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2010-C- Lc 14, 1,7-14 -Dimanche 22e ordinaire- à la recherche de notre place

Vingt-deuxième dimanche du Temps ordinaire (litco22d.10)
Lc 14, 1,7-14 : à la recherche de notre place

Parce que nous vivons en société, en communauté, nous cherchons quelle est la place que nous occupons. Notre place dit notre rapport aux autres. Elle nous situe face aux autres. Elle est le fondement de notre personnalité. Ceux qui vivent isolés ne savent pas trouver leur place. La recherche de notre place est une attitude révélatrice de nos états d’âmes. 

Pour nous en faire comprendre toute la portée, Jésus nous montre diverses situations de « chercheurs de place ». Nous venons de l’entendre, certains cherchent les meilleures places au rang social comme les invités aux noces ; d’autres, comme le paralysé, cherchent à se frayer une place pour atteindre Jésus; d’autres, comme Zachée, Matthieu, découvrent qu’ils ne sont pas à leur place ; Marthe envie même la place de Marie.
 
Cette question de notre place prend, pour faire un jeu de mots, la première place dans l’évangile que nous venons d’entendre. En fin observateur de la société de son temps, Jésus remarque comment les gens recherchent les honneurs, désirent faire bonne figure, bien paraître.Ce souci de la première place, Jésus le reproche autant aux intellectuels de son temps que sont les scribes et pharisiens qu’à ses disciples. Chez Luc, au sortir de l’institution de l’eucharistie, les disciples se querellent entre eux pour savoir quelle place est la meilleure.

Ce matin, Jésus va encore plus loin. Il va toujours plus loin. Il fait entrevoir que la place de tout disciple,  celle du croyant, exige un retournement de notre mentalité. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser, vient de nous dire Ben Sirac le Sage (3, 18). N’est-ce pas la plus belle description du mystère Jésus ? Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Qui peut spontanément affirmer qu’il recherche cette dernière place? Personne ou presque.

Saintetés, ces mots d’Augustin conservent toute leur valeur quand il écrit : Dis aux hommes ce que tu es. Dis à Dieu ce que tu es. Il ne t’est pas dit sois moins que ce que tu es, mais reconnais ce que tu es. Reconnaître ce que nous sommes jusqu’à signer de nos vies ce que François Mauriac écrivait : C'est la foi que les autres mettent en nous qui nous indique notre route. Notre place.

Aux yeux de Dieu, et c’est la conclusion de notre évangile,  il en est qui sont plus dignes que d’autres à occuper la place d’honneur. Ce ne sont pas forcément les plus cultivés, les plus choyés, les plus riches, pas forcément les prêtres, mais ceux que l’évangile nomme les boiteux, les estropiés, les aveugles. Bref, ceux qui se sentent moins que rien, les rejetés de notre société. Celui qui s'élève sera abaissé... par Dieu! Celui qui s'abaisse sera élevé ... par Dieu!

Aujourd’hui, une invitation nous est lancée : dépasser nos catégories sociales, poser avec attention nos regards sur ceux et celles qui n’ont  rien à nous rendre en retour, ni service, ni compréhension, ni amitié, ni gratitude, mais qui sont dignes de la première place. Les prostitués vous précéderont dans le Royaume de Dieu (Mt 21, 31).  Les immigrés de toutes nations qui ont quitté leur pays pour, chez nous, espérer retrouver une vie meilleure, voilà ceux à qui l’évangile réserve la meilleure place.

Cette page que vient de nous présenter Luc est celle  de l’histoire de Jésus, de son itinéraire. Lui qui était de condition divine (Phi 42), a pris la dernière place, celle de la Croix, pour nous indiquer toute la noblesse et la grandeur d’une vie vécue à sa place. Sa manière de vivre chez nous suggère que celui qui veut devenir grand soit le premier à se faire le serviteur de tous (Mt 20, 26-27). Saint Bernard répétait de ne jamais nous situer ni au dessus ni au dessous… mais de redouter et réprimer le moindre mouvement de suffisance. Une vie à sa place, ni au dessus ni au dessous, est le chemin pour aller vers le Père. 

Dieu n'a pas voulu que nous prenions une place moyenne, ni l'avant-dernière, ni même l'une des dernières, mais il a dit de le suivre vers le plus bas, vers une vie de service, comme chemin pour entendre le Maître nous inviter à monter plus haut jusqu’à nous asseoir près de lui à sa table qu’il nous offre maintenant. AMEN. 

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Date: 
Mercredi, 1 septembre, 2010

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