Année A: vendredi de la 12 semaine ordinaire (litao12v.93)
Mtt 8, 1-4
Genèse 1:9-10.15.16-22
Contrairement aux usages de son époque, Jésus développe la pastorale du toucher. Il touche le lépreux, partage le repas des gens officiellement impurs, ignore la récrimination de ceux qui se sont institués les juges de la femme adultère, il discute calmement avec une femme qui en est à son sixième compagnon de vie.
Dans tous ces gestes qui touchent au coeur, Jésus agit non par bravoure mais pour montrer le chemin qui conduit à la personne blessée. Ces gestes de Jésus disent une compassion et invite à vaincre la peur qui nous tient aux loins. S'il existe une constante dans les agissements de Jésus, c'est bien son souci de compassion pour les personnes blessées.
Ces gestes ne font pas le poids avec nos bulletins de nouvelles. Ils ne sont pas, dans le langage médiatique, des " scoops" mais ils contribuent pourtant à remettre en " onde" la Bonne Nouvelle.
Avec Mathieu, dans ces épisodes du récit des miracles, le Bonne Nouvelle redevient une nouvelle a diffuser, non comme scoop, mais simplement comme Bonne Nouvelle pour les gens d'aujourd'hui.
Jésus s'est refusé de proclamer un projet-royaume qui serait quelque chose d'un nirvada irréalisable. Au lieu de rechercher et de voir dans le lépreux un coupable, on dirait aujourd'hui le sidéen dont la société tient à l'écart et qu'il ne faut pas approcher, surtout pas toucher, Jésus nous a fait entrer dans un temps qui n'est pas celui de la condamnation mais de l'affirmation claire et enthousiaste de la compassion de Dieu pour tous et toutes. Notre Dieu n'est pas un Dieu qui punit.
C'est cette compassion de Dieu qui fait bien rire Abraham Et Abraham se mit à rire, dit la Genese , lorsqu'il entend Dieu lui annoncer qu'il sera père. Un homme de cent ans va-t-il avoir un fils et Sara va-t-elle enfanter à quatre-vingt-dix ans? Comme Abraham, il nous faut persister à prendre un chemin qui est folie.
A votre contemplation:" Deux choses , dit Jean de la Croix, servent d'ailes à l'âme pour s'élever à l'union à Dieu: la compassion affective pour la mort du Christ et la compassion pour le prochain" . Notre mission est de lancer le mot " compassion" à notre monde. Nous sommes convaincus, disent nos évêques dans leur message sur le sida en 1989, que la compassion, bien différente de la pitié, est le chemin de lumière qui nous fait marcher sur les traces de Jésus. Dans les mots de Thérèse d'Avila, ce chemin demeure la porte d'entrée de "l'exercice de l'Amour", qu'est la contemplation. Et l'Amour, est le chemin qui fait de nous des " femmes nouvelles" AMEN .
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Relegué en terre étrangère, comment pouvait chanter le lépreux, le sidéen dont chacun détourne le visage? Mais il suffit d'un cri Si tu le veux tu peux me sauver pour que renaisse la vie. Il suffit d'une prière pour que jaillisse une vie nouvelle
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