Lundi de la cinquième semaine du Temps ordinaire (litao5l.11)
Mc 6, 53-56 : la bonté de Dieu nous apparaît.
Avant que naisse Jésus, nous connaissions que, par nature, Dieu était bon, qu'il nous avait créés par bonté pour nous rendre participants de sa divinité (1 Pi, 4 2). Mais cette bonté nous était cachée. Par sa naissance et sa vie publique avec ces multiples guérisons, Jésus nous montre que la bonté de Dieu et son humanité nous sont apparues (saint Bernard).
Lorsque vint la plénitude des temps, vint aussi avec elle la manifestation de toute l'attention que Dieu nous porte. En lisant les Écritures, nous voyons un Jésus qui se fait du souci pour nous, qui a du souci pour nous, qu'il ressent tellement notre souffrance qu'il l'a prise sur lui. Posons nous la question: en écoutant, ce matin, ce passage de Marc où Jésus guérit une multitude de personnes, avons-nous vu, éprouvé qu'il a souffert pour nous sortir de nos misères et de nos souffrances ? Ne te demande pas ô homme, s'écrit saint Bernard, ce que tu souffres, mais ce que Lui a souffert [pour toi].
Jésus, si je peux m'exprimer ainsi, a été fait pour qu'apparaisse la bonté de Dieu à notre endroit. Plus Jésus est contesté, plus il est mal vu, plus cela semble l'exciter à nous montrer sa grande bonté. C'est quand il est rejeté, contesté que Jésus est à son meilleur, qu'il maximalise sa bonté. À ceux qui contestaient sa justice devant son comportement face aux ouvriers de la dernière heure, n'a-t-il pas dit : je veux donner à ce dernier autant qu'à toi (Mt 20, 4). Il faut le faire. Ses bontés ne sont jamais épuisées, ni sa compassion, et chaque jour nous en sommes bénéficiaires.
Tous les grands spécialistes modernes de la vie de Jésus (dont Meier) observent que la priorité de Jésus était de donner une meilleure qualité de vie. C'était son pain quotidien, son activité première. Cette renommée publique poussait des grabataires, des aveugles, des malades à le supplier de les guérir, même à distance. Jésus était un guetteur de tous les cris de délivrance pour faire lever l'aurore. Nous l'oublions ou le percevons que très peu, Il y a une disproportion entre les nombreux gestes de guérison adressés à des personnes et les gestes spectaculaires comme la tempête apaisée, la marche sur les eaux ou encore la multiplication des pains.
La personne avant toute chose, et parmi elle, les personnes inutiles, qui causaient des problèmes aux autres, était la priorité de Jésus. Il leur consacrait tout son temps, leur offrant tantôt des paroles de bonté, sortez de vos prisons, venez à la lumière (Is 49, 8-9), tantôt un regard bienveillant, réconfortant qui poussait à le rechercher, à Le suivre ou encore les touchait avec une affection qui les relevait. Après et loin après, venait des gestes que je qualifiais tantôt de spectaculaires.
Saintetés, combien est précieuse la bonté du Seigneur, elle nous fait du bien. Comme l'exprime un psaume : Et moi...dès le matin, je célébrerai ta bonté....elle est un refuge au jour de ma détresse (Ps 59, 16). Qu'on proclame le souvenir de ton immense bonté,... l'Éternel est compatissant, lent à la colère et plein de bonté, (Ps 86, 15; 145, 7),comme l'exprimera l'ouverture du Carême.
Un jour du temps, la bonté est apparue. Il nous revient maintenant de la reproduire et les occasions ne manquent pas. Nous sommes appelés à être bons et sachons qu'il nous est plus facile d'être de bonnes personnes que de mauvaises. Et la bonté quand nous la rencontrons, comme me l'exprimait l'une d'entre vous émue de l'avoir saluée dans une rencontre fortuite dans une salle d'attente, transforme nos vies.
Et cette bonté de Dieu, elle est là maintenant, devant nos yeux , dans ce pain qu'il nous offre. AMEN.
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