Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2017-A-Mt 14, 22-33 - dédicace basilique Pierre et Paul

Année A : samedi de la 32e semaine ordinaire (litao32s.17) 

Mt 14, 22-33 : dédicace des basiliques Pierre et Paul  

Qu’il est humain ce Pierre qui doute : si c’est bien toi? Qu’il est humain ce Pierre dérangé par des choses étranges : c’est un fantôme. Qu’il est humain ce Pierre qui s’empresse de protéger Jésus : cela ne t’arrivera pas.  Qu’il est humain ce Pierre qui, au jardin des Oliviers, veut protéger sa vie : je ne connais pas cet homme.  C’est à lui que Jésus a demandé : dis-moi que tu m’aimes;  c’est à lui qu’il a confié son projet d’un savoir-vivre parfaitement humain qui excluait de faire de sa vie une maison de trafic, mais une maison de prière.  

Paul, ce disciple du penseur géant qu’est Gamaliel, est humain alors qu’il défend l’intégrité de la loi juive devant les dangers que représentait le christianisme naissant. Qu’il est humain ce Paul, dont l’amour de la loi ne pouvait tolérer ceux qui relativisaient la loi au nom de Jésus. Paul est humain  lors qu'il présente avec orgueil ses lettres de créance pour exterminer les chrétiens. Paul, celui qui fut le moins important parmi les  apôtres (1 Co 15, 9), est humain; les tribulations, fatigues, épuisements de la route, faims, furent son lot dans la vie. C’est à lui que Jésus a dit : ma grâce te suffit; et il lui a confié son projet d’éveiller les nations païennes à un autre Dieu que leurs dieux.

Ce qui unit les deux géants de la foi, ce matin, c’est leur profond ancrage dans les bas-fonds de l’humain.   Deux personnalités très fortes au pied d’argile. Dieu construit sa maison en travaillant de ses mains l’argile.

  Qu’elle est humaine notre Église, qui a caché trop longtemps des comportements pédophiliques inacceptables.  Qu'elle est humaine notre Église, qui durant des siècles a recherché pouvoir, puissance et gloire. La première place. Qu’elle est humaine notre Église, qui prend peur sur la mer agitée. Qu'elle est humaine notre Église et pourtant c’est à elle à qui Jésus a confié la clé de sa maison et que rien ne prévaudra contre elle.

Trop souvent, notre regard ne s’arrête que sur ses pauvretés, ses échecs à transfigurer l’évangile. Cette fête de la Dédicace des basiliques Pierre et Paul ouvre nos regards sur sa solidité dans l’échec, sur sa permanence à révéler sa justice aux nations malgré les tempêtes. C’est à nous, comme des basiliques en chair et en os, que Dieu a confié d’aller au large pour révéler sa justice, c’est-à-dire sa compassion, sa miséricorde.  

Jésus s’est arrêté pour sortir Simon du plus vil des métiers de l’époque et lui a donné toute sa confiance. Il a frappé à la porte de la plus noble des universités, toute pétrie de la loi juive, pour en extirper l’un de ses plus illustres élèves, il lui a fait confiance.  Aujourd’hui, il frappe à nos portes pour nous dire : confiance, c’est moi : n’ayez plus peur. Oui, n'ayez plus peur et non pas peur.

Ce serait un peu faux de célébrer un édifice que nous admirons tant sa structure a résisté au temps. Nous soulignons le courage de deux hommes qui ont tout risqué, qui n’ont pas craint de quitter leur terre d’origine parce que Jésus était monté dans la barque de leur vie. Leur foi fut comme un moteur, une lampe qui a éclairé leur route et permis d’avancer dans les ténèbres, les tempêtes.   

Alors qu’aujourd’hui la foi est perçue comme une simple détermination, voire un entêtement, à réussir un projet qui nous tient à cœur et qui atteste d’une indéniable confiance en soi, pour eux, la foi était le fondement de leur ténacité, de leur persévérance. Ils croyaient en quelqu’un plutôt qu’en eux. Ils ont tout misé avec confiance sur quelqu’un, plutôt que de tout ériger sur leur personne. Quelle différence ! Croire uniquement en soi ou tout bâtir à partir de notre foi en Dieu.

Pierre et Paul nous disent: n’ayez plus peur. N’ayons plus peur de quitter nos terrains solides, expérimentés, bien rodés. Ce n’est pas parce qu’on a toujours fait cela, qu’il faut continuer à le faire (Pape François). N’ayons plus peur de laisser ce qui existe pour ce qui n’existe pas encore, de nous élancer vers le nouveau, l’indéterminé. Tout cela n’est pas facile. Ça déstabilise des comportements communautaires. Il n’est pas suffisant d’avoir la foi, il faut risquer d’aller au large parce qu’il n’y a rien  de plus précieux que le Christ. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 1 novembre, 2017

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.