Année B : dimanche de la 32e semaine ordinaire (Litbo32d.21)
Mc 12,38-44
Un mot attire mon attention. Comment. Jésus observe comment les gens donnent. Pour Jésus, le comment compte plus que le combien. L’attitude intérieure vaut plus que l’action extérieure. C’est le comment, plus que le combien qui donne la véritable valeur à nos gestes.
Comment je donne ? Les scribes et les responsables religieux donnent pour se faire voir ; se mettre en valeur ; pour susciter de l’admiration ; pour montrer à tous leur générosité ; pour en tirer gloire et prestige ; pour s’attirer des éloges. Le pape utilisait ce matin trois mots : vanité, cupidité, hypocrisie.
Le combien de cette veuve est nul, ridicule. Son comment est admirable. Elle est d’une générosité inimaginable. Elle donne tout ce dont elle a besoin pour vivre et, par conséquent, toute sa vie. La mesure pour juger la qualité d’une personne n’est pas la quantité, mais l’intégrité de son cœur.
La veuve de la première lecture n’était pas en état d’accueillir, mais elle accueille. La veuve de l’évangile n’était pas en condition de donner, et pourtant elle donne. Les deux veuves ne donnent pas de leur superflu, elles donnent tout ce dont elles ont besoin pour vivre. Elles donnent leur vie. C’est le geste de l’amour le plus absolu et le plus total. Dans leur rien, elles donnent tout ! Elles ne reculent pas, parce qu'elles n’ont presque rien ; elles s’avancent pour donner le peu qu’elles possèdent. Elles ont compris que leur vie n’aurait plus aucun sens et serait vraiment nulle si elles ne pouvaient plus rien donner. On devient riche que par le don.
La veuve ne vient pas au Temple pour se donner bonne conscience. Elle ne prie pas pour être vue. Elle ne se vante pas de sa foi. Elle donne avec générosité et gratuité. Sa foi est sans fioritures extérieures, mais sincère à l'intérieur.
Comme cette veuve, il y a des moments dans vos vies où nous vivons un état de misère intérieure, de détresse spirituelle, psychologique, de vide total, de la mort d’un proche. Dans ces moments, nous pouvons encore comme cette veuve donner quelque chose : ne serait-ce qu’une poignée de farine et deux petits sous. Ne rien donner, c’est ne plus être en vie. Tant que nous vivons, nous pouvons toujours donner quelque chose, même si cela peut paraître insignifiant.
Donner un sourire, un regard de tendresse, une caresse, un geste de compassion, un clin d’œil de complicité amicale, un bonjour, un merci, une poignée de main, une porte retenue, un pas cédé, un ver d’eau donné, une écoute attentive, une visite d’amitié.
Donnez en cadeau ce que vous avez à l’intérieur de vous et alors tout deviendra bon pour vous. Vous recevrez au centuple et vous trouverez le bonheur, ainsi que le chemin vers votre accomplissement humain et votre salut (Lc 11,41).
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