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2009 - B- Lc 11, 15-26- Vendredi 27e semaine ordinaire - sommes-nous des saintes personnes ou des démons?


Année B : Vendredi 27e semaine ordinaire (litbo27v.09)
Lc 11, 15-26 sommes-nous des saintes personnes ou des démons?

On raconte qu’un visiteur un jour demanda à un moine très âgé : depuis combien de temps êtes-vous moine? Et le vieux moine, l’ascète sage qu’il était, donna cette réponse : malheureusement, je ne suis pas encore moine. Depuis soixante et cinq ans, je m’efforce de le devenir. Il ajouta : un jour j’en ai rencontré un. Je sais que c’est possible. Je m’efforce de le devenir. Par sa réponse, ce moine affirmait avec une simplicité désarmante que la beauté de sa vie de moine se trouve dans sa faiblesse à être un bon moine.

En priant cette page de Luc que nous venons d’entendre, la même question surgit en nous.  Depuis combien de temps sommes-nous vraiment capables de dire que nous sommes chrétiens? De vivre en état de beauté nos tiraillements entre le royaume de nos « moi » et celui du moi divin en nous. Pouvons-nous vivre avec beauté et sans angoisse nos fissures intérieures?  Je vous entends murmurer : nous ne sommes pas encore chrétiens, pas encore des saintes personnes, mais nous savons que c’est possible. Nous en avons rencontré un. Nous travaillons à le devenir.  Ce devenir chrétien n’est pas en avant de nous ni à l’extérieur de nous, ni pour demain non plus. 

La vraie question, il me semble, n’est pas celle du visiteur curieux : depuis combien de temps mais plutôt quand est-ce que nous devenons chrétiens, des évangiles vivants, des saintes personnes? Et le vieux sage nous répond : c’est quand nous trouvons dans nos faiblesses de la beauté, que nous trouvons de la beauté dans nos faiblesses, mais ajoute Paul sans s’y complaire. Nous devenons chrétiens quand
1.
nous ne ruminons pas malgré nos « humaineries », des sentiments de vengeance,

2.
nous demeurons des êtres lucides, clairvoyants, non abattus par nos comportements,

3.
nous prenons conscience que nos échardes, nos fissures sont des « prévenances » de la bonté de Dieu pour nous éviter de nous enorgueillir. Ma force est dans ma faiblesse (2 Cor12, 9).  


Si nous entrons dans cet Évangile, si nous laissons parler cet Évangile en nous, nous entendrons Jésus affirmer qu’il ne faut ni paniquer ni désespérer devant nos divisions intérieures, nos prières qui sont des mots sans vie.  Il ne faut pas nous étonner – et la fin de notre évangile va dans cette direction — si nous retournons à nos terres desséchées. Ce soir, un appel à entrer dans nos imperfections pour les évangéliser en sachant très bien qu’elles referont toujours surface. La petite Thérèse disait : je ne m’étonne plus de rien, je ne me fais pas de peine en voyant que je suis la faiblesse même… au contraire, je m’attends à découvrir chaque jour en moi de nouvelles imperfections. Ne paniquons pas devant nos divisions intérieures, n’angoissons pas, ne désespérons pas. Elles ouvrent sur un Dieu qui avec son cœur pour la misère, est attiré par nos déchirements intérieurs.
 
Ma dernière question et qui pourrait nous aider dans notre cheminement spirituel, quels en sont les meilleurs signes?
  
1.
Lorsque nos vies se simplifient, s’unifient et non se divisent.   

2.
Lorsque nous ne sommes pas chrétiens le dimanche et païens les autres jours.

3.
Lorsque nous refusons de vivre dans nos petits royaumes intérieurs, un état d’encombrement, de délabrement. Quand nos intérieurs sont encombrés, nos démons s’y cachent avec subtilité.

4.
Lorsque nous devenons de plus en plus humain, de plus en plus attentif aux autres, de plus en plus rayonnant de sérénité et d’intériorité.

5.
Lorsque nous affirmons vivre nos éloignements de l’évangile comme des échardes qui nous transforment en évangile vivant.  Nous savoir loin, c’est déjà être proche.


 
Cet itinéraire de l’Évangile de ce soir – ce passage d’une vie intérieure encombrée à une vie unifiée en Dieu — fait partie intégrante de notre prière quotidienne : que ton règne vienne. Demandons durant cette célébration la grâce de bien vivre nos misères à devenir chrétiens. Faisons nôtre ce que Paul affirmait à Timothée- et cela devrait nous encourager - : si nous sommes infidèles, Dieu lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même (2 Tm2, 13). AMEN

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Évangile: 
Année: 
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Date: 
Jeudi, 1 octobre, 2009

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