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2025-C-Lc 13, 1-9- dimanche de la 3e semaine du CARÊME- agir malgré la laideur

Année C- dimanche de la 3e semaine du CARÊME

Lc 13, 1-9- agir malgré la laideur

Bien des turbulences secouent notre monde. La liste des bouleversements est sans fin. Mardi dernier une pluie de bombes israéliennes a tué 470 personnes à Gaza. Au Liban des rebelles s’emparent des prêtres. Aux États-Unis le Trumpisme engendre des perturbations mondiales. L’inquiétude est partout. Des questions surgissent. Pourquoi Dieu permet-il cela ? Qu’ai-je fait à Dieu pour que cela m’arrive ? Dans les moments de désastre, écrit le théologien polonais et sociologue Tomás Halik, les agents dormants d’un Dieu méchant et vengeur[1] refont surface et répandent la peur et la désolation.

Il est nécessaire d’arrêter de faire peser sur Dieu la responsabilité de tout ce qui nous arrive et même de songer qu’il les autorise. Nous signons vite nos vies avec le faites ce que je dis et non ce que fais (Mt 23, 3). Dieu n’est pas le bouche-trou de nos refus d’agir.

L’Évangile nous rapporte des questions semblables : pensez-vous que ces Galiléens étaient plus pécheurs que tous, pour avoir subi un tel sort ? Pensez-vous que les victimes de la guerre au Liban, à Gaza sont plus pécheurs que nous ? Jésus dira la même chose à propos de l'aveugle né : le fait qu'il soit aveugle de naissance n'est pas une conséquence de ses péchés ni de ceux de ses parents (Jn 9,3). Ni lui, ni ses parents n’ont péché.

Aujourd'hui il est facile de penser, d'affirmer que les terroristes doivent se convertir ; que les esclaves de la consommation doivent se convertir ; que les trafiquants de drogue doivent se convertir : que les partisans de la "théorie du genre" doivent se convertir ... et ainsi de suite !  Notre premier regard est de conclure que c’est parce que nous rejetons Dieu que notre monde ne donne pas de beaux fruits. 

Jésus ne partage pas cette vision. Par la petite parabole du figuier, il nous demande de convertir nos regards. C’est vrai que les fruits de l’évangile se font attendre. C’est vrai que la foi en Dieu semble disparaître. Jésus suggère plutôt que de nous désoler d’ajouter une année, le temps que je bêche, d’être à 100% des travailleurs du sol, des travailleurs des cœurs, d’avoir les yeux pleins d’espérance. Le temps n’est pas, dit Jésus, à se plaindre, se lamenter, mais à travailler pour que son rêve d’une terre nouvelle se réalise. Cesser de récriminer (2e lecture).

La première lecture nous rappelle à nous souvenir que Dieu a vu la misère de son peuple, qu’il a entendu ses cris, qu’il connait ses souffrances et qu’il est venu nous délivrer pour nous faire entrer dans ce vaste et ruisselant pays. Hier, c’et Moïse qu’il envoyait. Aujourd’hui, c’est nous.

 Il ne faut pas seulement prier, ce qui n’est pas mauvais. Il faut aussi agir, faire notre petit part. Cette parabole du figuier contient un message très clair. Il faut regarder avec des yeux à contre-courant qui voient de la vie surgir des décombres. Depuis le matin de Pâques, la douleur qu’il y dans le monde n’est pas douleur d’agonie, mais douleur d’accouchement (Paul Claudel). Aux jeunes réunis à Rio de Janeiro en 2013, le pape leur disait malgré la laideur, on peut faire beaucoup[2]. Nous avons besoin d’un second regard pour éviter de seulement réagir sans montrer que nous sommes habités de l’Esprit de Jésus.

Mets-en nous ta clarté, embrasse-nous, en nos cœurs, répand l'amour du Père, viens fortifier nos corps dans leur faiblesse, et donne-nous ta vigueur éternelle (Veni Creator)

Je termine par cette réflexion de la grande Thérèse d’Avila. Il y a quelque chose d’incomparablement plus précieux que ce que nous voyons dehors. Il est très important que nous ne nous imaginions pas vides intérieurement. [Si nous réalisions] que nous portons en nous un tel hôte […] nous verrions combien nos visions sont basses en comparaison de celles que nous possédons en nous[3]. AMEN.




[2] François aux jeunes le 28 août 2013

[3] Thérèse d’Avila, Chemin de la perfection # 48,2

 

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Date: 
Dimanche, 23 mars, 2025

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