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2020-A-Lc 18, 9-14- samedi 3e semaine Carême- bien se présenter devant Dieu

Année A : samedi de la 3e semaine du carême (litaco3s.20)  

Lc 18, 9-14 : bien se présenter devant Dieu

Nous venons d’entendre le récit de nos vies. Qui d’entre nous, quand on lui demande de se présenter ou de parler de lui, mettrait spontanément en avant ses défauts, ses faiblesses, ses parts d’ombre ? Quand il s’agit de parler de nous, la première attitude est celle de bien nous présenter. C’est bien cela qui,  ce matin, est au centre de l’évangile.

Le pharisien se présente comme la personne la plus dévote de l’époque de Jésus. Il se pavane devant Dieu. Il lui  envoie une mise en demeure afin qu'il le récompense. Le publicain attire l’attention en se présentant comme la personne la plus corrompue. Il se sait perçu comme voleur, rapace, injuste. Il se tient en arrière dans le temple et lance subtilement un appel à Dieu de l’aider. 

Les deux hommes ont en commun qu’ils sont dans le temple pour prier. Le pharisien se canonise, rend grâce pour son accomplissement parfait de la loi. Il est centré sur lui-même. Il s’écoute prier. Il méprise les autres. Quelle suffisance dans je ne suis pas comme le reste des hommes ! Voilà bien le drame de sa vie. Il vit sans amour pour les autres, surtout pour les moins que rien comme le publicain. Il est dans le temple pour pratiquer  la religion du moi, pour citer le pape François.

Comme  Lévi et Zachée, le publicain déteste sa très mauvaise réputation de voleur. Sa richesse vient du fait qu’il ne pratique  pas la loi. Lui aussi pratique la religion du moi avec un bémol : il reconnait que cela ne le comble pas. Il n’est pas satisfait de lui-même, n’est pas bien dans sa peau, se sent mal à l’aise d’exploiter les autres. Honnête, il refuse de se mentir à lui-même, de se cacher de lui-même. Cela s’exprime en se tenant à distance, en ne levant pas les yeux, en se frappant la poitrine (v.13). Quelque chose lui manque. Il est ouvert à autre chose. Cette ouverture à autre chose plait à Dieu, attire Dieu à le regarder.

Le publicain est disposé à changer, et non le pharisien. Les deux se regardent dans leur pratique de la religion. Ils ont de la difficulté à se laisser regarder tel qu’ils sont, sans masque, sans mur de protection, sans autojustification, sans excuse, sans s’autocanoniser, sans se mépriser. Les deux n’ont pas un cœur de pauvre.

La prière, écrit l’auteur du livre de Ben Sirach le sage, qui traverse les nuées (Si 35,21) est celle d’un cœur pauvre, libéré de ses échecs, détaché de ses imperfections. L’auteur ajoute : Dieu écoute la prière de l’opprimé (v.16), qui persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui (v.20).

Posons-nous cette question : notre prière est-elle une prière pauvre de nous-mêmes, une prière de pauvre qui n’a rien à donner et ouverte à tout recevoir? Nous sommes un peu publicains quand nous nous reconnaissons pêcheurs. Mais, contrairement au pape François, nous refusons de nous  définir prioritairement comme pécheur. Ce n’est pas une manière de parler, un genre littéraire. Je suis un pécheur. […] La meilleure synthèse, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme étant la plus vraie. Nous sommes aussi un peu pharisiens quand nous sommes habiles à nous justifier ou quand nous sommes experts et champions à donner de bonnes réponses. Cela peut impressionner les autres, mais pas Dieu.

Je termine par cette belle prière du père Michel Hubaut qui s’intitule  on ne peut pas tricher devant Dieu :

Seigneur, aide-moi à comprendre que l’essentiel n’est pas d’abord de vouloir être vertueux, de se sentir en règle devant la Loi, ni même d’avoir bonne conscience!

Aide-moi à comprendre que l’essentiel n’est pas d’abord de me sentir coupable ou indigne, mais de me situer en vérité devant Toi.

Seigneur, donne-moi la simplicité d’accueillir, émerveillé, la gratuité de ton Amour qui est ma vraie noblesse, ma justice et ma sainteté.

Que mes pratiques religieuses soient toujours ouvertures à ta grâce, à ta vie, à tes dons.

Seigneur, que la lucidité sur mon état de pécheur ne devienne jamais découragement ni amertume, mais tourne mon cœur vers ta miséricordieuse tendresse. AMEN.

Autres réflexions sur ce même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-lc-18-9-14-samedi-3e-semaine-careme-priere-bavardage

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https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2015-b-lc-18-9-14-samedi-3e-semaine-careme-pharisien-publicain-ou-se-laisser

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-lc-18-9-14-samedi-3e-semaine-careme-pharisien-et-publicain-en-priere

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2012-b-lc-18-9-14-samedi-3e-semaine-careme-linteriorite-evangelique

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2010-c-lc-18-9-14-dimanche-30e-semaine-odinaire-ne-soyons-pas-des-pharisiens

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Date: 
Lundi, 16 mars, 2020

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