Année C : TOUSSAINT
Matthieu 5, 1-12 : les Béatitudes, la perle de l’évangile
Le Royaume des Cieux est comparable à un champ dans lequel quelqu’un a trouvé un trésor. Il vend tout ce qu’il possède et achète le champ (Mt 13, 44). Et les Béatitudes sont ce trésor dans ce champ. Dans la parabole qui suit, Matthieu parle d’un négociant qui a trouvé une perle de grande valeur ; il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle (v. 45-46).
Les Béatitudes sont la perle, le trésor de l’Évangile. Il faut les apprendre par cœur, par le cœur. Elles sont la meilleure porte pour entrer dans l’Évangile. Elles nous expliquent tout, nous ouvrent tout. Par elles, tout l’Évangile s’éclaire. Tous les gestes de Jésus, ses miracles, ses oppositions, tout devient lumière.
Heureux les assoiffés: ce texte éveille en nous le cri de Jésus en croix : j’ai soif. Heureux ceux qui pleurent: c'est la désolation de Jésus de se sentir abandonné par le Père (Mt 27, 46) ou encore la proximité de Jésus avec la veuve de Naïm (Lc 7, 13-15). Heureux les pauvres: c'est le mystère d’abaissement de Jésus. Heureux ceux qui souffrent: c'est l’attitude de Jésus devant ce larron sur la croix. Heureux les miséricordieux: ces mots évoquent cette rencontre inoubliable de Jésus au puits de Jacob. Nous pourrions continuer ainsi pour les autres béatitudes.
Les saints dont nous faisons mémoire ce matin, se sont laissé travailler par l’une ou l’autre des béatitudes. Elles sont un phare extraordinaire pour comprendre leur vie. Pour certains, ce fut la pauvreté du coeur, pour d’autres, la douceur, pour d’autres la miséricorde, pour d’autres encore, la paix.
Regardons Mère Teresa. Trois ou quatre siècles après saint Vincent de Paul, elle nous aide à comprendre le sens de la cinquième béatitude : heureux, les miséricordieux. Regardons François d’Assise qui déchire ses vêtements devant son riche père. Regardons François de Sales dont la vie fut une merveilleuse expérience de douceur. Regardons Thérèse de l’Enfant Jésus, elle était un peu folle, elle les voulait toutes.
Ne nous arrêtons pas seulement à Jésus, aux apôtres ou aux saints. Regardons l’un de nos proches qui a pratiqué à fond telle ou telle béatitude. Regardons cette foule immense de ceux qui vivent les béatitudes. Il nous arrive de dire à propos de quelqu’un : celui-là est vraiment bon, juste, pacifique. Certaines personnes nous donnent par leurs attitudes et leurs paroles, une joie incroyable. Elles défont des nœuds, débloquent des chemins des paix.
Autour de nous, il y a des gens qui sont des petites béatitudes, des petites perles d’or pour entrer dans l’évangile. Nous connaissons l’apôtre Pierre. Quelle béatitude le caractérise ? Quelle fut la béatitude préférée de Paul? Regardons ces travailleurs humanitaires et leur soif de justice. De compassion. Chacune des béatitudes se donne à voir et à comprendre dans la vie de notre entourage. À travers toutes ces personnes, Jésus est vraiment vivant au milieu de nous comme il l’a promis.
La Toussaint, c’est la fête de tous ces larrons qui se sont tournés vers Jésus en croix pour lui demander : Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne et ton Royaume. Et Jésus leur répond : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis. Les portes du Royaume s’ouvrent pour un brigand.
Cet «aujourd’hui», qui parcourt tout l’Évangile, est magnifique. Aujourd’hui vous est né un sauveur (Lc 2, 11). Aujourd’hui, dit Jésus à Zachée, le salut est arrivé pour cette maison (Lc 19, 9). Chaque matin, la prière de l’Église s’ouvre sur une supplication : aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix de Seigneur. Les saints, dont nous faisons mémoire, sont la preuve de ce que le christianisme est capable (Adrienne von Speyr). AMEN.
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