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2015-B-Lc 2, 41-51- samedi 10e semaine ordinaire- coeur immaculé de Marie

Année B: Samedi 10e semaine ordinaire (litbo10s.15)

Luc 2, 41-51 : désirer établir en nous le cœur de Marie

Très significatif que cet évangile de Jésus retrouvé dans le temple soit retenu pour souligner la mémoire du cœur immaculé de Marie. Significatif parce que ce passage décrit la souffrance de Marie qui fut sienne toute sa vie et que la présence au pied de la croix en dévoilera l'impénétrable profondeur.

Un mot nous conduit à bien comprendre cette souffrance,  c'est la compassion. Ce mot conduit à Marie. Ce mot signifie Marie. Un cœur rempli de compassion, c'est un cœur dont la passion est de partager la souffrance d'un autre, d'entrer dans la souffrance d'un autre jusqu'en faire sa propre souffrance. Compassion de Marie. Il serait plus équitable, il me semble, d'écrire ce mot en deux mots : com-passion. Souffrir avec.

Marie est immaculée. Le mal n'a aucune emprise sur elle. Cela ne signifie pas que sa vie fut pour autant sans souffrance. Marie voyait son Fils comme un autre elle-même. Elle le considérait plus qu'elle-même. Son FIAT ne lui a pas rendu la vie facile avec Jésus.

Pas facile parce qu'elle n'a pas comprise les paroles de son Fils lui annonçant qu'il devait s'occuper de son Père. Pas facile de s'entendre dire qu'il n'a ni frères, ni sœurs, ni mère. Pas facile de conserver dans son cœur des paroles blessantes, elle qui aime son Fils plus qu'elle-même. Pas facile non plus pour nous, de saisir la profondeur de sa souffrance parce que Marie n'est que silence. Elle vit tout en silence et c'est pour cela qu'elle conserve, médite les paroles de son Fils qui sont comme un glaive qui transperce son cœur (cf. Lc 2, 35).

Marie a passionnément aimé son Fils. En elle, la passion et l'amour se donnent la main. Plus l'hostilité envers son Fils prend de l'ampleur, plus étincèle son amour pour lui. Marie au cœur immaculé, donc ne portant pas en elle les conséquences du péché, confirme qu'il n'y a pas d'amour sans souffrance. Pas de souffrance sans amour. L'amour sans souffrance est inconcevable. Tellement inconcevable que Catherine de Hueck parle de ce lien comme d'un mariage.

Immaculée, elle ne voit que Dieu, ce Dieu qu'elle suit jusqu'au pied de la croix et même jusqu'au tombeau. Sa passion a été com-passion.  Elle partage la passion de son Fils non seulement d'une manière physique mais aussi d'une manière spirituelle, émotionnelle. Il lui a fallu beaucoup de foi pour accepter la demande de l'ange d'être mère et vierge, dit saint Augustin, parce que c'est humainement impossible. Mais sa foi est de nouveau mise au défi quand elle entend Jésus lui dire: femme, voici ton fils. Jésus lui demande d'accepter l'impossible. D'accepter comme lui, la volonté de son Père sur elle.

En regardant Marie, ce matin, en faisant mémoire de son cœur immaculé, nous avons la réponse visuelle à ce qu'est être plein de compassion. C'est souffrir ensemble. Marie éprouve la passion de son Fils comme personne d'autre ne l'a fait. Elle prit le chemin de son Fils comme aucun disciple ne l'a fait. Elle est crucifiée comme Jésus dans son corps comme dans son cœur.

Le calice que Jésus boit sur la croix, Marie s'en abreuve tous les jours. Son Fiat la conduit à s'élancer avec son Fils sur le chemin de la Croix. Elle l'a fait, dit Adrienne Von Speyr, avec toute l'affliction humaine d'une mère qui doit assister à la fin de son fils. Elle a goûté jusqu'à la lie la honte de son fils. Elle sait ce que porter ce bois veut dire mais elle n'arrive pas à comprendre pourquoi cela arrive à son Fils (in La servante du Seigneur, éd. Lentilleux, p. 131).  

Ce que Marie nous offre à voir d'une manière parfaite, sans ombre, d'autres aujourd'hui en reproduisent le modèle dans leur vie. D'autres ont le cœur plein de compassion. Je songe ici à cette femme récemment canonisée,  Jeanne-Émilie de Villeneuve, femme de l'aristocratie, qui dès l'âge de 27 ans, s'est donnée avec passion et compassion aux démunies, pauvres, prisonniers.

En consacrant le monde au cœur immaculé de Marie en octobre 2013, le pape François priait pour que Marie  accorde à notre monde comme réponse à la souffrance actuelle, un cœur plein de compassion. AMEN.

Évangile: 
Année: 
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Date: 
Vendredi, 1 mai, 2015

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