2001-C- Jn 15, 9-17 Marguerite Bourgeois

Année C: Vendredi de la 1ère semaine ordinaire (litco1v.01)
Jn15, 9-17 Marguerite Bourgeois

St Jean vient de nous parler de joie, d’amitié, de mission. Trois mots qui disent le mystère de notre appel, le mystère de l‘Eglise. Nous sommes appelés à faire notre demeure, notre chez soi dans cet incroyable amour de Dieu qui s’est exprimé dans l’Incarnation mais aussi dans toute la vie livrée de Jésus. Notre demeure est en Dieu. Notre demeure se trouve aussi dans cette relation d’amitié que nous sommes invités à vivre entre nous. Incroyable, nous sommes appelés à être non pas des serviteurs, des servantes mais ami(e)s parce que Dieu nous a fait savourer intimement son projet.

Cette liturgie, ce jour, nous souligne l’action merveilleuse de Dieu dans la vie d’une femme qui s’est mise au service du Seigneur et qui n’a pas crains de subir l’épreuve ... de quitter comme Abraham son pays pour une terre lointaine, de s’inculturaliser.. qui a mis sa confiance, son espérance en Lui et qui lui est venu en aide (1ère lecture)Parce qu’elle a fait sa demeure dans l’insurpassable amour de Dieu, parce qu’elle a eu les yeux fixés sur son Visage (J-P.11 lettre du millénaire, janvier 2001), Marguerite Bourgeois s’est impliquée aux services des personnes les plus fragiles et vulnérables. Elle a intensément participé à la vie de l’Eglise naissante au 17e siècle. Elle a persisté dans sa tâche alors qu’elle aurait eu toutes les raisons de démissionner. Sa première école fut une étable comme pour nous rappeler que Dieu ne vient que dans la pauvreté.

Marguerite Bourgeois a compris que dans la maison de Dieu, elle n’était pas une servante mais une amie. Elle s’est vue envoyée pour porter du fruit. Non seulement, elle est demeurée en Dieu, mais elle a aussi fait sa demeure dans une terre à défricher. Ne disait-elle pas à ses soeurs: Sortez sans sortir du coeur de Dieu.

Fascinée par la beauté de ce qu’elle vivait en Dieu, elle a voulu en faire connaître toutes les merveilles aux premiers habitants de ce pays. Amie intime de Dieu, elle s’en est faite Témoin dans le quotidien. Elle a voulu partager avec les enfants, les démunies, l’intensité de sa joie de demeurer en Dieu. Elle est sortie dehors pour porter du fruit, un fruit qui demeure trois cent ans après sa mort. Quand nous sommes habités par Dieu, une force nous pousse au large. La foi s’affermit lorsqu’on la donne (J-P.11)

Un mot me semble résumer ce qu’a été cette femme pour notre Eglise naissante: soutenir. Elle a soutenu l’Eglise parce qu’elle débordait de cette sagesse dont parle la 1ère lecture, cette Eglise dont elle est une des co-fondatrices. Elle l’a soutenu de sa foi, de son grande solidarité avec les plus petits de cette terre en friche.

A l’heure où l’éducation, l’éducation de la foi chez nous connaît de grande mutation, Marguerite Bourgeois nous indique que le chemin de l’éveil à la foi passe par cette exigence première de demeurer en Lui. Jean-Paul 11 vient de redire la même chose dans sa lettre, très belle, ouvrant le troisième millénaire.

A votre contemplation: Qu’à son exemple, nous puissions, par nos paroles et notre conduire, proclamer sur toutes les routes qui mènent à toi, la présence et l’amour de Jésus. Paradoxe, en fermant la porte sainte, Jean Paul 11 nous a dit : ouvrons toute grande la porte du Christ. Cette fête est une école unique de l’apprentissage du type d’amour capable d’éveiller à la foi notre peuple d’ici. AMEN

accueil:
Nous seulement parler de Jésus mais faire voir son visage, faire briller sa lumière à chaque époque de l’histoire. Ces mots de Jean-Paul 11 disent bien ce qu’a été chez nous Marguerite Bourgeois. Elle s’est avancée au large pour ouvrir- au peuple d’ici - non une porte sainte mais la porte qu’est le Christ.