Année A: 17e dimanche ordinaire (litao17d.14)
Matthieu 13, 44-52 :la perle cachée
Pas du tout reposant. Plutôt désinstallant que reposant cette recherche de ce qui est le plus précieux. Pas reposant parce que ce qui est précieux aux yeux de l'évangile n'est pas nécessairement ce qui est recherché par notre culture. Plutôt désinstallant parce que se mettre à la recherche d'un objet perdu engendre souvent tension, stress...
Notre culture promeut comme précieux des trésors alléchants mais éphémères et qui risquent de s'abimer ou de passer de mode. Nous sommes enchainés à du périssable. Enchainés à trois trésors alléchants dont la publicité attise en nous de les désirer : 1) l'argent qui est une bonne chose en soi mais dont l'attachement nous étouffe; 2) le prestige de se faire voir avec des vêtements portant une signature réputée dont la beauté, dit le grand priant saint Bernard, finira à plat rongée par les vers; 3) le promotion de son petit moi jusqu'à l'idolâtrer.
Pour bien nous faire comprendre l'éphémère de ces trésors dont nous sommes souvent esclaves et qui pourtant sont des trésors jetables, un peu paradoxal, des trésors risqués, le pape François utilise deux images fortes : je n'ai jamais vu un camion de déménagement suivre un cortège funèbre. Le mauvais vin, avec le temps devient du vinaigre.
La culture évangélique, en trois petites phrases de rien, trois petites images, promeut le durable que la rouille ne peut détruire. Jésus se fait le promoteur d'une manière de vivre dont la perle précieuse à rechercher, à tout faire pour la trouver, porte le noble nom de la joie de bien vivre sa vie, la joie du service, du partage, de croire, joie presque imprenable tant elle demeure même quand les bobos de la vie nous attrapent. C'est le vrai trésor à conserver, des trésors pour le ciel (Mt 6, 19-23). Pour Jésus, vivre est un mal quand nous vivons mal notre vie.
Mais pour se procurer ce trésor, la joie de bien vivre sa vie, qui ne coûte rien, qu'on peut se procurer sans argent (Ap 21, 6), il faut, et cela semble paradoxal, vendre tout ce que l'on possède. Pour remplir un vase, il faut qu'il soit vide. Pour trouver ce trésor d'évangile, pour posséder la joie de goûter ce trésor d'évangile, il faut se vider le cœur de tous ses faux trésors. Le royaume de Dieu est parmi nous. La joie est parmi nous.
Questions: à quel trésor sommes-nous attaché ? Avons-nous la force de nous déchenchaîner de ce qui nous enchaîne pour que nos cœurs deviennent libres, parce que nous sommes destinés, appelés à la gloire ?
En nous, en chaque humain, croyants ou incroyants, sommeille bien enfoui dans le champ de notre cœur, un trésor, celui d'être attentif à discerner le bien du mal (1ière lecture). En nous dort la capacité de discerner le jetable du durable. Si nous n'avons pas encore pleinement goûté à ce trésor, c'est parce que les trésors d'en bas, ceux de notre culture que sont l'argent, le prestige, la sur-préoccupation de nous-mêmes, étouffent notre recherche de la vraie perle.
Laissez-moi vous dire ce matin, que nous devrions être presque des obsessionnels de ce trésor. D'avoir le courage d'aller à contre-courant de notre culture, celle qui nous pousse à rêver de la loto. Comme l'exprimait l'auteur d'un livre qui a nourri la foi des chrétiens durant plusieurs siècles, l'Imitation de Jésus-Christ (II, VIII, 1-2), qui trouve Jésus trouve un trésor immense, ou plutôt un bien au-dessus de tout bien... Vivre sans Jésus, c'est le comble de l'indigence ; être uni à Jésus, c'est posséder des richesses infinies...
L'évangile se terminait par une question que je fais mienne. Vous qui êtes ici ce matin, dans cette salle du trésor, vous qui êtes à la recherche de ce trésor Jésus mais qui êtes aussi des trésors recherchés par Jésus qui vous voit comme son trésor pour lequel il a tout donné, incluant sa vie, avez-vous compris cela ?
Que la demande de Salomon soit la nôtre : Que Dieu en qui nous allons maintenant renouvelé notre foi, nous donne un cœur attentif à bien discerner où est le vrai trésor de nos vies. AMEN.
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