Année C: Vendredi de la 24ième semaine ordinaire (litbco24v.04)
Luc 9, 23-26 stigmates de Saint François
"Accorde-moi Seigneur avant de mourir deux grâces : autant que possible, dans mon âme et dans mon corps, que je puisse éprouver les souffrances que Toi, tu as dû subir dans ta cruelle passion et celle de ressentir cet Amour démesuré qui t'a conduit, Toi, le Fils de Dieu, à souffrir tant de peine, pour nous, pauvres pécheurs". François qui avait tout pour mener une vie facile, fut, à l'âge de 24 ans, saisi tout entier par le Christ. Il s'est tellement donné à Dieu, qu'au terme de sa vie, il a demandé la grâce d'éprouver les souffrances de Jésus et de ressentir son amour. Il faut être très profondément enfoui en Dieu pour demander une telle grâce, celle dira la préface tantôt de " rendre présent parmi nous l'image de Jésus-Crucifié". Quelle paix intérieure indescriptible a-t-il pu vivre lui qui " a goûté la douceur cachée que Dieu réserve à ceux qui l'aime (Claire ), lui qui était pour citer Nietzche, le " seul chrétien authentique à part le Christ lui-même ".
Contemplatives, lui, frère François qui a vu sa vie se transformer progressivement à l'image et à la ressemblance de Dieu; lui qui par le chemin de l'anéantissement suprême à la manière de Jésus, a reconstruit son Église; lui qui était prière faite homme (Celano), a connu au terme de sa vie, la joie parfaite, cette joie mystique du parfait disciple qu'il était. Rien ne pouvait autant le satisfaire sinon devenir dans son corps Évangile de la Croix. C'était pour lui la seule voie, l'ultime chemin pour voir sa vie configurer à celle de Jésus. C'était pour lui aussi le seul chemin assez puissant pour reconstruire cette Église qui tombait en ruine. À toutes les époques, la Croix se présence le plus puissant outil de reconstruction de l'Église de Dieu. Il en fut ainsi à l'époque de Catherine de Sienne, de Padre Pio, aussi des stigmatisés et d'autres.
Sa vie fut tellement transfigurée par l'Évangile de la Croix que "même après sa mort, relate Saint Bonaventure , " les clous étaient si étroitement unis à la chair et à la peau du Saint, qu'il fut impossible de lui retirer". Jusque dans sa mort, jusque dans sa mise au tombeau, ce "saint" a conservé dans son corps ce signe indélébile, ce "signe sacré" (Bonaventure) qui l'a fait en "forme de Dieu", en forme d'Évangile. "Le véritable amour a transformé l'ami du Christ à la ressemblance exacte de Celui qu'il aimait " (Bonaventure). Dans son testament, François écrivait - allusion sans doute à cette grâce des stigmates - que ce qui me paraissait amer, c'est changer en douceur (Test 3).
La loi de l'amour veut que le disciple partage le sort de son Maître. Parce que la vie de François en fut une de Présence à Dieu, vécue en Présence de Dieu, il est devenu "parfaite image du Dieu invisible" . Il est devenu chemin, une école de perfection pour ses disciples. Charles de Foucauld qui a bien compris l'esprit de François, écrivait dans une lettre au Père Jérôme " ne nous donnons pas vivants à Notre Seigneur puisqu' Il est mort pour nous. Donnons-nous à Lui comme il s'est donné pour nous. "
À votre contemplation: Laissons-nous attirer par ce Christ tel qu'il resplendit sur la Croix, tel qu'il resplendit en François, Padre Pio, tel qu'il resplendit dans cette eucharistie. Marchons en direction du chemin mystique qu'il nous a tracé. Rien ne peut nous satisfaire davantage que de devenir Évangile, des disciples pour qui "vivre c'est le Christ" , pour qui vivre c'est lui laisser toute la place jusqu'à devenir eucharistie. " À l'humble prière de François, accorde-nous Seigneur de ressentir les bienfaits de sa Passion " (Oraison, préface) " Fais qu'en suivant son exemple, nous soyons réconfortés par la méditation de la Croix du Sauveur" (Oraison finale). Amen
Accueil : ce que l'expérience nous apprend, c'est que la foi la plus difficile, c'est la foi en la Croix, la foi en l'anéantissement comme chemin pour reconstruire notre Église.
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