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2016-C- Lc 2, 41-51 -samedi 9e semaine ordinaire - Est-ce que Jésus nous manque ?:

Année C- samedi de la 9e semaine ordinaire (litco09s.16)
Luc 2, 41-51 : est-ce que Jésus nous manque ? 

Devant nos yeux, deux personnes ébranlées, sous le choc d'avoir perdu de vue celui qui leur était le plus pré-cieux au monde, leur fils. Dès qu'ils ont observé la disparition de leur fils, nous retrouvons des parents en état de panique. Plus rien d'autre n'avait d'importance que de le trouver (v.45 et 46).

Comme nous l'observons de nos jours lors de fugues d'un ado, on le cherche dans leur entourage, parmi les proches et les connaissances (v. 44-45; 48-49). Puis on étend le périmètre de recherche. On retourne aux en-droits où il peut se trouver. À Jérusalem (v. 45). Puis éclate la joie de le voir, mais aussi leur surprise de l'entendre discourir dans le temple (v. 45), avec les plus hautes instances religieuses.

Les parents sont aussi étonnés que les docteurs de la loi devant le grain de sel que Jésus ajoute aux discussions. Docteurs et parents le réalisent sans pour autant  rien comprendre.

Le choc passé, tout en gardant le souvenir de ces heures d'angoisse, les parents revivent, analysent l’événement pour se rendre compte que quelque chose leur a échappé pour que cela se produise. Ils découvrent un fils qui ne leur appartient pas, un fils qui se consacre aux choses de son Père. Pour illustrer cela, Luc commence par parler du petit enfant (v. 40), puis du jeune Jésus (v. 43), pour terminer avec simplement Jésus.  

Luc nous décrit en Marie et Joseph le chemin de tout chercheur de Dieu. Cela commence par une expérience d'une perte, d'une fugue. Le fils n'est plus à nos côtés. Que se passe-t-il ? Toute recherche de Dieu commence par un vide éprouvé. Par un manque. Tout se termine par un choc, un vrai choc, car trouver Jésus remet en question toute une manière de vivre.

La découverte de Jésus au temple fut pour Marie le commencement d'une autre découverte, celle de découvrir qu'elle porte d'abord son fils dans son cœur, à l'intérieur d'elle-même, avant d'en prendre physiquement soin. Découverte qui la conduira sur le chemin, à Jérusalem, jusqu'à la Croix. Quand Marie garde dans son cœur les paroles de son fils qu'il se doit d'être au service de son Père, elle fut la première à être stupéfaite de son intelligence et de ses réponses. Elle aussi était suspendue à ses lèvres. Elle n'a aucunement voulu protéger «son trésor», mais qu'il germe et porte du fruit. 

Paul exprime bien cela (Ac 9,1-22). Il raconte comment sa rencontre avec Jésus a bousculé ses raisonnements et  tout ce pour quoi il avait consacré sa vie jusque là. Moi, l'irréprochable à l'égard de la justice de la loi [...], ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause du Christ [...], et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ (Ph3, 4-8). Ce qui faisait sa fierté s'est écroulé en un instant, parce qu'aux yeux de Dieu, ce n'était qu'un vêtement souillé (Esaïe 64, 5).

Question : est-ce que Jésus nous manque quelquefois ? Et ce manque n'est-il pas un moment favorable, une heure de plénitude et de grâce pour comprendre que notre émerveillement de Jésus sera toujours inachevé ? Ce manque n'est-il pas ce kairos dont parle la bible et qui nous remet en route ? Même dans nos éloignements les plus douloureux, une voix toute frêle, toute ténue, continue de retentir en nous et nous remet en route. La   parole conservée par Marie dans son cœur se réactualise au quotidien dans nos vies. Nous aussi sommes suspendus à ses lèvres.

C'est le manque qui nous met en route.  Marche vers le pays que je te donnerai (cf. Gn 12, 1). Ce qui me frappe dans l'évangile, écrivait le philosophe Henri Bergson, c'est de ne jamais s'arrêter.  Le chemin se fait en marchant. Il n’y a pas de livre où tout est écrit à l’avance et défini.

À votre contemplation : ces mots du pape François aux jeunes lors de la rencontre du jubilé des jeunes: C’est beau, de chercher Jésus. Ce n’est pas facile, c’est exigeant, cela demande de l’effort. AMEN.     
 

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Date: 
Dimanche, 1 mai, 2016

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