Année A : Vendredi de la 19e semaine ordinaire (litao19v.99)
Mtt 19: 3-12 : sur l’amour humain.
Dès les premières pages de la Bible, l’amour humain prend sa place, une place déterminante, une place à nulle autre semblable, dans le destin de l’humanité. Ouvrons le livre saint. Lisons les chapitres initiaux de la Genèse et aussitôt se manifeste à nous ce face à face bouleversant de l’homme et de la femme. Affrontement mystérieux qui remonte à la grande solitude des origines, et dont le lot sur terre sera désormais, à travers lutte, combat, effort, de renouveler des générations en générations le visage de l’amour humain toujours en tension vers sa pleine réalisation.
Une page écrite avec des mots d’une autre époque. Une page qui malgré sa rigueur continue de passionner toutes les civilisations, à mobiliser toutes les énergies. Une page qui ose parler de la liberté de l’amour humain, non de libertinage, de cette liberté qui ne signifie pas le droit de faire n’importe quoi, de vivre n’importe comment. Liberté ne signifie pas absence de norme. La liberté est autre chose que la spontanéité.
Une page qui rappelle à notre civilisation matérialiste, tournée vers l’argent que nous, hommes et femmes, sommes faits pour autre chose que l’instantané. Laisser croire que nous sommes faits uniquement pour les choses de ce monde, l’amour instantanée, m’apparaît un crime contre l’humanité, un crime contre nos origines.
Telle est l’image grandiose que propose Matthieu à l’amour humain : une union qui saisit l’homme et la femme dans la totalité de leur être, qui exige ce don total du coeur et de la volonté et qui est un gage et une promesse de bonheur. Et nous avons comme Eglise à redire cette promesse de bonheur.
Nous arrivons à une époque ou il nous faut plus que jamais sauver le sens de l’amour humain. Paul V1 à l’ONU affirmait que l’Eglise est experte en humanité, experte pour ouvrir des chemins d’avenir. Une page qui offre un horizon. Sans horizon, tout sombre dans la déprime, tout semble se terminer dans le trou noir de la tombe.
Le premier commandement - le livre Deutéronome nous l’a redit cette semaine - c’est d’aimer. Si on enlève ce mot, il y a déséquilibre relationnel. Rappeler aujourd’hui le vrai sens de l’amour, c’est ouvrir à la liberté. L’amour rend libre dit Paul. Etonnant ! Aucunement quesiton d’imposer un genre de vie mais de révéler une ossature fondamentale.
Il nous faut débloquer la notion de l’amour présentement bloqué avec celle de la génitalité. On parle beaucoup de pollution aujourd’hui. N’assistons-nous pas présentement à une pollution de l’amour comme un face-à-face qui ouvre à l’achèvement de soi. Mais lance le poète Raimer Maria Rilke peut-être en sommes nous présentement incapable ?
Que ce soit dans la vie contemplative, que ce soit dans la vie conjugale, toute forme de vie comporte les incontournables exigences qui ouvrent sur la plénitude de la vie, sur une vie pleine. Choisir sera toujours une mort à autre chose.
Avec votre contemplation : porter à Dieu à Dieu ces hommes et ces femmes qui, dans les mots de Madame Claire, ont pour travail
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Mercredi, 1
septembre, 1999
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