Année C: Mardi de la 8e semaine ordinaire (litco8m.92)
Messe des 40 heures : Jn 6:41-51
" Moi je suis le pain de vie, je suis le pain vivant descendu du ciel " Ces paroles furent prononcées par Jésus à la synagogue de Capharnaüm. Elles étaient d'une audace suprême. Elles le demeurent encore aujourd'hui.
Jean rapporte les réactions, récriminations de l'assistance. Qui peut descendre du Ciel ? Comment peut-il se prendre pour le Pain de Vie ? Nous connaissons son origine. Audace suprême. Jésus veut éveiller à autre chose : il déclare qu'il est Vie, Pain de vie.
Ce Pain dit la Passion de Dieu pour la vie. Ce Pain dit sa Passion. Au soir de sa propre vie, Jésus rendit grâce et mangea le premier de ce pain pour le salut du monde. Désormais manger de ce pain signifie devenir " grain de blé qui jeté en terre donne beaucoup de fruits " (Jn12:23)
Vivre...nous savons si peu, si mal ce que c'est. Nous vivons à rabais, nourrissant dit Paul " l'amertume, la colère, ainsi que toute espèce de méchanceté ". Nous vivons selon les humeurs de notre température intérieure (elle est souvent très élevée).
Vivre, c'est un mouvement, un exode, un passage au désert comme le Carême nous le rappellera demain. Vivre, aller sur l'autre rive. Elie, prophète de feu, découragé dans le désert, traversant l'une de ces nuits noires de la foi qui sont pourtant, dans les mots de Jean de la Croix, des nuits radieuses, appelait la mort tant vivre était pesant.
Vivre. Pour l'évangéliste, cela résume l'oeuvre de Jésus. Je suis la vie . Hier Dieu offrait à son peuple le "viatique". Aujourd'hui, il nous donne le pain qui conduit au désert, cette longue marche où germe la semence d'un univers nouveau. Chemin de Pâques.
Vivre. Du pain pour quarante jours, le temps de l'exode, le temps du passage de la Mer Morte jusqu'à la Source vive qui fait fleurir notre désert. Quarante jour pour le troisième jour. Du pain qui a pour origine la première Pâque et traverse les siècles pour atteindre la Pâque éternelle. Du pain pour la route du fils perdu, aimé, et de la femme pardonnée, aimée. Du pain qui transforme, qui convertit..un pain de conversion.
A votre contemplation : Du pain pour habiter, demeurer chez Dieu. Mais le défi d'hier et de toujours: il faut manger comme un croyant. Il ne suffit pas de tendre la main, même quotidiennement, pour partager cette vie-là. Il ne suffit pas de le fréquenter seulement quand besoin se fait sentir. C'est dans le " terrible quotidien ", comme l'exprimait Pie XI à des Chartreux, qu'on apprend à demeurer en Lui. Avec Lui, par Lui et en Lui, rendons grâce à Dieu qui nous appelle au désert, à devenir ce pain pour faire Pâques chez nous. AMEN
ACCUEIL:
D'aussi loin que nous venons, Dieu nous attend. En ces heures eucharistiques Dieu en Jésus a dressé la table où nous le contemplerons, le fêterons. Célébrons ce pain qui demain nous conduira au désert, route infinie où germe la semence de Pâques.
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Vendredi, 1 mai, 1992
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