Année A: Vendredi après les Cendres (LITACOOV.96)
Matt.9: 14-15. un temps pour jeûner
Respirez toujours le Christ. Ainsi s'exprimait Antoine, l'un de plus célèbre père du désert dont la vie disent ses biographes fut un modèle de prière et de silence.
Au départ de tout appel, il y a la Parole de Dieu Va, vends ce que tu as. Il y a aussi Viens, suis-moi et tu verras. Et Jésus fut un homme du désert, qui aimait se retrouver seul dans la montagne avant d'appeler ses apôtres à sa suite, pour éviter qu'on le fasse roi suite à la multiplication des pains, pour entendre son Père lui dire qu'il était son Fils bien-Aimé.
Au regard de toute l'histoire du salut, le désert est une terre qui permet de respirer le Christ, une terre d'élection où Dieu révèle, à ses intimes, son dessein de Salut qui ', va d'un commencement à l'autre" (Gregoire de Nysse). Impossible de vivre du Christ sans vivre comme Lui. Or, le premier mouvement de Jésus inaugurant sa mission fut d'être conduit au désert pour selon la belle expression de Grégoire le Grand habiter avec soi-même, pour se laisser tourmenter par ce " désir inaccompli" de l'union à Dieu.
Rencontrer Dieu commande à un moment où l'autre dans sa vie ce passage par le chemin du désert. Hier, c'était Moïse ... Il y a reçu les commandements de la Loi. C'était Elie.. il a rencontré Dieu et l'a vu de dos. C'était le peuple Hébreux. Malgré son infidélité, malgré l'érection des veaux d'or, ce peuple expérimenta la Fidélité de Dieu. Malgré ses murmures contre Lui, Dieu fit sortir de terre une nourriture, la manne, et une eau merveilleuse.
Aujourd'hui, pour notre monde de morosité, de pollution d'un bruit ahurissant, Dieu vous choisit et vous conduit, femmes ivres de Dieu, par grâce, dans ce lieu de retraite, d'isolement mais non isolées des autres, pour écouter sa Présence. Je te conduirai au désert et je vais parler à ton coeur (Os 2,16).
Il faut toujours passer par cette route du désert, terre de marche s'il en est une, terre de dépouillement, où n'existe plus que l'essentiel, l'unique essentiel: "Ecoute Israël, le Seigneur ton Dieu". Ce que le désert apporte est presque inexprimable tant il est invitation à conserver avec soin la joie de la rencontre avec Dieu et de la méditer dans son coeur (Lc2,29). " Dieu conduit au désert, là où coule le lait et le miel, dit le Père Voillaume, ceux et celles dont Il a voulu prendre possession pour leur offrir la Terre Promise de l'union à Dieu.
On n'avance pas loin dans le désert pour fuir le monde mais pour retrouver Dieu. On n'y cherche pas là, le vide, mais la plénitude. Nous entrons dans un temps qui permet de faire tomber entre nous d'abord les chaînes injustes, de délester "nos petites attaches " afin de ne pas craquer sous le poids d'un lourd vécu communautaire. Un temps pour délier les attaches du joug en donnant comme le rappelle J-P.11 dans son message du Carême, nous-mêmes à manger ne serait-ce que les deux pains que nous avons et les cinq poissons. Ainsi se veut votre désert.
A votre contemplation: " Si le Christ, disait Von Balthasar, ne s'était retiré si loin dans la solitude avec Dieu, il n'aurait jamais pu avancer si loin dans la communauté des humains". Prenons une distance avec nos us et coutumes de l'année, prenons une distance avec le bruit - même ici que de bruits qui nous rendent sourdes au silence - établissons notre tente pour 40 jours dans le silence de notre désert. Avec François, Claire, Benoît respirons le Christ. Passons sur l'autre Rive. AMEN
ACCUEIL: " Un jour le Père a dit un Parole qui est son Fils. Il l'a dit toujours et c'est dans le silence du désert que nous entendons le Père nous la redire pour nous" clame Jean de la Croix. Bienvenue sur cette voie royale qui ouvre sur la Vie en Plénitude.
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