l’eucharistie et l’autre le chantre des pauvres à travers l’action ca-tholique et les conférences saint Vincent de Paul. L’un était adepte de l’internet, l’autre, alpiniste, avait pour devise toujours plus haut. Leur manière de vivre attire et émerveille les jeunes d’aujourd’hui. Les deux lais-saient transparaître qu’ils priorisaient et agissaient comme Jésus. Ils vivaient pour aider les autres.
Commençons à devenir disciples de Jésus.
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