Année C: 18e dimanche du temps ordinaire (litco18d.98)
Lc 12, 13-21
Pour chacun de nous, l=avenir comporte au moins un élément incontournable : la mort s=intéresse à nous. Tôt ou tard, il nous sera dit à nous aussi : cette nuit même on te redemande ta vie. Que notre mort soit lointaine ou proche, elle vient accentuer le caractère éphémère de voir nos greniers remplis. A quoi bon se tourmenter, de faire tant d=effort pour mettre nos richesses à l=abri, un jour on devra tout laisser (St Basile 1Ve siècle).
Il n=est pas nécessaire d=être croyant pour comprendre qu=il y a, dans la 1ere lecture, un réalisme incontournable, exprimé sans intention de faire peur : Un homme s=est donné de la peine, il était avisé, il s=y connaissait, il a réussi. Voilà il doit laisser son bien à quelqu=un d=autre. C=est scandaleux. C=est notre histoire à chacun de nous. Combien difficile d=arracher nos regards des réalités de la terre (2e lect)!
Cet homme qui entasse ses récoltes dans son grenier, qui se parle à lui-même pour se convaincre qu=il est heureux ; cet homme qui recherche assurance du lendemain, repos, plaisir ; c=est moi, c=est vous. La réalité : Nos coeurs humains capables de se dilater à l=infini, peuvent aussi se refermer par la soif de jouissance, la recherche éhontée du gain, la possession. Pas facile de se convaincre de la futilité des biens !. (18 pairs de draps non utilisés par peur d=en manquer ! + autant de set deserviettes assorties)
La parole de Dieu que retentit aujourd=hui est aux antipodes de ce que nous entendons, voyons, entreprenons autour de nous. La vie de l=homme, fut-il dans l=abondance, ne dépend pas de ses richesses (Lc 12.15). C=est dans ce que nous sommes, non dans ce que nous avons, possédons que se trouve la vraie richesse. Nous savons cela. C=est d=en vivre qui est difficile. Notre bonheur passe par le bonheur de l=autre et non dans ce discours du chacun pour soi, qui fait rage et tant de ravage chez nous.
Avouons-le, l=Evangile de ce jour nous colle à la peau. Ce qui fait problème, ce n=est pas qu=il y a des riches et des pauvres. Ce que soulève l=Evangile de ce jour, et avec quel réalisme !- c=est que le riche veut encore plus de richesses, quitte a écraser le pauvre. Nous en voulons toujours plus. Il ne s=agit pas dit le texte de Luc, de bouder les biens de ce monde. Ce dont l=Evangile nous met en garde, c=est d=éviter la tentation de prendre ce qui est accessoire - les biens - pour l=essentiel, les mirages pour la réalité. Invitation nous est fait à déplacer notre regard, le réorienter vers l=intérieur plutôt que l=extérieur. S=enrichir aux yeux de Dieu, c=est partager. De riche qu=il était, il s=est fait pauvre. Tel est le paradoxe de notre vie, un paradoxe qui sauve.
Nous est proposé aujourd=hui, une option préférentielle pour une richesse intérieure. Notre vie, dit Paul (2e lect) reste cachée avec Lui en Dieu. Cette richesse-là manque d=éclat , n=éblouit pas l=entourage, ne flash pas, passe inapercue. Elle exige pour être vue des yeux particuliers, des oreilles adaptés que seul l=Esprit nous fait entendre et désirer.
Frères dit Paul, tendez, recherchez les réalités d=en haut, c=est là qu=est le Christ. A partir d=un tel regard tout peu changer. Je ne suis pas envoyé pour vous convaincre de cela. Je suis envoyé pour vous dire cela au nom de Jésus.
La meilleure part (ev dim dernier) c=est, nous dit en finale l=Evangile de ce jour, de nous enrichir en vue de Dieu. Faites vous un trésor qui ne vous fera pas défaut dans le ciel, où voleur n=approche, ni mite ne détruit; car où est votre trésor, là aussi est votre coeur (Lc12:33).
En se réfugiant à Sainte Marie des Anges de la Portioncule comme le rappelle la liturgie franciscaine de ce jour, Claire d=assise a choisi de vivre cet évangile-là et rien d=autre. En partageant la vie du Christ pauvre, en choisissant de tout perdre, en recherchant les réalités d=en haut, elle est devenue une figure vivante du Ressuscité. Pour Claire d=Assise, dans les mots d=Eloi Leclerc, Dieu est, cela suffit.
A votre contemplation : Dieu est pauvreté parce qu=il a tout donné. Il faut atteindre en nous-même une telle manière de vivre, aller jusqu=à ce dépouillement de nous-même, si nous voulons devenir des hommes nouveaux, des hommes et femmes ressuscités à une manière de vivre qui est semence de vie éternelle. La mort s=intéresse à nous. C=est en se faisant pauvreté d=esprit et de coeur, c=est en s=agenouillant comme le Christ l=a fait devant ses semblables, que nous partagerons son insondable richesse (Ep3,8). Etre riche aux yeux de Dieu, c=est investir tout ce que nous sommes et avons pour en faire une liturgie qui relève les plus petits que nous, les plus dépourvus que nous. AMEN
ACCUEIL :
En plein coeur de l=été, la Parole de Dieu ce matin nous conduit à un dur questionnement. Que vaut la vie que nous menons ? Qu=est-ce qui lui donne sens ? Faut-il amasser pour soi-même ou être riche en vue de Dieu ? Une célébration pour apprendre la vraie mesure de nos jours, de notre vie.
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