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2020-B-Lc 2, 22-35- mardi 5e jour de NOEL- humain et divin

Année B : mardi de l’octave de Noël (5e jour) (litbn005m.20)

Lc 2, 22-35 : un enfant autant humain que divin.

Les temps ont beaucoup changé, disons-nous. Il y a quelques années, le premier geste des parents à la naissance d’un enfant était de le conduire à l’église pour son baptême. Par ce geste, les parents confiaient à Dieu leur enfant. Ils reprenaient à leur compte le geste que Joseph et Marie faisaient  en présentant  leur nouveau-né au temple.

Ce geste est de toutes les cultures et de toutes les époques. Il se retrouve dans toutes les religions. Il y a en nous le besoin de souligner les moments charnières de la vie. Un besoin de célébrer ensemble autant les moments heureux que les moments pénibles de la vie. 

L’isolement que la pandémie impose met à l’épreuve ce besoin naturel de se regrouper, d’être ensemble, de se retrouver pour souligner des anniversaires, pour célébrer ensemble notre foi.  Quelqu’un a dit que le virus nous «communise». Le bon côté de cette pandémie est de faire apparaître que nous sommes  tous mondialement atteints d’un autre virus qu’on a appelé le  «communovirus»[1].  Le virus nous fait découvrir combien vivre avec les autres est essentiel pour notre vie collective et notre vie de foi.

En rapportant cette scène de la présentation de Jésus au Temple, l’évangéliste inscrit cette démarche du jeune couple dans le sillon d’une culture familiale et religieuse. Ce jeune couple vit ce que tout le monde vit. Leur étonnement toutefois les démarque. Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.

Étonner de quoi ? Leur enfant est semblable à tous les enfants. Il pleure, se laisse porter, nourrir, habiller. Et pourtant si on se fit aux deux témoins, Syméon et Anne, il dégage un arôme  attirant. Au temple, Jésus nait en tant que Messie et non plus en tant que fils de Joseph et de Marie.

Et nous, ici, en ce cinquième  jour de l’octave de Noël, sommes-nous étonnés de ce que ces deux témoins disent de l’enfant ? Sommes-nous fous de joie d’avoir l’occasion de le rencontrer dans le temple de nos cœurs ? De le recevoir bientôt dans nos mains ? La question mérite d’être posée.

Et la réponse ne sera jamais une réponse officielle. Elle sera toujours  personnalisé. Elle jaillira du profond de nos convictions, des profondeurs de notre foi. Elle naîtra suite à nos échanges entre nous, à nos «conversations» au sujet de l’enfant. Nous éprouvons plus que jamais ce besoin de «communautariser» nos questionnements pour nous soutenir mutuellement, nous tenir en marche, échanger sur ce que change sa présence dans nos vies.

La pandémie a fait surgir un besoin viscéral de partage dont la privation de l’eucharistie, droit fondamental de la liberté religieuse selon les évêques, n’est que la pointe de l’iceberg. Le confinement a aussi fait surgir un autre besoin, celui de se réunir pour échanger sur la parole de Dieu, ce dont la structure de l’eucharistie ne permet pas.

Ma réflexion, ce matin, est donc forcément «la mienne». Ce qui suscite mon étonnement, c’est d’arrêter mon regard sur le Jésus d’avant Pâques, sur le Jésus historique, le Jésus de Nazareth. Les deux vieillards ont vu dans l’enfant un avenir messianique. Les évangélistes ont mis en exergue cela en rapportant, quelque soixante-dix ans après les événements, ce que les premiers chrétiens en avaient retenu. Leur souvenir était celui du Jésus ressuscité. 

Le Jésus présenté au temple est un enfant ordinaire qui, plus il grandissait en âge et en sagesse, percevait  avec une vivacité inégalée un besoin de changement dans la manière de vivre de son temps. Il s’est fait le promoteur d’une vie ensemble sans exclusion, de dignité humaine pour tous, incluant les «puants» catégorisés ainsi par les «parfumés» de la loi qu’il appelait son royaume, déjà parmi nous.

Cet enfant sera un dérangeur public. Il apporte un glaive non seulement à sa mère, mais à ceux qui agissent comme lui dans l’histoire. Son action est le salut à la face des peuples. Que ce temps de Noël maintienne en nous l’étonnement de ce qu’on dit de lui aujourd’hui. AMEN.

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Jeudi, 17 décembre, 2020

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