Année B- Vendredi 27e semaine ordinaire (litbo27v.06)
Lc 11, 15-26 : la prière comme arme victorieuse
« Montre-moi ton visage. Fais nous entendre ta voix » est-il dans le cantique des cantiques. Invitation nous est faite à reconnaître l’invisible de ce visage bien réel qu’est Béelzéboul et d’entendre sa voix. Il nous faut au quotidien discerner ce visage « désert », cet « esprit mauvais » du « prince des ténèbres » dans notre existence. Il faut savoir entendre sa voix jusqu’à clamer haut et fort que nous avons vu « que nous avons vu que son Royaume est divisé contre lui-même » que la gloire et renommée qu’Il nous offrent, est passagère.
Pour «éviter de tomber entre les mains des anges des ténèbres, pour éviter qu’il nous ôte les vêtements de la grâce» (St Grégoire le Grand), pour éviter qu’il «retourne dans sa maison, d’où il est sorti » qu’il revienne en force en nous, Paul vient de nous suggérer- et à sa suite Thérèse d’Avila, comme Madame Claire - de regarder longuement, intensément ce Jésus qui « nous a rachetés en devenant objet de malédiction pour nous sauver » (1e lecture). De regarder avec « cette foi qui rend juste » ce Jésus qui s’est fait « malédiction »,- « maudit soit celui qui est pendu au bois du supplice »- qui a revêtu l’intégralité de notre nature humaine (celles des chrétiens – musulmans - bouddhistes - juifs, etc.) pour nous redonner par pur amour, cette robe nuptiale de nos origines.
Nous détourner l’oreille de sa voix parce que nous avons vu l’éphémère de sa gloire, que «son royaume devient désert, que ses maisons s’écroulent les unes sur les autres », nous éloigner de ce visage aux regards voluptueux n’est possible que dans la prière, ce chemin qui nous permet « d’obtenir ce que nous demandons, de trouver ce que nous cherchons » « cette maison balayée et bien rangée ». Origène, l’une de ces figures remarquables de notre foi, affirme « Celui qui prie comme il faut et du mieux qu’il peut, trouve la capacité de discerner l’existence du démon ».
Contemplatives, contemplatifs, si ce chef des démons a comme habileté d’aveugler nos yeux et d’assourdir nos oreilles, Jésus, « doigt de Dieu » est venu nous guérir de nos aveuglements, de nos surdités, de nos démons. Sa croix nous fait comprendre qu’il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Sa résurrection nous fait voir qu’il est plein de compassion et de miséricorde jusqu’à désirer nous faire à nouveau «épouses sans ride et sans tache».
À votre contemplation : après avoir célébré la fête des saints anges, voici avec l’arrivée de Jésus, la fête des anges déchus qui deviennent désarmés devant ceux et celles pour qui le Seigneur est Lumière et salut, pour qui «garde à jamais la mémoire de son Alliance» (Ps). Que cette eucharistie confirme notre « consécration » à toujours rechercher que se renouvelle en nous l’image de Celui qui nous a créés, sans nous laisser distraire ni tirailler par les subtils appels de celui qui ne cesse de désirer « retourner dans sa maison d’où, un jour du temps, il fut chassé ». AMEN
Ajouter un commentaire