Année C : Vendredi de la 4e semaine ordinaire (litco4v.04)
Mc 6,14-29 : fête de Paul Miki : ambassadeur et missionnaire
Ce matin le récit de deux passions qui valent mille mots : celle de Jean-Baptiste, de Paul Miki et ses compagnons dont Pierre-Baptiste Blasquez, franciscain. Ces deux récits furent des portes qui s’ouvrirent sur une ère nouvelle pour leur peuple. Parce qu’ils ont connu une vie donnée à Dieu, qu’ils ont plu à Dieu, ils ont reçu la plus belle de toutes les grâces : celle du martyr que la petite Thérèse désirait tant dans son cloître. Précisons, ils n’ont pas cherché le martyr. Ils l’ont accueilli comme Jésus a accueilli sa mort.
Jean-Baptiste comme Paul Miki ont fait leur, la faiblesse et la vulnérabilité de Jésus. Ils ont accepté de se laisser attirer par le Visage de Jésus et son comportement. Ils ont deviné le cœur du Maître sans pourtant avoir déposé comme l’autre Jean, l’évangéliste, leur tête sur Sa poitrine. Dans sa prison, l’un continuait à rendre témoignage de et à Jésus. Sur sa croix, à Nagasaki, l’autre poursuivait sa prédication à l’appel à la conversion et pardonnant déjà les responsables de sa mort.
Jean-Baptiste, Paul Miki, Pierre Blasquez ont été des icônes à l’image et à la ressemblance de Jésus. « Ils ont été dit la 1ère lecture mis à part », ils ont pris « la condition de serviteur » (Ph2, 7). Comme David, pour affronter les Goliath du monde, ils se sont armés d’une puissante « pierre de fronde » (1ière lect)qu’est la foi en Jésus. Leur dépouillement demeure hier, aujourd’hui et demain, le premier chemin pour se donner une vie de configuration à Dieu, une vie dirait Jean-Paul 11 parlant aux moniales d’ « offertoire », d’offrande.
Étonnant, leur fin douloureuse n’a pas apaisé le cœur d’Hérode. Elle n’a pas découragé d’autres chrétiens à poursuivre en terre japonaise, malgré de constante persécution de plus de deux siècles, le travail inauguré par un autre François, François-Xavier celui-là..
Contemplatives, laissons résonner en nous ce mystère de vies données à Dieu, à des époques différentes mais aussi semblables. Comme eux, laissons-nous attirer par la faiblesse de Jésus jusqu’à marcher sans préparer notre propre défense. Comme eux, laissons-nous attirer par Jésus jusqu’à pardonner toute cette violence que de façon subtile mais réelle, nous subissons au nom de Jésus. Hier c’était Paul Miki qui répétait le geste de Jésus en disant « qu’il n’y a aucune voie de salut sinon celle que nous suivons et puisqu’elle m’enseigne à pardonner, je pardonne de tout cœur aux responsables de ma mort ». Plus proche de nous, le Père Christian Chergé appelait dans son testament au pardon. Étienne avait agi ainsi au début de l’ère chrétienne.
À votre contemplation : Se donner une vie tellement saisie par le Christ qu’il nous est impossible de vivre autrement qu’en Dieu. Qu’il nous est impossible de prononcer les mots qu’Il nous a enseignés sans les vivre : « pardonnons-nous comme nous pardonnons ». Quel dépouillement il y a la-dedans ! C’est le mystère de toutes vies devenues « offertoires » …à Dieu. AMEN.
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