Année B : dimanche 5e semaine de Pâques (litbp05d.24)
Jn 15, 1-8 : non croire, mais demeurer en Dieu.
C’est une très belle image pour nous dire que l’union intime et vitale que Jésus entretient avec nous. Le grand projet de Jésus, c’est de demeurer en nous. Jésus rêve de quelque chose de réalisable. Il s’est fait homme et il a habité parmi nous.
Et pour bien se faire comprendre, il donne l’image d’une branche quand détachée de l’arbre est une branche morte. Le sarment ne peut porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas greffé sur la vigne, de même vous ne le pouvez pas si vous ne demeurez pas en moi. Les paroles que je vous dis sont esprit et vie.
L’image est simple. La vie qui coule dans les veines de Jésus doit couler en nous. La vie chrétienne, c’est demeurer en Dieu. Il ne s’agit pas seulement d’être baptisé. Il s’agit de pratiquer les paroles de Jésus. De les mettre en pratique. Des disciples séparés de Jésus, des chrétiens déconnectés de l’Esprit de Jésus, sont des chrétiens du dimanche. La vie de foi est stérile si nous ne demeurons pas en Jésus. Jésus est catégorique : Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Nous touchons la racine de la crise de foi d’aujourd’hui.
Beaucoup de chrétiens sont des chrétiens par ouï-dire. Ils connaissent de Jésus ce qu’ils ont entendu parler par les autres sans avoir eu une fois dans leur vie un contact personnel avec «les paroles de Jésus». N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la Vérité.
Cette déclaration de Jésus est chargée d’intensité. C’est comme s’il nous disait : eh, les amis, nous sommes désormais unis pour toujours, pour le meilleur et pour le pire. Nous sommes maintenant une seule personne, nous sommes comme un même arbre : moi le tronc, vous les branches ; moi le cep, vous les sarments ; moi en vous et vous en moi. Jamais vous ne serez seuls. Mon esprit sera toujours en vous. Tout ce que je suis et ce que je possède, je vous l'ai transmis ; il est à vous, il est en vous.
Jésus affirme donc ici quelque chose de vraiment extraordinaire : nous, ses disciples, nous sommes désormais dans le monde comme le prolongement et «l’incarnation» de sa présence. Nous sommes ce vin nouveau et qui le boit voit sa vie transfigurée.
Jésus précise quelque chose d’important. Les branches doivent être taillées, de nombreuses ramifications inutiles doivent être éliminées pour que la vigne de notre existence puisse prospérer et produire un bon vin maison. Nous avons besoin d’émonder, de couper les branches mortes dans notre vie. La foi appelle ces branches le péché. Beaucoup de chrétiens donnent des fruits ratatinés, aigres, sans goût qui n’attirent plus personne.
Quand nous coupons des comportements nuisibles comme tenir un langage de « chialeur », de juger tout le temps, la sève évangélique coule en nous, se répand dans nos veines et nous donnons un beau fruit, celui de la compassion, de la générosité, de l’amour. Nous disons alors OUI à demeurer dans son amour.
Thérèse d’Ávila écrit dans son château intérieur : n’imaginons pas que nous sommes creux à l'intérieur. L'âme est capable de bien plus que ce que nous pouvons imaginer. Pour exprimer cela, Jésus utilise l’image de la vigne et des vignerons. Croyons-nous vraiment que Dieu, celui que l’on nomme la Réalité, le saint des saints, le trois fois saint, habite en nous ?
Ma conclusion peut vous surprendre. Il n’est pas suffisant de croire en Dieu. Nous devons vivre connecter à Jésus. L’œuvre la plus grande encore qui n’a pas été écrite est de vivre comme Jésus. Quelle est la beauté de la vie si nous ne la vivons pas en profondeur ? Si on laisse entrer en nous ces paroles, c’est de la dynamite (Père Trévedy). Les paroles que je vous dis sont Esprit et Vie (v.63).
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