Année A : Vendredi de la 27e semaine ordinaire (litao27v.99)
Lc 11, 15-26 Complicité avec les démons..si c’est par béelzéboul...
Une polémique, un combat qui dure depuis la création du monde entre cette présence d’un hôte non désiré pour reprendre l’expression de Guillaume de saint Thierry et cette autre présence, plus discrète du Créateur du monde. Une lecture attentive de cette page de Luc nous présente Jésus comme celui qui est le plus fort.
Cet hôte non désiré, ce faux Prince de ce monde se croit tout-puissant. Il a l’impression de tout contrôler, que l’univers est son domaine, son royaume. Emerge de cette lecture une idée d’un Prince dont l’enthousiasme est de tout détruire sur sa route.
Et voilà que Jésus de Nazareth apparaît sur sa route. Il vient tout bousiller. Lui d’allure simple, nazaréen, fils d’un charpentier, il se montre le plus fort parce qu’avec lui, c’est l’arrivé d’un autre Règne qui fait irruption dans le monde.
Une lutte est engagée. Hier Jean Baptiste s’était impliqué dans un rapport de force. Il attendait quelqu’un de plus fort que lui pour soulever le poids du péché du monde. Moi je vous baptise dans l’eau, mais il vient celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de délier ses sandales. Il vous baptisera dans l’Esprit (Jn 3,16). Dans ce plus fort, Jean reconnaît le Messie promis par Dieu. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur, esprit de prudence et de force(Is11, 2).
Devant un plus fort, l’adversaire prend l’initiative d’attaquer avant de se faire attaquer. Voilà Jésus accusé de connivence avec les forces du mal. On traite de Béelzébul l’Envoyé de Dieu ; on se ferme au règne qu’Il annonce, à sa seigneurie d’amour qu’il vient implanter dans le coeur de chaque humain.
Jésus profite de cette belle occasion que lui offre cet hôte non désiré pour nous lancer un double message de réalisme et d’optimisme.
Réalisme car nous ne serons jamais complètement libérés de sa présence. Réalisme car nous sommes toujours en marche vers la liberté que la personne de Jésus nous apporte. Si le fils vous libère, vous serez vraiment libre (Jn8,36) Jésus est venu balayer et décorer la maison de notre coeur pour qu’elle soit accueillante, pour qu’elle puisse sentir la bonne odeur du Christ(2 co2, 15).
Optimisme car celui qui nous accueillons sera pour toujours le plus fort. Contre lui, les forces du mal ne prévaudront jamais si nous savons comme l’exprime la première lecture de Joël revêtir un habit de deuil (de renoncement à la gloire que nous propose cet hôte non désiré) en prévision du jour de Dieu.
A votre contemplation : laissez agir en vous le plus fort qui se présente à nous sous les apparences du plus faible. Rien - pas même nos rechutes - n’arrêterons le Berger qui nous cherche si nous savons nous laisser trouver par Lui. AMEN.
ACCUEIL :
En chacun de nous, un combat permanent entre appartenir à la terre ou au ciel ; fils des ténèbres ( Beelzeboul) ou fils de la lumière (Dieu). En nous le fils de Dieu lutte contre le fils de l’homme. En nous le fils de l’homme est en lutte contre le fils de Dieu. En nous, créature nouvelle, dort ce vieil homme toujours à refaire surface à la moindre occasion. Une eucharistie pour faire mourir un peu plus ce vieil homme qui n’est pas mort en nous, qui ne veut pas mourir non plus.
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