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2014-A-Mtt 6, 6-15 -Mardi 1ière semaine carême- Le mystère du nom : dites Père.

 

Année A: Mardi 1er semaine Carême (litac01m.14)

Matthieu 6, 6-15.  Le mystère du nom : dites Père.

Nous sommes devant une page révolutionnaire. Ce n'est pas une nouvelle constitution que Jésus élabore, mais il propose une nouvelle chartre des valeurs. Et comme toute chartre, elle soulève de vives oppositions. Cette chartre confirme que Dieu n'est pas un monarque lointain, qu'il est inutile de tout faire pour l'amadouer ou gagner sa bienveillance. Son fils bien-aimé nous dit qu'il est un Dieu Père. 

Voilà la révolution la plus inouïe de l'Histoire. Il ne s'agit plus simplement de prier un inconnu vivant dans un espace inatteignable, il s'agit, dans un émerveillement toujours nouveau, de dire simplement Père. N'eut-été Jésus qui nous l'a dit, personne n'aurait imaginé un jour qu'un Dieu, souverain et créateur, puisse entretenir avec nous une relation Père-fils. Telle est pourtant notre dignité. L'ignorer, dit un priant du début de la foi chrétienne, c'est non seulement une erreur, mais une faute (saint Cyprien de Carthage, vers 259).

Dieu a parlé tout au long de l'histoire par ses envoyés. Aucun d'eux n'a osé nous présenter un Dieu-Père. Y-a-t-il un mot plus beau que celui-là pour désigner l'innommable ? Père, un mot délicieusement fou, follement délicieux,  qui a fait dire à François de Sales que notre Dieu est maternellement paternel.  En ouverture de ce carême, la liturgie nous propose un virage à 190 degrés pour découvrir que la prière, la vraie, s'adresse à un Père. Elle surgit d'un cœur de fils. De fils bien-aimé. Ce serait une erreur de penser que nous sommes moins fils de Dieu que Jésus lui-même, précisait le grand Bossuet. Notre prière, celle qui unit tous les chrétiens, c'est aujourd'hui, celle que Jésus lui-même utilisait pour parler à son Père.

Ne dites pas seulement des mots qui ne produisent rien. Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi (Is 29, 13; Mt 15). De bouche ils bénissaient, mais de cœur ils maudissaient (Ps 61, 5). Ils l'ont aimé de bouche, et de langue ils lui ont menti ; leur cœur n'a pas été droit avec lui et ils ne sont pas restés fidèles à son alliance (Ps 77, 36). Il s'agit plus que de prononcer des beaux mots mais d'être habité, en communion avec Quelqu'un. Mettez, dit Jacques, la Parole en pratique.   

Le pape François précise souvent qu'il ne s'agit pas de bavarder sur tout ou rien. Si, dit-il, nous évitions tout bavardage entre nous et avec Dieu, nous deviendrions des saints (16 février 2014). Ces bavardages peuvent sembler à première vue une chose agréable, comme s’il s’agissait d’un bonbon, a souligné le Pape, mais en réalité ils nous remplissent le cœur d’amertume, et finissent par nous empoisonner.

En nous faisant connaître comment Jésus priait, Matthieu fait surgir presque spontanément en nous ce sou-hait : que ton nom soit sanctifié dans ma vie. Que ton nom de Père me sanctifie avant même que je le prononce de vive voix. Que ton nom ouvre ma vie sur une manière sainte de vivre : être bon, supporter les autres, pardonner aux autres de ne pas être comme moi je souhaiterais. Que ta résidence première, le lieu de ton ciel,  soit mon cœur.  Délivre-nous de cette tentation de nous donner un moi démesuré, une renommée que publicisent tous ces sites virtuels.     

En nous présentant la prière de Jésus, cette page décrit le comportement catéchétique de Jésus. Il ne parlait pas comme les autres, ne priait pas comme les autres. Il ne se limitait pas à dire des mots, c.-à-d. comme  des non croyants. Ce passage, d'une grande portée pédagogique, décrit le comportement de tout catéchète: ne pas parler comme des païens,  comme des croyants qui ne croient en rien,  ne pas imposer aux autres un chemin qui n'est pas le nôtre. Le texte dit : ne pas imposer des lourdes choses sur les épaules des autres.

Ne nous contentons pas ce matin, d'une manière nouvelle, de nous adresser à Dieu; vivons cette nouveauté en devenant des humains faits prière. Des humains transformés en eucharistie pour ouvrir notre monde à la lumière. AMEN.

ACCUEIL:

ATTENTION ! Le texte que je vais lire n’est pas un reportage, c’est un enseignement. Ce n’est pas un texte enfantin, c’est une catéchèse d’adultes, ce n’est pas une belle histoire pour enfants, c’est pour les grands.

 

 

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 mars, 2014