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2021-C-Mt 9, 35 – 10, 1.5a.6-8- samedi première semaine AVENT- encadrés d'invisible.

Année C : samedi 1er semaine AVENT (litca01s.21) 4 déc.  

Mt 9, 35 – 10, 1.5a.6-8 ; Is 30, 19-21.23-26 : Nous sommes des encadrés d’invisible

Je n’en finis jamais d’observer comment Jésus est attentif aux besoins des autres. Il saisit que les gens éprouvent un quelque chose de plus, un quelque chose d’autre que leur besoin de plus que du matériel, de plus que d’une bonne santé, de plus que du pain quotidien. Il sait entendre leur savoir du dedans (Jung), ce qu’ils vivent dans la crypte profonde de leur cœur. Jésus est un « voyant » des profondeurs. 

Ils recherchent des disciples qui savent accompagner les gens vers l’intérieur. Le texte précise : il y a peu d’ouvriers pour cela. Il envoie toucher ce qui est invisible à l’œil nu, rejoindre les souterrains de la vie, écouter ce qui surgit des profondeurs. Le pape décrit bien cette mission dans l’homélie ouvrant la grande période synodale. Cela commence par la disponibilité à rencontrer l’autre et à se laisser interpeller par son inquiétude […..] à se mettre à leur écoute[…] en refusant des réponses prêt-à-porter.

Dans les mots du poète Rilke, nous sommes tous encadrés d’invisible, de forces invisibles qui ne se voient pas, mais qui existent en nous. Ce travail de rejoindre les profondeurs, de rencontrer l’autre, d’écouter, de se tenir sur le parvis du sanctuaire intérieur des cœurs, de marcher ensemble, de nous exprimer mutuellement sur nos petites voix intérieures, n’est pas facile. C’est la mission que confiait le pape en ouvrant le vaste chantier synodal.  

Ce besoin de verbaliser ce monde intérieur se retrouve dans le film d’ici Nulle trace, un film gigantesque disent les critiques, réalisé et lancé le 8 mai dernier au milieu de la Covid. L’auteure, Simone Lavoie, y décrit sa propre fascination pour l’invisible, pour son monde intérieur. Nulle trace et si c’était ça Noël tant Noël est invisible à l’œil nu. Il faut les rayons infrarouges de la foi pour y voir un signe d’un « nouveau Dieu » dans ce Verbe fait chair.

Ce temps préparatoire à Noël, axé sur le visible, est un moment favorable, dans les mots de l’auteure du film Nulle trace, pour enlever la suie qui enduit les êtres et les choses. Pour enlever la suie sur nos images folkloriques de Dieu, d’un Dieu lointain, tout-puissant, extérieur à nous. Nombreux sont ceux qui ignorent que ce Verbe fait chair se rencontre dans nos profondeurs. Éclairer la route du Seigneur, abolir les courbes, c’est faire voir que la vraie vie est souvent absente de la vie que nous menons.

En cette saison débordante de course, de partys où se trouve la vraie vie ? Elle se dessine dans l’attitude de Jésus dont le cœur fut rempli de pitié pour les foules qu’il voyait. Elle se trouve dans la pratique de son programme pastoral que sont les béatitudes. Elle s’actualise dans ce geste du Samaritain touché de compassion jusqu’à prendre soin du blessé. Elle se rencontre dans l’agir de ceux qui durant cette saison dite des fêtes vivent la prophétie d’une nouvelle humanité, d'une nouvelle manière de vivre :  être doux, plutôt que d'essayer de s'imposer ; pratiquer la miséricorde, plutôt que de ne penser qu'à soi-même.  

Comme on se trouve étrange, observe Édith Stein, lorsque l’on vit avec des gens qui ne voient que la surface des choses. Un monde infini s’ouvre d’une manière absolument nouvelle lorsque l’on commence à vivre vers l’intérieur et non vers l’extérieur. Déjà au milieu du siècle dernier, Bernanos observe qu’on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute vie intérieure.

Nous entrons dans la saison paradoxale d’une vie pleine d’activité de toute sorte et pourtant vide de l’essentiel. En présence de la foule qui le cherche, Jésus trace un chemin vers l’essentiel. Au X111e siècle, la béguine observe que les gens mènent une vie de rampant, de recherche de plaisirs toujours à satisfaire. Élisabeth de la Trinité est triste de voir des êtres vivre terre à terre. Antoine de Saint-Exupéry écrit et cela donne le ton à ce temps de l’Avent, qu’il convient en permanence de tenir éveillé en l’homme ce monde intérieur qui est grand.

 À votre contemplation, semons la vraie vie, la joyeuse vie dans les cœurs et montagnes et collines éclateront en cris de joie. Amen.

 

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Date: 
Lundi, 29 novembre, 2021

Commentaires

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Jésus attentif aux besoins du dedans et du dehors des autres.
Synode...rencontrer l'autre,se laisser interpeller par son inquiétude,se mettre à l'écoute en refusant des réponses prêt-à-porter
Mon inquiétude:L'Église dans toute sa pureté ,sa chasteté refuserait-elle "le Verbe fait chair" ?
Merci pour le film "Nulle trace"que je vais essayer de voir."Enlever la suie qui enduit les êtres et les choses",c'est à faire.

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